Turquie-Russie : un rapprochement de circonstance.




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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M. Lavrov et le ministre des Affaires étrangères, M. Mevlüt Çavuşoğlu, ont eu des entretiens bilatéraux et ont donné une conférence de presse conjointe.

La question d’Idlib était bien sûr l’une des questions les plus importantes, car elle préoccupe beaucoup la Turquie, tant du point de vue de la sécurité que du point de vue social. La Turquie a toujours un détachement militaire important à Idlib et toute sorte d’offensive militaire mettrait en danger la vie des troupes turques.

Rappelons que le régime syrien consolide son pouvoir dans presque toute la Syrie occidentale après l'élimination des groupes terroristes et des groupes d'opposition dans la province de Daraa, au Ghouta orientale et à Homs. Seul Idlib est sous le contrôle de groupes djihadistes et des forces d’opposition modérées. Toutefois, une opération militaire syrienne à grande échelle dans la province d'Idlib avec le soutien de l'armée russe se prépare.


Les intérêts russes en Syrie prévoient un contrôle rapide des terres syriennes par Damas. Moscou encourage les pourparlers entre Assad et les syriens des Forces démocratiques (SDF). Assad s’appuie également sur des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe kurde qu'Ankara considère comme une organisation terroriste, au même titre que le PKK.

La politique russe n'a aucune intention de s’intéresser à la sécurité de la Turquie ou à ses attentes. Lavrov, lors de la conférence de presse, a clairement fait savoir que la Russie soutiendrait l’opération imminente de l’armée syrienne dans Idlib sans se soucier des préoccupations, légitimes ou non, de la Turquie.

À la suite d'Idlib, les prochaines cibles de l'armée syrienne pourraient bien être les provinces d'Afrin et d'Al-Bab, qui sont aussi sous le contrôle de l'armée turque. De plus, la Russie est opposée à toute future opération militaire turque dans les territoires syriens.

En cas de poursuite des opérations en Syrie, la Turquie ne peut espérer aucune aide d’aucune sorte ni de la part des Occidentaux ni de la part du tandem russo-iranien. Au contraire, Ankara trouvera en face de lui non seulement les Kurdes de l’YPG mais également tous les militaires ou miliciens étrangers qui combattent Daech sur le sol syrien.  

Erdoğan est dans une mauvaise posture, le différend avec Trump l’affaiblie économiquement ; et maintenir une armée en campagne coûte cher.

Toujours est-il que le président Macron tout comme la chancelière Merkel, ont apporté leur soutien à la Turquie. Les deux dirigeants européens s’inquiètent toutefois des velléités d’Erdoğan à poursuivre ses avancées dans le territoire syrien.

Après l’entretien Macron-Erdogan, le ministre turc des Finances, Berat Albayrak, et son homologue français, Bruno Le Maire, ont discuté de la coopération économique et ont convenu d'améliorer la coopération bilatérale. Le ministre turc a également remercié son homologue et président français Emmanuel Macron pour leur soutien.
Erdogan a eu également un entretien similaire avec la chancelière allemande Angela Merkel. Dans la foulée de cet appel, Berat Albayrak s'est entretenu jeudi avec son homologue allemand des Finances, Olaf Scholz. Les deux ministres ont convenu de se rencontrer le 21 septembre à Berlin et «de commencer à travailler en vue de renforcer la coopération économique».

Il n’y a aucun altruisme dans cette démarche, ce qui prime avant tout c’est la crainte du devenir des nombreux investissements réalisés par les deux pays européens. Avec en toile de fond, qu’à trop critiquer la président turc, celui-ci peut rouvrir le robinet migratoire.

Quel que soit les alliances, éphémères ou  durables, une chose est sûre : Dès qu’il s’agit de contrer et/ou de sanctionner Moscou, les Occidentaux font bloc.

D’une manière générale, en géopolitique, les grandes puissances ne s’inquiètent pas de savoir si les décisions qu’elles ont prises dans le passé et les découpages qu’elles ont décidés, ont eu des effets néfastes sur les peuples. Effets qui réapparaissent plusieurs décennies après. Si les dirigeants ont la mémoire courte ou sélective, les populations n’oublient pas. Ce qui prime c’est leur intérêt et non celui des populations. Les ONG sont là pour s’occuper du côté humanitaire.



