Relations UE-Turquie




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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La rencontre pourrait se résumer par un : «Je t’aime moi non plus».

On est bien loin des mamours des premières années de négociation où les chapitres s’ouvraient par paquet - une douzaine en quatre ans, et depuis 2010 à peine quatre. Il est clair que les trente-cinq chapitres nécessaires pour une adhésion pleine et entière ne seront jamais atteints.

Croire pour autant que tout est arrêté, serait entièrement faux. En plus des 11,5 milliards versés jusqu’à présent, l’UE continue de verser des subventions, même pour des chapitres qui ne sont pas encore ouverts ! Hélas, Bruxelles a besoin d’Ankara. Il faut dire qu’Erdoğan dispose encore de moyens de pression, à commencer par le robinet des migrants vers l’Europe. Quant aux Etats-Unis, la Turquie faisant toujours partie de l’OTAN, joue avec mise à disposition de sa base d’Inçirlik aux avions de la coalition.

Toutefois, le vent a tourné en juillet 2016 lors du coup d’état manqué. De très nombreux militaires, fonctionnaires, journalistes et opposants de tous poils ont été renvoyés, démis de leur fonction voire pour les moins chanceux, emprisonnés, sous des prétextes fallacieux. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, sous le label «lutte contre le terrorisme» le sultan des temps modernes s’en est pris aux Kurdes, qu’ils soient PKK, PYD ou tout simplement habitant du Rojava. Le «terrorisme» et/ou le «gulenisme» ont bon dos et servent d’épouvantail au parti islamiste au pouvoir, l’AKP.

Non content de rouler les Européens dans la farine, lesquels le veulent bien, le leader turc s'énerve et s'impatiente. Il exige la libéralisation des visas de court séjour pour les ressortissants turcs, la reprise des négociations d’adhésion, ainsi qu’une tranche supplémentaire de trois milliards d'euros pour retenir les réfugiés syriens sur le sol turc.

Il sait très bien que s’il continue sa politique, son pays n'aura aucune chance d’adhérer à l’UE. Il serait peut-être temps que l'Union européenne sorte du langage aseptisé qui est le sien avec la Turquie depuis un certain temps, faute de quoi Erdoğan partitionnera la Syrie comme bon lui semble, chassant les Kurdes de «sa» zone tampon. Kurdes qui sont devenus les dindons de la farce.



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Traductions – revue de presse

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Rencontre UE-Turquie

«Nous considérons ce sommet comme une opportunité importante de faire avancer nos relations. La Turquie attend une approche positive et constructive similaire de la part de l'UE", a déclaré le ministre turc chargé des Affaires européennes, Omer Celik.

L'Union européenne s'inquiète sur l'adhésion du président R.T Erdoğan à la primauté du droit dans son pays et de ses actions en Syrie et en Méditerranée orientale, mais continuera d'offrir son soutien aux réfugiés syriens.

"J'ai des sentiments partagés à propos de ce sommet de Varna parce que les divergences entre l'UE et la Turquie sont 


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Turquie

La prochaine rencontre du président Recep Tayyip Erdoğan avec le président russe Vladimir Poutine portera, entre autres, sur le conflit du Haut-Karabakh et les projets énergétiques. Ces questions seront les deuxièmes priorités de l'agenda des deux dirigeants, selon le directeur Centre de recherche stratégique du Caucase, basé à Ankara, le professeur Hasan Oktay. il s'attend toutefois à ce que les discussions soient davantage axées sur les questions de coopération bilatérale.

Il a également abordé les relations entre l'Arménie et la Turquie, et le blocage dans le processus après l'annulation des protocoles de Zurich 2009. Selon ses propres termes, la frontière interétatique fermée ne peut s'ouvrir qu'en cas d’un rôle actif de la Russie.

"L'ouverture de la frontière arméno-turque ne peut être discutée que par la médiation de la Russie. Si les relations turco-russes étaient mauvaises, la Russie n'aurait pas agi en tant que médiateur entre la Turquie et l'Arménie. Si les frontières interétatiques s'étaient ouvertes dans une telle situation, la Russie aurait perdu son rôle prédominant dans le Caucase.

