Haut-Karabakh : La machine à propagande azérie est bien huilée

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Ce petit pamphlet sarcastique met en évidence la mauvaise foi systématique de Bakou, tant sur les principes de Madrid, dont il ne retient que la partie qu'il l'intéresse, que sur les commentaires de la communauté internationale qui mettent en avant le non recours aux armes.

Avec le soutien de la Turquie, Ilham Aliev fait tout ce qu'il peut pour diminuer, voire exclure, l'Arménie et les Arméniens des grands projets régionaux. Pour ce faire il n'hésite pas à falsifier l'Histoire, détruire les vestiges arméniens de ‘son' territoire, prenant en cela exemple sur son grand frère ottoman, et revendiquer Erevan comme étant une ville azérie !

Même si le silence est d'or, la parole sous forme de pétrodollars est certainement plus attractive.

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Ce que la propagande de l'Azerbaïdjan peut révéler des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan n'est plus une nouveauté. Cependant, parfois on tombe sur des ‘chefs-d'œuvre' qui valent la peine de s'y arrêter. Comme toujours, le site Day.az, dont la faiblesse est déjà devenue le sujet favori des discussions policées. Et peu importe la façon dont la vérité des informations est diffusée par ce portail, l'essentiel est "que l'agresseur soit cruel, et que les pauvres et les malheureux azerbaïdjanais vivent avec l'espoir d'un avenir radieux sous la direction de Ilham Aliev, le fils banal et non moins banal Commandant Suprême.
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De temps en temps Bakou déclare que sa patience est à bout, ou qu'elle est épuisée. Parallèlement il ne manque pas de continuer son occupation favorite - la falsification et la propagation de la désinformation -, bref un exercice que Bakou a très bien appris au cours des 20 dernières années. En voici un exemple récent : Le Directeur régional de la MTV pour l'Eurasie, Matthew Goldstein a commenté l'organisation d'un concert à Bakou, avec la participation d'un certain nombre de représentants du show business international. Concernant le concert prévu à Bakou en Septembre, Matthew Goldstein a déclaré : "Nous avons déjà conclu un accord préliminaire, investi des fonds et obtenu certaines autorisations pour ce faire. L'Azerbaïdjan possède toutes les conditions préalables et les conditions nécessaires à sa réussite." Et d'ajouter qu'un tel concert est impossible à organiser en Arménie pour des raisons politiques. "Après tout, selon les résolutions de l'ONU, les troupes arméniennes doivent se retirer des territoires occupés de l'Azerbaïdjan, et nous n'organiserons pas de concert jusqu'à ce que cela soit fait," a-t-il précisé.

Bien. Tout d'abord, depuis quand les représentants de l'industrie du spectacle connaissent-ils si bien les résolutions de l'ONU ? Et nous ne disons pas cela pour offenser en quoi que ce soit M. Goldstein. Il suffirait que tout le monde en Occident s'occupe de ses propres affaires, et ne cherchent pas à résoudre tous les problèmes du monde. Mais le plus drôle est encore à venir ! En cherchant bien, nous n'avons pas trouvé de ‘Matthew Goldstein, directeur régional de la MTV pour l'Eurasie', que ce soit dans les médias ou sur Internet. Il y a bien des directeurs régionaux pour la Russie et pour d'autres pays, mais pas pour l'Eurasie. Et une nouvelle fois sans vouloir l'offenser, nous serions très reconnaissants si M. Goldstein voulait nous répondre et nous expliquer sa position concernant le conflit du Haut-Karabakh ...

Passons à autres choses. Plus drôle encore, ce sont les cent vingt personnes qui ont assisté en tant qu'observateurs aux élections dans le Haut-Karabakh, et qui ont été déclarées persona non grata par Bakou. On se demande pourquoi les coprésidents du groupe Minsk de l'OSCE n'ont pas été aussi déclarés comme tels ? Puisqu'ils sont eux aussi allés à Stepanakert en partant d'Erevan et sans passer par l'Azerbaïdjan. Le problème c'est que le chemin partant de Bakou est très dangereux. Mais ce n'est pour ainsi dire, qu'un coût de zèle envers les autorités.

Que cherche Bakou ? C'est que personne ne visite jamais la République du Haut-Karabakh, et que l'armée de défense de la RHK se retire des territoires libérés. Ensuite, Ilham Aliev en toute sécurité pourra parachever le travail de son père, c'est-à-dire résoudre la question arménienne au Haut-Karabakh. Mais, hélas, le rêve d'Aliev risque fort de ne jamais se réaliser, et il devra se consoler en recomptant les pétrodollars qui seront bientôt arriveront à épuisement. Sur ce point, il serait utile de rappeler à l'Azerbaïdjan que l'Union soviétique a "englouti" 220 milliards de pétrodollars pendant des années, et ... qu'elle s'est quant même effondrée.

Les cours d'Histoire ne sont bons que pour ceux qui les comprennent et qui en tirent les leçons.

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Karine Ter-Sahakian – PanArmenian.net – Département Analyse