Le ‘loupé’ révélateur de la présidente de l’APCE


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

Que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe veuille faire le point sur les incidents de cet été à la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et l’’Azerbaïdjan, logique vu que l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont tous deux membres de l’organisation. Mais là où le bât blesse c’est lorsque sa présidente déclare : «l’Assemblée est favorable à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan» et demande qu’un rapport soit établi sur ​​la croissance de la violence dans "le Haut-Karabakh et les autres territoires occupés de l'Azerbaïdjan».

Par ces quelques mots, elle prend explicitement fait et cause pour l’Azerbaïdjan en parlant ‘d’intégrité territoriale’ et de ‘territoires occupés’ faisant fi des deux autres principes : droit à l’autodétermination des peuples  et non-usage de la force ou de sa menace. C’est pour le moins étrange quand elle déclare de surcroit «ne pas s’immiscer dans les activités du groupe de Minsk de l’OSCE !». Ce faisant elle calque sa démarche sur celle de l’OTAN.

Je n’irai pas jusqu’à prétendre que Mme Anne Brasseur est la digne successeur du dénommé Mevlüt Çavuşoğlu, l’actuel ministre des Affaires étrangères de la Turquie, qui durant son mandat de président de l’APCE de 2010 à 2012 a tout fait pour dénigrer l’Arménie en créant notamment une sous-commission chargée du conflit du Haut-Karabakh en parallèle de celui du groupe de Minsk de l’OSCE.

Mme Brasseur est avant tout un politique qui met en avant les valeurs de l’UE. Ce qui explique sa position 1- sur les droits de l’homme et la primauté du droit ; 2- sur le droit à l’autodétermination des peuples.

Sur les droits de l’homme. Quel que soit les organismes internationaux chapeautés par les Occidentaux ou noyautés par eux, ce qui exclu l’Organisation de la Conférence Islamique, ils mettent toujours en avant ce principe et celui des libertés – à noter toutefois, que la notion de liberté religieuse est appliquée dans quasiment tous les Etats. L’APCE n’échappant à la règle, sa présidente a défendu ce droit et tancé le gouvernement azerbaidjanais pour ses manquements. Critiques que le potentat de Bakou traite par la version diplomatique de : «Cause toujours, tu m’intéresses».

Sur le droit à l’autodétermination des peuples. Autant le principe des droits de l’homme fait enflammer les écrits et les déclarations des politiques et des hauts responsables nationaux (occidentaux) de tout bord, autant celui de l’autodétermination ne fait enflammer que les hauts responsables régionaux. Le droit des peuples n’est pas en odeur de sainteté auprès des responsables gouvernementaux. Toute velléité d’indépendance est très mal vue par le pouvoir central, le cas écossais est l’exception qui confirme la règle. Par contre, lorsqu’il s’agit de mettre des bâtons dans les roues du tsar moscovite, c’est le cas du Kosovo, c’est un principe qui comme par hasard ne pose plus de problème. «Vous avez dit bizarre, comme c’est bizarre.»

Donc, Mme Anne Brasseur ne déroge pas à cette règle et applique ce qu’on lui a toujours appris : «l’Europe des peuples n’a rien à voir avec l’Europe des dirigeants et des technocrates. Les premiers proposent, les seconds disposent.»

Au fait, c’est quoi la définition exacte de la Démocratie ?


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Traductions – revue de presse

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APCE

Suite à la nomination d’un rapporteur (Robert Walter) pour étudier les violences sur la ligne de contact Artsakh-Azerbaïdjan, la délégation arménienne a refusé de collaborer au rapport et a quitté la salle.
 
Rappelons que la présidente de l’APCE lors de son déplacement en Azerbaïdjan avait déclaré : «Bien sûr, notre Assemblée ne doit pas s’immiscer dans les activités du Groupe de Minsk de l’OSCE, mais nous pourrions aider les délégations parlementaires de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie à instaurer la confiance et à développer le dialogue.»

La réaction de la RHK ne s’est pas fait attendre.


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France

Le 7 Octobre le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, a rencontré son homologue français Laurent Fabius 

Le règlement du conflit du Karabakh était à ​​l'ordre du jour. Le ministre Nalbandian a souligné l'importance des efforts conjoints du groupe de Minsk de l’OSCE, et notamment la participation constructive de la France, pour résoudre le problème d'une manière pacifique. L’Arménie maintient son ferme désir de travailler avec les médiateurs.

Edouard Nalbandian et Laurent Fabius ont évoqué les préparatifs de la réunion des Présidents arménien et azerbaïdjanais qui se tiendra à Paris à la fin de ce mois-ci.

Les interlocuteurs ont discuté d'un certain nombre de questions de l'ordre du jour international et régional.

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Arménie

«La France cherche à parvenir à une paix à long terme du conflit du Haut-Karabakh. Le président François Hollande a proposé une réunion des présidents de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à Paris pour le 27 Octobre. D’une part, pour avoir une idée sur les méthodes qui seront en mesure de générer la confiance, à faire en sorte que ne pas mourir les soldats et les citoyens. D'autre part, pour donner un nouvel élan aux négociations sur la base des trois principes directeurs : l'intégrité territoriale, le droit des peuples à l'autodétermination et le non-usage de la force,» a déclaré l’ambassadeur


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Azerbaïdjan : Noir, Impair et Manque

Noir : comme les projets du clan Aliev envers les Arméniens. Ou comme le drapeau des Djihadistes de tous bords que Bakou soutient ardemment.
Impair : comme ceux commis par les diplomates azéris pour «arroser» les délégués (diplomatie du caviar) ou les Etats.
Manque : comme les manquements aux accords passés avec les organisations internationales, à l’instar de son grand frère turc.

«Les journalistes azerbaïdjanais travaillant auprès des zones jouxtant les  lignes de front face aux forces arméniennes seront soumis à de nouvelles restrictions,» indique
 
Suite

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Le coin des analystes et des observateurs

Melik-Shahnazarian

Gagik Haroutounian

Haikazn Ghahrian

Stépan (Styopia) Safarian

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Tert.am, de Lragir.am, de News.az, et de Today.az