17 mai 1994




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Les événements du Haut-Karabakh ont commencé en 1988, lorsque ce dernier a demandé son rattachement à l’Arménie conformément aux lois en vigueur dans l’Union soviétique. L’Azerbaïdjan a vu rouge et s’en est pris aux Arméniens du pays en ciblant plus particulièrement la région autonome sécessionniste.

L’autodéfense des Karabakhis ne faisant pas le poids face à la soldatesque et Omons azéris, l’Arménie est entrée dans la bataille en 1992. Après deux années de guerre intense, à l'issue du conflit, sept régions azerbaïdjanaises limitrophes de la région du Haut-Karabagh, soit 8,15% du territoire de l'Azerbaïdjan, sont passées sous le contrôle militaire des forces arméniennes. Ces sept districts constituent pour le Haut-Karabagh proprement dit (4800 km²) une zone tampon de 8810 km², dont seuls 8000 sont considérés comme zone de sécurité garantissant ainsi la sécurité de sa population.
A noter que 17% (750 km²) du territoire du Haut-Karabagh sont toujours occupés par l'armée azerbaïdjanaise, ce qui correspond à la région de Chahoumian (600 km²) et une partie des régions de Mardakert et de Martouni (150 km²).

Le 17 mai 1994, à la demande de Bakou et sur l’insistance de Moscou, était signé l’accord de cessez-le–feu tripartite (Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan et l'Arménie) de Bichkek (capitale du Kirghizistan). Si 25 ans plus tard, le Haut-Karabakh demande à siéger à la table des négociations, il n’y a rien d’incongru ou de déplacé.

Ce n’est pas parce que l’on a posé un mouchoir pudique sur les méfaits de la dictature du camarade Staline, que les problèmes ont pour autant disparu de l’espace postsoviétique ; même si la perestroïka et la glasnost - chères à Gorbatchev, ont éclairci les derniers jours des soviétiques.

La guerre arméno-azerbaidjanaise ayant débuté, la mise en place en 1992 du groupe de Minsk par l’OSCE (ex-CSCE), avec à sa tête une coprésidence triple (Etats-Unis, Russie, France) nommée en 1996, n’a pas encore obtenu de résultats tangibles. Les 22 médiateurs (9 Américains, 5 Russes, 8 Français) qui se sont succédés depuis, ont toutefois réussi à éviter que la guerre reprenne. Les propositions faites en novembre 2007, reposant sur trois principes de base et six éléments principaux, n’ont pas été agrées en totalité par les parties. Bakou en a profité pour lancer ses troupes à l’assaut de la république autoproclamée d’Artsakh en avril 2016, avec comme résultats pour le dictateur de plusieurs centaines de morts et de blessés et la «récupération» de quelques dizaines d’hectares.

A Bakou, le potentat Ilham Aliev est devenu beaucoup plus intransigeant que son père, Heydar - sans doute la pluie de pétrodollars n’y est pas étrangère, n’hésitant pas à employer la diplomatie du caviar et le Laundromat (opération complexe de blanchiment d’argent et de fonds de fortune) pour s’attirer les bonnes grâces des organisations internationales. En clair, pour le clan Aliev, le tracé fixé par les bolchevicks en 1921 fait force de loi, aussi, il n’est pas question de revenir là-dessus. Et c’est cette frontière, tracée par Staline, qu’a retenu la communauté internationale lors de l’implosion de l’URSS, ne tenant absolument pas compte des charcutages territoriaux opérés au lendemain de la première mondiale.

A Erevan, c’est le principe d’autodétermination des peuples qui prédomine avec en filigrane la sécurité de la population de l’Artsakh. Au vu des discours anti-arméniens, racistes et haineux de l’Azerbaïdjan, associés aux violations du cessez-le-feu, il n’est absolument pas question aux Karabakhis de retourner sous administration de Bakou.

Ce qui à priori semble incompatible, ne l’est pas forcément. La Grande-Bretagne en est la preuve avec le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse en septembre 2014. Mais tous les pays n’ont pas la démocratie chevillée au corps comme le Royaume-Uni, l’Espagne en octobre 2017 n’a pas permis à la Catalogne de procéder à un référendum d'autodétermination.

