Ilham Aliev et le pouvoir



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Le dialogue de sourd entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui se poursuit depuis plus de vingt ans n’est pas prêt d’aboutir, et l’intervention générique des uns et des autres, chefs d’Etat, coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ou organisations internationales, ne changera pas grand-chose. La raison principale en est le président azéri lui-même. İlham Heydər oğlu Əliyev qui n’a qu’une idée en tête : Rester au pouvoir. Et ce à n’importe quel prix.

Il a commencé par jouer sur le renom de son père Heydar en le portant aux nues et en instaurant le culte de la personnalité, hérité du système soviétique. Tout comme le grand frère ottoman qui est en adoration depuis 93 ans devant le dénommé Mustapha Kemal – Atatürk, à un point tel que toutes les activités dans le pays s’arrêtent chaque 10 Novembre à 09h05 précises pour une minute de silence, debout ; et gare aux contrevenants !

Puis comme cela ne suffisait pas pour se maintenir au pouvoir, il a modifié la constitution en sa faveur, lui permettant de se présenter plusieurs fois. Bien évidemment cela a fait jaser dans les milieux démocratiques. Tant et si bien que les contestataires et les opposants ont été poursuivis et emprisonnés sous des prétextes fallacieux.

En Azerbaïdjan, la liberté d’expression s’arrête là où commence celle du pouvoir, c'est-à-dire quasi immédiatement. Et ce n’est pas la grâce octroyée il y a quelques jours, à quelques prisonniers politiques ou défenseurs des droits de l’homme qui changeront grand-chose à la dictature du clan Aliev.

Enfin et surtout des élections présidentielles sont prévues en 2017, et il n’est pas question de rater le coche. Aussi, il faut un bouc émissaire pour rallier les suffrages. Un peu comme Erdoğan a fait avec le PKK, source de tous les maux turcs, et auteur systématique de tous les attentats commis dans le pays, avant même enquête.

En conséquence, lâcher du lest dans les négociations avec l’Arménie est hors de question, même s’il n’a que faire du Haut-Karabakh proprement dit, lequel territoire ne recèle aucune richesse, ni en surface, ni en sous-sol. Mais quand on s’appelle Ilham Aliev, il faut paraitre intransigeant et volontaire aux yeux du peuple, sans être forcement le digne fils de son père.

Il faut vraiment être naïf (ou diplomate ?) pour croire que le potentat va vraiment négocier le statut final du Haut-Karabakh une fois que les troupes arméniennes se seront retirées du Karabakh. Tout aussi naïf de croire que le dictateur va se ranger aux arguments des négociateurs et cesser ses violations du cessez-le-feu. Le ministre des Affaires étrangères azéri Elmar Mammadyarov a été très clair à ce sujet : «Tant que les troupes arméniennes ne se seront pas retirées des territoires occupés, la pression sera mise sur les Arméniens,». Sous-entendez les tensions continueront sur la ligne de front et croitront à chaque commentaire désobligeant de la communauté internationale sur Bakou ou revers de la diplomatie azérie.

Quant à espérer que les Occidentaux enverront des soldats de la paix ayant mandat de répliquer aux attaques azéris, ou que les pays de l’OTSC lèveront le petit doigt, Russie en tête, quand les Karabakhis se feront massacrer, est une vue de l’esprit.

Comme cela a souvent été le cas, les Arméniens devront avant tout compter sur eux-mêmes.


 
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Traductions – revue de presse

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Turquie

La Grèce et l'Arménie ont réagi aux "propos inacceptables" de Tanju Bilgic porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc, qui a critiqué jeudi le président grec Prokopis Pavlopoulos et le Premier ministre Alexis Tsipras pour leurs remarques sur le génocide arménien.

«L’amitié séculaire entre les peuples arméniens et grecs est basée sur le destin entrelacé et le soutien mutuel. Faire de la négation un pilier de la politique de l'Etat ne dispense pas la Turquie de


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Artsakh

Les tensions ont augmenté à la ligne de contact entre les forces armées du Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan le week-end dernier.

Plus de 2.400 tirs ennemis ont été relevés par les militaires arméniens.

L’armée azerbaïdjanaise maintient une situation tendue dans la zone de conflit malgré l'accord préalable de ne pas déstabiliser la situation sur la ligne de contact.
 
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OSCE

Le représentant spécial de l'Allemagne qui assure la présidence de l'OSCE, Gernot Erler, et les coprésidents du Groupe de Minsk - Igor Popov, James Warlick et Pierre Andrieu - ont réitéré lundi 21 Mars leur ferme engagement à un règlement négocié du conflit du Haut-Karabakh.

"Pour réaliser des progrès dans le processus de paix, il est impératif que les parties prennent toutes les mesures pour éviter la violence, en particulier
 
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Arménie

«Le comportement étrange et agressif des autorités azerbaïdjanaises est avant tout destiné à son propre peuple. Il est plus étrange que les dirigeants de ce pays soient ouvertement contre des actions qui visent à sauver des vies humaines. Renforcer les mesures visant à observer le cessez-le-feu, est une obligation internationale de l'Azerbaïdjan,» a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères arménien, Chavarche Kotcharian, commentant la réaction le Président Ilham Aliev contre le Président en exercice de l’OSCE, suite à l’appel de l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk à respecter le cessez-le-feu.

Selon le ministre, les dirigeants de l'Azerbaïdjan accusent tout le monde de vouloir maintenir le statu quo, alors qu'ils font tous les efforts possibles pour que la situation ne change pas.

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Azerbaïdjan

«Le conflit du Haut-Karabakh reste en suspens en raison de la position non constructive de l'Arménie et de l'indifférence des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE qui s’occupent du règlement du conflit. La position de l'Azerbaïdjan dans le règlement du conflit est basée sur le droit international et la justice ; de plus l'avantage à la ligne de contact est du côté de l'Azerbaïdjan,» a déclaré le président Ilham Aliev. 

 
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Russie

«Moscou ne peut pas accepter les accusations du Président Ilham Aliev indiquant que les coprésidents du groupe de Minsk contribuent à geler le conflit par leurs activités destructrices", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe Maria Zakharova ; et d’ajouter :

"Nous ne pouvons l'accepter, car nous sommes un participant de longue date et avons œuvré de manière constructive dans le processus de négociations et il me semble que l'authenticité de nos objectifs a été prouvée.

Avec les parties azerbaïdjanaise et arménienne, la Russie cherche le règlement de cette situation très difficile, qui a pendant longtemps été le plus gros problème dans les relations bilatérales.

Nous souhaitons ardemment voir ce problème retiré définitivement de l'ordre du jour. Cela doit se faire sur la base du droit international, de l'égalité et du respect des côtés.»

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Trend et de APA