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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Le Premier ministre arménien, Nigol Pachinian, obnubilé qu'il est par la signature (prochaine ?) d'un accord de paix avec le dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliev, serait fort avisé de lire les fables de Jean de La Fontaine et plus particulièrement,
« Le Chien qui lâche sa proie pour l'ombre ».
C'est hélas fort peu probable ; l'Histoire ou la Littérature ne sont pas ses points forts, pas plus d'ailleurs que les négociations avec le tandem turco-azéri. Faisant fi de tout ce qui précède la chute de l'URSS, il est exclusivement intéressé par ce qu'il nomme « l'Arménie réelle ». Même les trois présidents qu'ils l'ont précédés ne trouvent pas grâce à ses yeux, les traitant de tous les noms, avant de les traîner en justice. Et comme les politiciens ne lui suffisent pas, il s'attaque aux dignitaires de l'Église arménienne, les accusant de parjure, le tout enrobé de grossièretés, indigne d'un homme d'État. Le 'grand homme' qu'il croit être ne supporte pas les critiques.
C'est sans doute sa façon de se préparer pour les élections législatives du printemps prochain ; élections qu'il compte bien remporter d'une manière ou d'une autre. Le démocrate qu'il était à ses débuts, laisse de plus en plus la place à l'autocrate qu'il est devenu, en utilisant des méthodes de voyous.
Toujours dans cette optique, quoi de plus éclatant qu'un accord de paix en bonne et due forme à mettre à son actif. Persuadé bien faire pour atteindre cet objectif, il cède sur quasiment sur toutes les demandes de la partie adverse, sans rien obtenir en échange, sinon la promesse d'un accord de paix, sous réserve de remplir les préconditions, du moins les officielles. Et la communauté internationale d'applaudir des deux mains au marché de dupe, ne voyant qu'un intérêt mercantile à l'ouverture d'une voie de communications avec l'Asie centrale.
C'est avec le même type de raisonnement que Pachinian caresse le sultan ottoman dans le sens du poil. Ainsi, adieu à toute revendication concernant la reconnaissance par la Turquie du génocide des Arméniens de 1915. D'ailleurs, l'emploi même du terme de 'génocide' le général profondément, car cela froisse ses interlocuteurs turcs, et retarde d'autant la normalisation des relations avec Ankara. Quant aux réparations, même morales, il laisse cela aux Arméniens de la diaspora ; des Arméniens dont il se fiche royalement – leur argent mis à part, et qui n'ont rien compris aux subtilités de sa politique étrangère.
Autant il déborde d'amabilité envers le tandem turco-azéri, autant il boude les relations avec Moscou. Il n'a pas encore digéré le 'lâchage' de Poutine à partir de 2018 et surtout lors de la guerre des 44 jours avec l'Azerbaïdjan, sans compter la non-intervention de l'OTSC en 2022 et la neutralité des soldats russes de la paix au Karabakh. Cependant, il n'a pas encore coupé les ponts avec Poutine, mais il s'en approche. Il n'est besoin d'être un grand observateur pour se rendre compte que c'est toujours la Russie qui est son meilleur partenaire économique. Elle représente plus de 40 % de son commerce extérieur, contre 7,5 % pour l'Union européenne, en plus d'être son principal fournisseur de gaz et de combustible nucléaire. Elle est son alliée sur le plan militaire avec une présence de 3.000 hommes sur la base 102 de Gumri.
Le 12 février 2025, le Parlement arménien a adopté en première lecture une loi en vue de déclencher la procédure d'adhésion à l'UE. Il est totalement illusoire de croire que l’Union européenne va accueillir l’Arménie à bras ouverts. Finie l'époque où l'on pouvait adhérer pour des raisons morales (la Grèce en 1981, comme mère des Démocraties) ou politiques (Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Slovénie en 2004, pour faire la pige aux ambitions de Moscou). Les exemples (*) sont là pour nous prouver le long chemin d'une adhésion. Ce qui signifie que ce n'est pas demain que l'Arménie rejoindra l'UE.
