Arménie – Azerbaïdjan : ‘Corridor de Zanguézour’ vs ‘Carrefour de la paix’

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Bien que la liaison Azerbaïdjan-Nakhitchevan ne fasse pas partie de l'accord de paix Erevan-Bakou, elle occupe tout le landernau politique arménien, nationale et diasporique.

 

Pour le gouvernement azerbaïdjanais, les caractéristiques de la liaison se résument par les propositions d'Ilham Aliev, tenues au 3e forum de Chouchi :

" – Les marchandises et les citoyens azerbaïdjanais ne doivent pas rencontrer les gardes-frontières ou les autorités arméniennes.

-       - La liaison doit être fluide et sûre entre les différentes régions de l'Azerbaïdjan.

-       - Aucun opérateur, bail ou loyer ne sera impliqué du côté azerbaïdjanais ».

 

Pour le gouvernement arménien, le ministre des Affaires étrangères et la porte-parole du Premier ministre ont donné les locataires et les aboutissants de la liaison. Le vice-président de l'Assemblée nationale vient également rappeler les principes de base de la liaison.

" – Intégrité territoriale ;

-       Souveraineté ;

-       Juridiction ;

-       Réciprocité. »

 

Il est clair que les positions sont loin d'être proches.

 

Nigol Pachinian et Ilham Aliev sont toujours d'accord pour signer. Si Pachinian est prêt de suite, Aliev veut au préalable que deux conditions soient remplies.

 

Malgré les déclarations des deux parties, il en est de même pour l'accord de paix. Sur les deux demandes formulées par Bakou pour signer le document - Demandes qui ne font pas partie des 17 points de l'accord, l'une est plus ou moins actée, alors que l'autre ne l'est pas du tout.

 

1 - L'Arménie doit demander à l'OSCE de dissoudre le groupe de Minsk, créé en 1992 lors de la première guerre du Karabakh, car c'est encore la seule organisation officielle dont le mandat porte sur la résolution du conflit Arménie-Azerbaïdjan concernant le Haut-Karabakh.

 

En reconnaissant que le Haut-Karabakh fait partie intégrante de l'Azerbaïdjan, lors de la réunion quadrilatérale de Prague en octobre 2022, Nigol Pachinian a mis fin aux espoirs des 120.000 Karabakhis. Ce faisant, il a également tendu la perche à Ilham Aliev pour la mise en œuvre de ses desseins et du nettoyage ethnique un an plus tard..

 

La dissolution du Groupe de Minsk de l'OSCE donne carte blanche à Ilham Aliev. Il pourra faire ce qu'il veut au Haut-Karabakh, à commencer par la destruction de monuments religieux et de vestiges de toutes sortes, c'est-à-dire éliminer toutes les traces de la présence millénaire arménienne. Et quand ce sont des sites très touristiques, Bakou les attribue aux Albanais (Aghvans). À noter que la machine destructrice azérie s'est mise en route dès la victoire d'Aliev en novembre 2020, après un essai très fructueux au Nakhitchevan – Destruction totale de 5.840 Khatchkars et 22.000 pierres tombales historiques entre 1997 et 2006 dans le cimetière de Djoulfa.

 

Il n'y a plus de déclarations de la part du Groupe depuis décembre 2021, d'autant que l'Arménie ne pourra plus déposer une plainte pour destruction -  point 17 de l'accord de paix. Une ONG, quelle que soit son importance, n'a pas le même poids qu'un État devant une instance internationale.

 

2 - En réponse à la demande d'Aliev de modifications constitutionnelles en Arménie comme condition préalable à la signature du traité, la porte-parole du Premier ministre, Nazéli Baghdassarian, a souligné qu'il s'agissait d'une question intérieure. Et de rappeler que la Cour constitutionnelle arménienne avait statué en septembre 2024 que la Constitution ne contenait aucune revendication territoriale à l'encontre d'autres pays.

 

Elle a rappelé que le Premier ministre Pachinian avait déclaré qu'il n'engagerait des changements constitutionnels que si le traité de paix était signé et jugé contraire à la Constitution. En attendant, des discussions sur une nouvelle Constitution sont en cours depuis 2018 et se poursuivent dans le cadre d'un processus politique interne arménien.

 

Signer le document, soit ; Mais il y a énormément d'incertitudes et beaucoup trop de blancs.

 

- Quid des 23 prisonniers et otages détenus dans les geôles de Bakou ? Seront-ils libérés ou croupiront-ils en prison ?

- Quid des Arméniens du Haut-Karabakh, chassés de leur foyer en novembre 2023 ?

