Le conflit du Haut-Karabakh toujours au centre des discussions des pays médiateurs

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Il est clair que les pays coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE ne comptent pas utiliser autre chose que la persuasion verbale pour amener l'Arménie et l'Azerbaïdjan vers un accord de paix. Répéter à longueur d'années les principes d'Helsinki, même revus et corrigés, relève plus de la méthode Coué qu'une réelle médiation.

L'élément qui revient le plus souvent dans les déclarations des pays coprésidents du groupe de Minsk, est la résolution pacifique du conflit, en écartant les propos belliqueux, les menaces et le recours à la force. Or, cela ne semble pas affecter les dirigeants azéris plus que cela, puisqu'à intervalle régulier ceux-ci font appel à la violence verbale, à la désinformation ainsi qu'à des actions commandos.

Une solution à ce type de comportement serait par exemple, que les médiateurs demandent aux intéressés de signer un pacte de non-agression. Une autre solution serait que le pays attaquant trouverait en face de lui, en plus de son adversaire, les trois pays médiateurs. Une mise en garde de ce type face à un Monsieur Aliev surarmé, aurait certainement beaucoup plus de poids que des généralités ‘polies'.

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** Céleste Wallander **


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Le président Serge Sarkissian a reçu Céleste A. Wallander, la Sous-secrétaire adjointe à la Défense des Etats-Unis. Les interlocuteurs ont discuté de questions de sécurité régionale, y compris l'état actuel du règlement du conflit du Haut-Karabakh.

Mme Wallander a souligné que les États-Unis confirmaient leur position quant au non-usage de la force à tous les niveaux et qu'il n'y a pas d'alternative à un règlement pacifique du conflit du Karabakh.

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** Edouard Nalbandian **


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Le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a démenti la déclaration de son homologue azerbaïdjanais, Elmar Mammediarov, selon laquelle la question du retour de Latchine et de Kelbadjar à l'Azerbaïdjan, a été discutée lors de la dernière rencontre.

"C'est une contre-vérité absolue, la partie arménienne n'a jamais examiné la question du retour de Latchine et de Kelbadjar sous la juridiction de l'Azerbaïdjan. La question n'a jamais été discutée à Saint-Pétersbourg," a-t-il déclaré.

Puis il s'est envolé pour Almaty pour participer à la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des 16-17 Juillet, réunissant les 56 pays membres de l'OSCE et les 12 États partenaires.

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** Groupe de Minsk **

Les chefs de délégation des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, les ministres des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergei Lavrov, de la France Bernard Kouchner, et le Sous-secrétaire d'État des États-Unis James Steinberg, ont publié aujourd'hui la déclaration suivante :

Déclaration


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« Les chefs de délégation des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, les ministres des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergei Lavrov, de la France Bernard Kouchner, et le Sous-secrétaire d'État des États-Unis James Steinberg, ont rencontré en marge de la réunion ministérielle informelle de l'OSCE, les ministre des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, Elmar Mammadyarov, et de l'Arménie, Edouard Nalbandian, à Almaty au Kazakhstan.

Les chefs de délégation des pays coprésidents ont rappelé la déclaration commune sur le Haut-Karabakh de 1er Décembre 2009 à la réunion ministérielle de l'OSCE à Athènes et leur engagement à rechercher un règlement pacifique du conflit du Haut-Karabakh, basé sur les principes contenus dans l'Acte final d'Helsinki, en particulier ceux liés à s'abstenir de menacer ou à l'emploi de la force, à l'intégrité territoriale des États, et à l'égalité des droits et à l'autodétermination des peuples. Ils ont réitéré que les éléments proposés par les présidents Medvedev, Sarkozy, et Obama le 10 Juillet 2009 à L'Aquila et répétés à Muskoka le 26 Juin 2010, doivent être le fondement de tout règlement juste et durable au conflit. Ces éléments proposés ont été conçus comme un tout intégré, et toute tentative visant à sélectionner certains éléments par rapport à d'autres, rendra impossible l'obtention d'une solution équilibrée. Le ministre Kouchner et le Secrétaire adjoint Steinberg ont exprimé leur satisfaction pour les efforts du Président Medvedev et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à combler le différant entre les parties, en tenant compte des positions tenues lors des réunions de Sotchi le 25 Janvier 2010 et de Saint-Pétersbourg le 17 Juin 2010. »

Les chefs de délégation de la Russie, de la France et des États-Unis ont souligné que les efforts déployés jusqu'ici par les parties au conflit n'ont pas suffi à surmonter leurs divergences. Ils ont déploré les développements récents qui ont accru la tension dans la région, y compris le grave incident armé de la nuit du 18-19 Juin 2010 et les déclarations publiques enflammées. Ils ont déclaré que l'usage de la force a créé la situation actuelle, et que son utilisation une nouvelle fois ne ferait que conduire à la souffrance, la dévastation, et générerait un héritage de conflits et d'hostilité qui allait durer pendant des générations. Ils ont exhorté à un plus grand esprit de compromis afin de parvenir à un accord sur une base commune pour la poursuite des négociations. Les mesures additionnelles prises par les côtés sont nécessaires pour renforcer le cessez le feu de 1994, créer une atmosphère plus favorable à un futur dialogue politique et aboutir à des accords. Les chefs de délégation des pays coprésidents ont renouvelé leur engagement à soutenir les côtés pour parvenir à un accord de paix, mais ont réaffirmé que pour mettre un terme au conflit du Haut-Karabakh cela relève en premier lieu des dirigeants azerbaidjanais et arméniens.

Almaty, Kazakhstan, 17 Juillet 2010

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de l'OSCE