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Traductions – revue de presse

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Arménie

«Il y a des gens qui dépensent de l'argent, achètent des médias pour dire que Pachinian est venu restituer des territoires», a annoncé le Premier ministre Nigol Pachinian lors du rassemblement consacré aux 100 premiers jours de son mandat sur la place républicaine.

"Imaginez, je n'ai pas mené de négociations sur le Karabakh jusqu'à présent, et ils disent que je suis venu restituer les territoires. Ils se trompent. Je veux dire que nous, toute la nation, sommes prêts à répondre à toute provocation de Azerbaïdjan. Nous ne voulons pas la guerre. Nous sommes prêts à des négociations et pour un règlement pacifiques. Ils ne comprennent pas que la question du Karabakh doit être résolue non pas par le gouvernement, mais par le peuple.

Je ne signerai aucun document sur le Haut-Karabakh sans consulter la population.

Si dans le processus de négociation, il y a une option que je pense être une bonne et qui la favorisera, je vous consulterai avant de signer. Je vous la présenterai en détail et vous déciderez si nous accepterons ou non cette option de règlement», a-t-il précisé.

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Artsakh

«Le destin final de l’Artsakh ne peut être déterminé sans sa participation,» a déclaré le porte-parole du président de l’Artsakh, David Babayan.

"Il est très important que le Premier ministre d’Arménie souligne une fois de plus que si une agression se produit, l’Azerbaïdjan recevra une réponse globale. Cela vient prouver que le problème d'Artsakh est le plus important pour les Arméniens.

L’Azerbaïdjan a peur de rétablir le format de négociation complet, car il n’est pas prêt à répondre à de nombreuses questions, pas plus qu’il est prêt pour un règlement.

Le retour de l'Artsakh à la table des négociations est inévitable, mais nous sommes conscients que le processus ne sera pas facile, car l'Azerbaïdjan essaiera de parler dans un langage de chantage", a souligné le porte-parole.

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Turquie

Les ministres des Affaires étrangères de Turquie et de Russie, Mevlüt Çavuşoğlu et Sergueï Lavrov, ont discuté d’approches communes de solutions pacifiques sur un certain nombre de conflits, notamment celui du Haut-Karabakh.

Les parties ont notamment discuté de la facilitation du régime de visa entre la Russie et la Turquie. En outre, les ministres ont échangé leurs points de vue sur des questions régionales, en particulier sur le problème syrien, et plus précisément la situation autour d'Idlib.

"En cherchant des positions similaires d’approches communes pour des solutions pacifiques, nous avons 


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France

Le président Recep Tayyip Erdoğan, et son homologue français, Emmanuel Macron, se sont téléphoné jeudi. Le Palais de  l'Elysée a sorti le communiqué suivant :

«Le Président de la République s’est entretenu ce matin par téléphone avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

La discussion a porté sur la situation économique et financière en Turquie. Le Président de la République a rappelé les liens économiques et commerciaux forts entre l’Union européenne et la Turquie et souligné


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Azerbaïdjan

«La Russie est prête à continuer d’apporter son assistance au règlement du conflit du Haut-Karabakh au sein du Groupe de Minsk de l’OSCE. Notre objectif est de fournir toute l'assistance possible aux parties en conflit afin qu'elles puissent s'entendre. La solution acceptable pour les parties au conflit sera également acceptable pour la partie russe,» a déclaré l’ambassadeur russe en Azerbaïdjan, Mikhail Bocharnikov.

«Il y a un certain mouvement vers la familiarisation des parties entre elles dans le processus de négociation sur le Karabakh.

Je remarque des mouvements sociaux. Il y a des ONG qui


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Relations UE-Russie

«Les pourparlers entre le président Vladimir Poutine et la chancelière Angela Merkel ont duré trois heures», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

"La conversation a été longue, très sérieuse et détaillée. La question des sanctions possibles contre les sociétés participant au projet de gazoduc Nord Stream-2 a été soulevée lors des négociations.

La nature purement commerciale de ce projet et ses avantages concurrentiels ont été soulignés. M. Poutine et Mme Merkel ont tous deux convenu qu







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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, et du Palais de l’Elysée