Les protocoles arméno-turcs morts et enterrés




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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«Pacta sunt servanda», [les accords doivent être respectés], comme aime à répéter le ministre arménien des Affaires étrangères, mais quand l’interlocuteur est un dirigeant Turc, ottoman ou azéri, force est de constater que sa signature n’est pas forcément un gage. 

En 2008, Ankara faisait les yeux doux à Bruxelles, et l’UE versait des milliards pour aider la Turquie à mettre en place les valeurs démocratiques de gouvernance ainsi que les mesures sociétales en vue de clore les 35 chapitres conditionnant l’adhésion à l’UE.
La même année, un grand nombre de gens se sont emballés lorsque la diplomatie du football a vu le jour entre l’Arménie et la Turquie, pensant que dans la foulée, les relations allaient s’améliorer entre les deux pays. Il faut dire qu’à l’époque Erdoğan n’était que premier ministre, loin du despote actuel, Abdullah Gül président, balayé depuis de la scène politique, et que la diplomatie de la Turquie était tout sourire envers les Européens, le tout enveloppé dans une démarche de «zéro problème avec les voisins» chère à son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu. Les Occidentaux commencent à se rendre compte que la Porte n’a plus rien de Sublime et que le sobriquet que lui avait donné le tsar Nicolas 1er d’ «homme malade de l’Europe» est plus que jamais d’actualité ; si ce n’est qu’elle n’a plus grand-chose d’européen.

Si un train peut en cacher un autre, un sourire peut cacher un rictus. Le premier et unique nuage (toxique) est arrivé le jour même de la signature des protocoles arméno-turcs, quand Ankara a mis des pré-conditions irréalisables pour la ratification des documents. Le petit frère turc, également potentat de son état, l’Azéri Ilham Aliev a mis tout son poids (en milliards) dans la balance pour que les protocoles soient mort-nés.

Cela n’a surpris aucun observateur de voir le président arménien dénoncer les protocoles, d’autant qu’il y a eu des signes avant-coureurs. Le 22 avril 2010, Serge Sarkissian a signé un décret sur la  suspension du processus de ratification des Protocoles, une notification a été envoyée en Turquie. En 2015, il a rappelé les protocoles Arménie-Turquie du parlement. S'exprimant lors de la session de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2017, il a clairement indiqué son intention de se retirer des protocoles si rien de positif ne se produisait d’ici le printemps.

Cela changera-t-il grand-chose aux rapports entre l’Arménie et la Turquie ? Non, les relations étant déjà au point mort depuis l’indépendance de l’Arménie, elles continueront à le rester. Peut-être quelques chancelleries déploreront-elles l’annulation des protocoles, regrettant une occasion de réconciliation, quant à la Turquie elle-même, cela a fait l’objet d’un entrefilet dans un média ou deux.

En clair, un non-événement.


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Traductions – revue de presse

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Arménie

Le président de l’Arménie, Serge Sarkissian, président du Conseil de sécurité nationale, a convoqué le 1er Mars une réunion du dit Conseil.

()… L'un des points clés de l'ordre du jour a été la discussion des protocoles arméno-turcs signés à Zurich en octobre 2009.

Dans ses brèves remarques liminaires, le Président a abordé le processus de règlement des relations arméno-turques, initié par lui, fondé sur sa vision de promouvoir un avenir sûr et harmonieux dans la région sans conditions préalables et les développements qui


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Artsakh

Le 6 Mars, le ministre des Affaires étrangères de  la  République  d'Artsakh (RA) Massis Mayilian a reçu le Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, l’Ambassadeur Andrzej Kasprzyk.

Au cours de la réunion, les  parties ont  discuté de la situation sur la ligne  de contact entre les forces armées de l’Artsakh et l'Azerbaïdjan, ainsi que des questions liées aux activités du Bureau du Représentant personnel de l'OSCE.

(…)

Le lendemain, conformément aux accords conclus avec les autorités de la RA, la Mission de l'OSCE a effectué un suivi planifié du régime de cessez-le-feu à la frontière de l'Artsakh et de l'Azerbaïdjan.

Côté RA le suivi a été effectué par l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk, Mihail Olaru (Moldavie) et Simon Tiller (Grand Grande-Bretagne).

Coté Azerbaïdjan, la mission était conduite par OOJjen Jovic (Bosnie-Herzégovine) et Martin Schuster (Allemagne).

La surveillance a été effectuée conformément au calendrier convenu, aucun incident n’a été relevé.

(…)

Avant de repartir, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk a rencontré le Président de la RA, Bako Sahakian.

La réunion a abordé un éventail de questions liées à la situation le long de la ligne de contact entre les forces armées de l'Artsakh et de l'Azerbaïdjan.





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de Hurriyet