()… Les processus de collaboration qui se déroulent au Moyen-Orient entre la Russie et la Turquie peuvent être un modèle pour la solution des problèmes dans le Caucase. La solution du problème du Haut-Karabakh doit être la première étape. Si ce problème est réglé, les autres problèmes dans la région seront plus faciles à résoudre. Le dialogue en cours dans le cadre du processus de Sotchi peut motiver la Russie, la Turquie et l'Iran à coopérer dans le Caucase. La Russie, la Turquie et l'Iran sont des acteurs importants dans le Caucase", a ajouté le chercheur turc.

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Arménie

S'exprimant à la télévision publique d'Arménie, le chef d'état-major des forces arméniennes, Movses Hagopian, a assuré que les militaires sont prêts en cas de reprise de la guerre.

"L'adversaire [l'Azerbaïdjan] réalise parfaitement cela. Et c'est la garantie principale de la non-reprise de la guerre.

Nous sommes toujours obligés d'avoir une armée forte. La région où vit le peuple arménien est complexe, pleine de contradictions. Et nous avons conclu de notre histoire que la cause de tous les malheurs est [le fait de] n'avoir pas d'armée.

()… En tant que militaire, je n'élimine jamais le fait que l’ennemi peut attaquer à tout moment. Mais le rapport des forces [armées] est tel que l'adversaire ne peut accomplir totalement aucune tâche [militaire]. Du point de vue militaire, nous sommes aujourd'hui dans une situation favorable.

Le programme septennal de modernisation des forces armées arméniennes est un document assez complet et qui a pour objectif la planification à long terme et l'assurance de la sécurité du pays et du Haut-Karabakh contre l'agression extérieure.

Nous allons mener à bien ce qui empêchera la reprise de la guerre en s’appuyant sur des mesures de retenue. Deuxièmement, si nous pensons que l'adversaire va reprendre la guerre, nous allons frapper de telles frappes qu'il sera incapable de passer à l'offensive d'une manière organisée.

Même si le facteur humain existera toujours, il renforcera technologiquement la sécurité de la frontière.

Notre objectif est d'assurer la vie et la sécurité de nos soldats en introduisant des moyens techniques qui sont plus fiables et donnent de bons résultats", a-t-il ajouté.

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OSCE

Un rapport a été publié sur le travail accompli par le Bureau du Représentant personnel du Président de l'OSCE. Il en ressort que :

Tout au long de l'année 2017, le Représentant personnel du Président de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk, et son équipe ont mené des exercices de suivi liés au conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabakh, en continuant d'examiner la situation sur le terrain.

Le Bureau a joué un rôle actif en aidant le Président en exercice et les coprésidents du Groupe de Minsk à faire avancer le processus de paix, à réagir rapidement à toute flambée de violence et à informer des développements sur le terrain. L'ambassadeur Kasprzyk a continué de chercher des occasions de promouvoir de nouvelles mesures de confiance avec le consentement des parties.

Avec le soutien des parties, l'ambassadeur Kasprzyk et son équipe ont mené vingt-quatre exercices de surveillance - six à la frontière arméno-azerbaïdjanaise et dix-huit sur la ligne de contact. Ces activités ont également permis aux représentants du Groupe de planification de haut niveau de visiter la région à quatre reprises.

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Etats-Unis

Le président Donald Trump a signé le projet de loi concernant les subventions aux pays étrangers d’un montant total de 1,3 milliards de dollars le vendredi 23 mars.

On notera que si la Géorgie voisine recevra plus de 105 millions de dollars, l'Ukraine 421 millions, aucun montant n’est précisé pour l'Arménie.

Selon le document, les fonds alloués et mis à la disposition des pays du partenariat oriental sont destinés à promouvoir la mise en œuvre des accords d'association et des accords commerciaux avec l'Union européenne et à réduire leur vulnérabilité aux pressions économiques et politiques extérieures de la Fédération de Russie.

On notera toutefois que les dépenses d'aide étrangère des États-Unis en Arménie ont augmenté ces dernières années, atteignant près de 23 millions de dollars en 2017. L'USAID a dépensé 1,1 milliard de dollars en Arménie depuis son indépendance et gère actuellement un portefeuille évalué à 70 millions de dollars.

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Russie

Le vice-président de la Commission de la Douma d'Etat pour les questions de défense et de sécurité, Viktor Vodolatsky, a déclaré :

"La Russie doit examiner tous les documents existants sur l'approvisionnement en armes.

Par la suite, nous [la Russie] ne signerons plus de contrats qui peuvent causer des dommages - et pourquoi pas, à la Russie elle-même. En attendant, ces armes [russes] sont 




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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hurriyet, ainsi que de l’Union européenne.