Le statu quo est décrié par tout le monde, à commencer par l’Azerbaïdjan. Mais personne ne fait un pas en avant pour débloquer la situation, comme par exemple préparer la population à la paix. L’achat massif d’armement par Bakou ainsi que les revendications territoriales maximalistes – khanat de Erevan compris !, n’annoncent rien de bon et surtout pas un accord prochain.

Ni Washington - par OTAN interposée, ni Bruxelles - par Paris interposé, ne sont susceptibles de régler le différend. Qu’on le veuille ou pas, au Caucase, c’est Moscou qui mène la danse.



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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az

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Arménie

«Un accord trilatéral est la base véritable sur laquelle une paix et une coopération durables peuvent être instaurées,» a déclaré le Premier ministre arménien Nigol Pachinian dans un communiqué prononcé à l'occasion du 25e anniversaire de l'accord de cessez-le-feu conclu sous l’égide de Moscou, entre le Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

Le Protocole de Bichkek, signé le 5 mai 1994 entre les présidents des parlements du Haut-Karabakh, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, a ouvert la voie à la cessation des hostilités et à la conclusion d'accords de cessez-le-feu trilatéraux ultérieurs en 1994 et 1995. Le document visant à régler le conflit du Karabakh a été signé le 9 mai 1994 par 


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Artsakh

À l’initiative du ministère des Affaires étrangères de la République d’Artsakh, une conférence consacrée au 25e anniversaire de l’accord sur la cessation totale des tirs et des hostilités signé par Artsakh, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s'est tenue dans la capitale, Stepanakert.

L’ancien coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, Vladimir Kazimirov, a participé à cet événement en tant que


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Union européenne

«L'Arménie cherche à renforcer ses relations avec l'Europe sur la base du respect mutuel et de la reconnaissance des intérêts et des préoccupations de sécurité, ainsi que de l'acceptation de nos propres responsabilités en matière de gouvernance démocratique et de responsabilité,» a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, lors de la conférence de haut niveau sur le 10e anniversaire du programme de partenariat oriental de l'UE.

«L’Arménie constitue un succès particulièrement important pour 


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Russie

Communiqué du ministère des Affaires étrangères

«Le 12 mai de cette année marque le 25e anniversaire de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu signé par les représentants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et du Haut-Karabakh. L'accord a été conclu avec la médiation directe de la Fédération de Russie. Cela a permis de mettre fin à l'effusion massive de sang et de lancer le processus du règlement du Haut-Karabagh par des moyens politiques et diplomatiques. L'accord du 12 mai reste la base pour la préservation du cessez-le-feu.

Le processus est compliqué. Il connaît des hauts et des bas. Il faut du temps et la volonté politique des participants pour parvenir à un accord sur les principaux aspects du règlement. Nous constatons que les parties sont disposées à 


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France

Le président Emmanuel Macron a envoyé une lettre au président arménien, Armen Sarkissian, l'informant que, comme il l'avait promis, le 24 avril a été officiellement désigné en France comme le jour du souvenir du génocide arménien.

Macron a noté que la France continuerait à lutter aux côtés de l'Arménie pour des raisons de justice et de vérité.

"C'est notre devoir devant l'Arménie et le peuple arménien, ainsi que les survivants et les réfugiés que la France a accueilli et dont les descendants ont créé l'histoire de notre pays.

Pour pouvoir créer un destin commun, nous devons regarder l'histoire en face, nous inclinant devant la mémoire des morts et respectant la mémoire de ceux qui sont vivants. C’est ma conviction et je sais que l’Arménie la partage aussi.

Nous nous tenons prêts aux moments de commémoration et nous vous accompagnons maintenant, lorsqu'une nouvelle page de l'histoire de l'Arménie est en train de se former, une page qui doit être un chapitre de la paix et de la prospérité.

La France et l'Arménie vont de pair, fiers de leur amitié et confiants pour l'avenir".

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Azerbaïdjan

«La restauration de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan est l'unique moyen de résoudre le conflit du Haut-Karabakh entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan,» a déclaré l'ambassadeur d'Azerbaïdjan en Italie, Mammad Ahmadzada.

«20% du territoire de l'Azerbaïdjan est occupé par l'Arménie. Pendant toutes ces années, malheureusement, les parties n'ont pas réussi à instaurer la paix. Afin de résoudre le conflit, le statu quo doit être changé. Il est important que l'Arménie retire ses troupes des territoires azerbaïdjanais occupés. Le seul moyen de résoudre ce conflit est 





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az