Le conflit du Karabakh



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Vingt-cinq ont passé depuis la déclaration d’indépendance de l’Artsakh. La petite république autoproclamée est toujours en guerre, et les négociations de paix avec l’Azerbaïdjan sont au point mort depuis le cessez-le-feu de 1994.

Les observateurs de l’OSCE, ne relèvent jamais de violation du cessez-le-feu sur la ligne de front ; alors que dans la semaine qui vient de s’écouler les soldats arméniens ont relevé plus de deux cents violations du cessez-le-feu, ce qui représentent plus de deux milles tirs ennemis.

On notera au passage que, pour ne pas être en reste, l’Azerbaïdjan comptabilise aussi des ruptures de trêves, considérant comme violations les tirs-réponses de l’Artsakh.

Les équipes de l’OSCE auraient d’ailleurs du mal à relever quoi que ce soit vu que leur mission sur le terrain est annoncée plusieurs jours à l’avance, en indiquant le lieu et l’heure. Les soldats azéris s’ils sont assoiffés de vengeance et de brutalité, savent très bien qu’ouvrir le feu sur les équipes de surveillance serait très mauvais pour l’image de leur pays. C’est autre chose que de décapiter à la hache dans son sommeil son collègue de chambrée et de se faire décorer par le président Aliev !

La vérification de ces violations permanentes est pourtant très simple, mais très risquée pour les conséquences qu’elle entrainerait. Se rendre sur le terrain sans prévenir la partie adverse – à réaliser aussi bien d’un côté que de l’autre, ou bien, mettre en place des détecteurs de sources de tirs sans préciser leurs lieux d’implantation à la partie adverse – à réaliser toujours aussi bien d’un côté que de l’autre. Les conséquences seraient que le contrevenant, pris la main dans le sac, aurait du mal à mentir devant les médiateurs, voire la communauté internationale.

Voyons plutôt qui a intérêt à maintenir la pression sur la ligne de front, que ce soit à la ligne de contact entre l’Artsakh et l’Azerbaïdjan ou à la frontière arméno-azerbaidjanaise, pour résoudre au plus vite le conflit?

Il suffit là aussi de regarder quel pays se surarme à excès avec du matériel offensif ; d’écouter les discours des dirigeants arméniens et azerbaidjanais et voir qui tient des propos belliqueux, revanchards, xénophobes et racistes ; qui parle sans arrêt de vouloir récupérer «ses» territoires, voire plus encore ; qui s’est cru assez fort pour lancer une attaque massive contre l’ennemi et buter sur une résistance imprévue ?

Il n’est pas besoin d’être ambassadeur médiateur international en charge du dossier Karabakh pour constater l’auteur des dérapages. Par contre il est nécessaire d’être fin diplomate pour éviter que l’irréparable se produise et que la région soit de nouveau à feu et à sang. A passer indistinctement la pommade aux uns et aux autres en ressassant des généralités selon la méthode Coué, a ses limites ; me semble-t-il.

Quant à gazouiller à chaud, pardon twitter, pour un oui ou un non, c’est peut-être très bien pour les événements courants de l’actualité ou de la vie, ça l’est beaucoup moins lorsqu’on pilote des négociations de paix ardues et qu’en plus, on résume les débats en utilisant des termes imprécis.

Une chose est sûre : La paix globale n’est pas pour 2016, et probablement pas plus pour l’année prochaine.


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Traductions – revue de presse

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Artsakh

Le 13 Septembre le président de la RHK Bako Sahakian a reçu le représentant personnel du président en exercice de l'OSCE, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk.

Les questions ont essentiellement porté sur la situation le long de la ligne de contact entre 


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Arménie

Le ministre arménien de la Défense a exclu toute restitution [unilatérale] de terrain à l'Azerbaïdjan. Les compromis ne peuvent se faire que dans le cadre d’un processus global et d’une confiance mutuelle.

Seyran Ohanian a déclaré :

«L’Arménie désire seulement un plan de règlement pacifique lors de la prochaine réunion des médiateurs internationaux à


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Union européenne

Le Commissaire de l'UE pour la politique européenne de voisinage et des négociations d'élargissement, Johannes Hahn, a salué la signature d'un nouvel accord politique sur les réformes électorales entre le gouvernement arménien et l'opposition, avec consultation de la société civile.

"L'UE est prête à aider, financièrement, la mise en œuvre de cet accord important", a-t-il twitté.


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Azerbaïdjan

L'ambassadeur américain d’Azerbaïdjan, Robert Cekuta, ignorait la déclaration de l'Ambassadeur James Warlick, coprésident américain du Groupe de Minsk de l'OSCE, concernant la fourniture d'armes des États-Unis à l'Arménie et à l’Azerbaïdjan.

Il a toutefois indiqué que la livraison d’armes par les États-Unis à l'Azerbaïdjan concerne à aligner l'armée azerbaïdjanaise avec les forces de l'OTAN.

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Le coin des politologues et des analystes

Le politologue russe Alexandre Khramtchikhine est pessimiste quant à l’aboutissement d’un règlement du conflit du Haut-Karabakh.

Commentant les propos de l'Ambassadeur James Warlick, coprésident américain du Groupe de Minsk de l’OSCE, sur des restitutions éventuelles, Khramtchikhine pense que le terme «statut» signifie apparemment la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh (Artsakh), en échange de quoi,




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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am et de News.az