- Quid des 208 km² du territoire de l'Arménie toujours occupés par l'armée azerbaïdjanaise depuis décembre 2020 ? Seront-ils restitués à l'Arménie ?

- À ce jour, seules une douzaine de km sur les 566 km qui comptent la frontière arméno-azerbaïdjanaise a été délimitée. En restera-t-il toujours 554 (frontière iranienne) à la fin de la délimitation ou l'Arménie aura encore perdu du territoire ? « Il n'y a pas d'accord concret sur la date de la prochaine réunion des commissions. Conformément à la procédure de travail, les parties continuent d'échanger leurs points de vue et leurs propositions sur l'organisation des prochaines phases des travaux de délimitation », a déclaré le président de la Commission arménienne sur la délimitation des frontières avec l'Azerbaïdjan, vice-Premier ministre arménien, Mher Krikorian.

- Peut-on signer un accord de paix alors que l'on ne connaît pas la surface exacte sur laquelle porte l'accord ? À ce jour, Ilham Aliev n'a jamais reconnu que la superficie de l'Arménie est de 29.743 km².

- Qui garantira que l'accord sera appliqué ? 

- Qui assurera la sécurité de l'Arménie ; Et qu'Ilham Aliev, passant outre à son engagement, n'agressera pas de nouveau l'Arménie ?

 

Signer un document mal ficelé, n'augure rien de bon.  

 

 

 

 

À lire l'article d'Arif Yunusov, analyste, opposant azerbaïdjanais.

 

 

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Traduction

 

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Arménie

 

Suite aux déclarations de l'ambassadeur des États-Unis en Turquie, Tom Barrack, proposant la location pour 100 ans du couloir de Zanguézour, le vice-président de l'Assemblée nationale arménienne, Ruben Rubinian, a déclaré :

 

« L'Arménie n'a jamais rejeté la proposition américaine, elle n'en a simplement jamais discuté, car elle contredit la législation nationale. Il n'existe pas de concept de localisation de terres dans les lois arméniennes.

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Europe - France

 

Une nouvelle résolution (PROPOSITION DE RÉSOLUTION EUROPÉENNE) déposée à l'Assemblée nationale par les députés Laurent Wauquiez et Alexandra Martin, soutient les efforts de paix en cours de l'Arménie avec l'Azerbaïdjan et appelle à la libération des dirigeants de l'Artsakh (Haut-Karabakh) actuellement détenus en Azerbaïdjan. La résolution,
présentée le mardi 22 juillet 2025, propose également l'établissement d'un partenariat stratégique entre la France et l'Arménie.

 

Les auteurs de la résolution soulignent l'engagement déterminé de l'Arménie dans un processus de paix avec l'Azerbaïdjan après la fin des hostilités à l'automne 2023, notant que l'Arménie a poursuivi

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États-Unis

 

Quatre-vingt-sept membres du Congrès ont signé une lettre bipartite  envoyée au secrétaire d'État Marco Rubio concernant le droit fondamental au retour des Arméniens d'Artsakh, rapporte l'Assemblée arménienne d'Amérique.

 

Menée par le coprésident du Caucus arménien Frank Pallone (D-NJ), la lettre bipartite salue le récent témoignage du secrétaire d'État Marco Rubio devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre, qui a confirmé « le soutien des États-Unis à un processus de paix qui 

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Russie

 

Le directeur de la société ukrainienne Naftogaz, Serhiy Koretsky, avait annoncé que l'Ukraine importait pour la première fois du gaz naturel d'Azerbaïdjan via le corridor trans-balkanique.

 

« La décision de l'Azerbaïdjan de fournir du gaz naturel à l'Ukraine vise clairement à soutenir cette dernière. C'est précisément ainsi qu'il convient d'évaluer cette décision : elle s'inscrit dans la continuité de la tendance qui a déjà donné lieu à plusieurs révélations concernant l'Azerbaïdjan », a déclaré Konstantin Zatoulin , premier vice-président de la commission des Affaires de la CEI, de l'intégration eurasienne et des relations avec 

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Turquie-Azerbaïdjan

 

La Turquie s'efforce de faciliter l'ouverture du « corridor de Zanguézour ».

 

Le ministre turc des Transports et des Infrastructures, Abdulkadir Uraloğlu , a déclaré que l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont actuellement engagés dans les négociations nécessaires concernant le projet.

 

« Je crois que ce problème sera résolu prochainement. Cela ouvrira une voie plus directe vers le monde turc. C'est d'une importance stratégique de développement des voies de transport pour 

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Extrait de Radiolour , de PanArmenian , de News.am , et  de APA

 

 


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