Sergueï Lavrov et le conflit du Haut-Karabakh

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

On reconnaît là le langage diplomatique dans toute sa splendeur, c'est-à-dire l'art de positiver ce qui n'a pas grand intérêt et éviter de parler de ce qui fâche.

Toute la problématique, depuis quinze ans que durent les négociations de paix, repose sur le fait que malgré sa défaite sur le terrain, Bakou ne veut rien changer à sa position : Le Haut-Karabakh fait partie intégrante de l'Azerbaïdjan, et il n'est pas question de perdre un pouce du territoire.

L'arrivée de la manne pétrolière et des gros projets gaziers dans l'escarcelle du clan Aliev, n'ont fait qu'aggraver la question, pensant que l'argent pouvait résoudre tous les problèmes.

Aux diplomates à leur faire comprendre que cette intransigeance ne peut conduire qu'à une impasse et finalement apporter de grosses nuisances. Sur un plan économique, Bakou a beaucoup plus à perdre que Erevan.

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"Le travail sur les principes dits de base, a donné des résultats en termes de formulation qui, à ce stade, ne peut se permettre de fixer le consentement des parties. Cela ne signifie pas que tout sera résolu dès l'achèvement des travaux sur les principes de base. Après l'acceptation des principes de base, il sera nécessaire d'élaborer un document juridique - un Accord de paix -, ce qui nécessitera de rentrer beaucoup plus dans les détails. Néanmoins, un premier accord sur les principes de base, en tant que document politique, serait déjà d'une grande importance," a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans une interview avec les médias azéris.

Selon le ministre, on n'est pas encore parvenu à un accord sur tous les points des principes de base, mais les parties ont presque atteint une formule de compromis sur une grande partie du texte.

"Nous avons eu une proposition très simple : 1- se fixer deux ou trois points, qui ne seront pas encore soumis à l'agreement d'une formulation, afin de poursuivre les discussions ; 2- enregistrer clairement qu'il n'y aura pas d'accord définitif, sans ces deux questions. A ce stade des négociations, cela permettrait de fixer les progrès réalisés sur une partie significative du document et dans le même temps, et montrer que certaines questions restent encore en suspend, qu'il y a deux ou trois problèmes concrets, qui nécessiteront de nouveaux efforts, mais au moins nous aurons consolidé ce qui a été accompli jusqu'à présent. Les coprésidents nous ont soutenus dans cette démarche."

Selon le chef de la diplomatie russe, approuver les principes de base, hormis les 2 ou 3 points de discordes, donnerait un signal politique important. Signal qui est attendu par la communauté internationale, montrant que les dirigeants de l'Arménie et l'Azerbaïdjan, visent clairement à résoudre ce conflit et qu'ils ont le désir de le faire d'une manière pacifique. Ce qui a été mentionné de nombreuses fois par les coprésidents, et qui est stipulé dans la déclaration dite de Meiendorf, signée par les Présidents russe, arménien et azerbaïdjanais.

En ce qui concerne le protocole signé à Erevan sur la prolongation de la présence de bases militaires russes en Arménie, il a juste indiqué que cela prolongeait l'accord sur la présence des bases militaires russes en Arménie de 49 ans et rien de plus.

"Cet accord ne modifie ni la fonction de la base militaire, ni le nombre de militaires présents sur cette base, pas plus que l'armement de la base. L'objectif principal de la base militaire est de garantir les intérêts de la Fédération de Russie. Cet objectif a été fixé avant l'installation de la base de Gumri, c'est-à-dire au moment où l'accord a été signé. Cet objectif reste le même pour les 49 prochaines années," a-t-il conclu.

Radio Publique d'Arménie