En cas d'attaque par l'Azerbaïdjan, malgré l'existence, ou pas, d'un traité de paix, ce ne sont pas les Occidentaux qui lèveront le petit doigt et encore moins, se déplaceront. Par contre, nous aurons droit à de nombreux discours pro-Arménie, surement aux résolutions du Parlement européen, voire de l'ONU. À cela s'ajouteront bien évidemment plusieurs millions d'aides économiques ; les montants en milliards étant réservés pour des pays comme l'Ukraine. Quelques pays, amis de l'Arménie, proposeront même une aide en équipements militaires.
Pour ce qui est des observateurs de l'EUMA, leur mission consiste à rendre compte à Bruxelles de ce qui se passe sur le terrain, ni plus, ni moins. À noter toutefois, que leur présence empêche les soldats azéris de faire des incursions sur le territoire arménien, mais pas de se défouler par des tirs sporadiques. Rien à voir avec les observateurs du Bureau de l'OSCE ou les communiqués génériques des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. Le nettoyage ethnique des Arméniens du Karabakh en septembre 2023 par Aliev, a mis fin pratiquement à leur activité.
Vu la rhétorique et les conditions posées par les dirigeants azéris, la question qui se pose avec l'arrivée au pouvoir de Pachinian reste toujours d'actualité :
« Il ne s'agit pas de savoir si Bakou va attaquer de nouveau, mais quand, et avec quels types d'armes ? »
(*) : Aujourd'hui, neuf pays sont candidats pour intégrer à leur tour l'UE.
- La Turquie, candidate en 1987, négociée depuis 2005, mais gelé en 2018 ;
- La Macédoine du Nord, candidate en 2004, négociée depuis 2022 ;
- Le Monténégro, candidat en 2008, négociateur depuis 2012 ;
- La Serbie, candidate en 2008, négociée depuis 2014 ;
- L'Albanie, candidate en 2009, négociée depuis 2022 ;
- La Bosnie-Herzégovine, candidate en 2016, négociation en attente ;
- L'Ukraine, candidate en 2022, négociée depuis 2024 ;
- La Moldavie, candidate en 2022, négociée depuis 2024 ;
- La Géorgie, candidate en 2022, négociation en attente.
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Traduction
Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , et de APA
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Arménie
Interrogé sur la question de savoir si l'Arménie s'attend à ce que la Turquie joue un rôle de facilitateur dans l'avancement de la paix entre Erevan et Bakou ou en encourageant une position plus constructive de la part de l'Azerbaïdjan, Kostanian a indiqué : « Je crois qu'au cours de l'année passée, la partie turque a
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Europe - APCE
Suite à sa visite officielle en Arménie les 11 et 12 juin, le Secrétaire général du Conseil de l'Europe, Alain Berset, a partagé ses impressions lors d'une session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), discutant également de l'état de la démocratie en Arménie et des initiatives portées par le gouvernement dans ce domaine.
Il a noté que même si la visite était initialement prévue pour mars, elle a finalement eu lieu en juin, ce qui a permis une observation plus approfondie des pourparlers de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et de la situation plus large dans
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L'Iran
Lors d'une conférence de presse au Club national de la presse, l'ambassadeur d'Iran en Arménie, Mehdi Sobhani, a déclaré :
« Nous avons reçu des informations selon lesquelles un nombre limité de drones ont pénétré dans l'espace aérien iranien en provenance de pays voisins. Cela a incité notre président à demander à M. Aliev une enquête approfondie. La réponse de l’Iran dépendra en grande partie des
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Russie
Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov , a déclaré aux journalistes :
« Nous espérons que des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan ne se produiront pas. Les deux pays sont sur le point de conclure un traité de paix. Et nous espérons que cet effort prendra bientôt forme. Ce traité est indispensable au maintien de la stabilité et de la sécurité dans
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Turquie-Azerbaïdjan
Elchin Amirbekov , le conseiller présidentiel azerbaïdjanais, s'est exprimé au Mexique à l'Institut Matias Romero. Il a affirmé que l'Arménie et l'Azerbaïdjan étaient plus proches que jamais de signer un accord de paix, mais qu'ils se heurtaient à deux obstacles majeurs. Premièrement, les dispositions de la constitution arménienne qui contiennent des « revendications territoriales contre l'Azerbaïdjan » doivent être traitées. Deuxièmement, il a appelé à l'abandon des « mécanismes de médiation obsolètes et
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Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , et de APA
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