Le 24 Avril a donné un coup de fouet aux activités anti-arméniennes de Bakou et d'Ankara.

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Après abattus trois soldats arméniens sur la ligne de front du Karabakh pendant la visite de VIP européens à Erevan, Bakou pour se dédouaner, implique des bisbilles dans l'armée de l'Artsakh.

C'est une tactique courante des autorités azéries pour masquer leurs non-respects des engagements. Tactique utilisée également par le Président Aliev et son ministre des Affaires étrangères Elmar Mammediarov lors des rencontres trilatérales. Pourquoi en changer puisqu'en face, c'est-à-dire au niveau des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, la réaction est mollassonne, voire inexistante. Ainsi, les jours précédents ou suivant une réunion importante, les snippers azéris s'en donnent à cœur joie.

Bien que cette stratégie ne soit pas payante, cela permet au clan Aliev de maintenir la pression sur les Arméniens, de donner le change à son opinion publique, tout en se préparant à des assauts de plus grandes envergures. Et pour montrer que l'Azerbaïdjan est une victime innocente des malversations de l'Arménie, la majeure partie des réfugiés azéris vivent dans des conditions déplorables, en dépit des milliards qui affluent vers Bakou, histoire d'attirer la pitié, et pourquoi pas quelques deniers des organisations internationales. Et quand l'attention des étrangers baisse, on va jusqu'à exhiber le corps d'un adolescent ‘tué' par les Arméniens.

* Brève *

Le ministère de la Défense de l'Artsakh a commenté la déclaration faite par le porte-parole du ministère de la Défense azerbaïdjanais, Eldar Sabiruglu, qui a indiqué que les trois soldats arméniens tués l'ont été à la suite d'une escarmouche à l'intérieur de l'unité militaire et non par des tireurs embusqués azéris.

"Ces déclarations sont un mensonge éhonté. Sabiroglu semble avoir confondu les incidents qui ont eu lieu dans sa propre armée. Les militaires arméniens ont bel et bien été tués par des tirs de snipers. Une réponse adéquate sera donnée à l'Azerbaïdjan pour ses violations permanentes du cessez-le-feu et ses actes de provocation," a déclaré le colonel Senor Hasratian, l'équivalent côté Haut-Karabakh de Sabiruglu.

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* Les Arméniens de Suède *


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"Les communautés turques et azéries de Suède sont intimement liées, du moins quand il s'agit de questions concernant les Arméniens, à savoir principalement la reconnaissance du génocide et l'Artsakh," a déclaré le porte-parole du Conseil de l'Union des Associations Arméniennes de Suède, Vahakn Avedian.

Selon Avedian, suite à la reconnaissance au printemps dernier par le parlement (Riksdag) du génocide des Arméniens [1],la communauté azérie a été plus active que les Turcs. "Ils ont envoyé beaucoup de courriels aux parlementaires et leur ambassadeur a entamé une ‘tournée d'information' dans toute la Suède avec des conférences sur le Haut-Karabakh et sur d'autres questions. Nombre de courriels demandaient également une reconnaissance par la Suède du ‘génocide de Khodjali'.

"Je ne suis pas informé de travail des communautés turque et azérie dans les autres pays scandinaves, mais je suppose que la Suède (tout comme la diaspora arménienne) regroupe les communautés les plus importantes des pays nordiques. Concernant les Kurdes, nous avons eu des contacts beaucoup plus fréquents ces 2-3 années que ce que nous avons aujourd'hui. Puis il y avait alors un groupe parlementaire des droits de l'homme et des minorités en Turquie dont nos organisations ont été membres, avec d'ailleurs les Assyriens. Mais la présidente de ce groupe ne s'est pas présentée aux élections législatives à l'automne dernier et le groupe n'existe plus. À cette époque le groupe organisait des séminaires et des réunions d'information où nous avions rencontré des représentants kurdes et d'autres minorités. Mais depuis environ un an, tout comme les activités du groupe parlementaire, nos contacts réguliers avec les Kurdes ont cessé," a souligné M. Avedian.

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* Impacts post-élections législatives *


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Le turcologue Roupen Melkonian ne s'attend pas à de réels progrès dans les relations arméno-turques après les élections législatives en Turquie.

"Certains changements superficiels et quelques déclarations sont possibles. Mais les déclarations catégoriques et violentes de l'élite politique turque ont considérablement élargi le fossé créé par eux. En cas de victoire, l'AKP lancera le processus de révision constitutionnelle visant à modifier le système de l'administration publique turque pour adopter un régime présidentiel." Et d'ajouter que M. Erdogan sera le candidat le plus probable pour ce poste "influent" de Président.

Passant au domaine culturel, Roupen Melkonian a déclaré : "L'Arménie a intensifié ses actions dans les organisations internationales pour attirer l'attention celles-ci sur la démolition par la Turquie du patrimoine culturel non-turc."

Et de citer comme exemples la transformation en mosquée d'une église arménienne de Kars, ou d'omettre volontairement l'origine arménienne des monuments culturels situés en Arménie occidentale.


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Comme l'expert l'a souligné, la Turquie a la même attitude envers tous les artefacts non-musulmans, en particulier Assyriens et Grecs. Ainsi, la Turquie utilise le patrimoine des autres nations culturelles comme attractions touristiques pour se faire de l'argent, jusqu'à ériger des monuments à proximité pour commémorer "les victimes du génocide turc perpétré par les Arméniens".

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Extraits de PanArmenian.net




[1] Le 11 Mars 2010, le Parlement suédois a reconnu le génocide des Arméniens en 1915 dans l'Empire ottoman, par une voix de majorité (131 contre 130).