Haut-Karabakh : Un dialogue certes, mais de sourds.



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Le nouveau ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Jeyhun Bayramov, même s’il n’a pas le recul de son prédécesseur [Elmar Mammadiarov] et encore moins la connaissance approfondie du dossier Karabakh, n’apporte rien de nouveau ni sur le fond ni sur la forme et se contente de reprendre le discours pluriannuel et éculé des dirigeants azerbaidjanais.

Cet ancien économiste juriste des affaires, risque fort d’être qu’un homme de paille dans les mains d’Ilham Aliev sur le dossier Haut-Karabakh. Le comportement d’Elmar Mammadiarov n’a pas plu au dictocrate azéri. Il est vrai que le mode de fonctionnement d’un diplomate n’est pas celui d’un dictateur et encore moins celui d’un va-t-en-guerre revanchard. Les déclarations du ministère des Affaires étrangères sur l’attaque «loupée» de la mi-juillet, n’ont pas été du goût du camarade Aliev, Elmar Mammadiarov a joué les fusibles et payé pour des négociations de paix qui durent un peu trop longtemps au goût de certains. Il y a pourtant des négociations qui n’en finissent : Turquie-Chypre depuis 1974, ou pire Israël-Palestine depuis 1948.

Le temps diplomatique n’est pas son fort ; le dictateur veut tout, conformément à ses exigences, et tout de suite. Ses tentatives militaires depuis l’héritage de son père de la fonction présidentielle, n’ont toujours pas été couronnées de succès ; si ce n’est les quelques 800 ha conquis sur «l’ennemi» en Avril 2016, et ce au prix de gros sacrifices.

Deux proverbes sont l’ordinaire du despote : «Il n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre», et son pendant : «Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut voir».

Le premier se rapporte aux propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, lesquelles préconisent certes l’intégrité territoriale mais également le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et plus précisément le droit à l’autodétermination. Plusieurs fois répétées par les ministres des Affaires étrangères des trois pays médiateurs – Etats-Unis, Russie et France, les propositions sont un tout non sécables. Il faut dire à la décharge du dictocrate que les valeurs démocratiques sont des notions peu utilisées dans le pays.

Le second se rapporte à l’aveuglement de Bakou à vouloir à tout prix résoudre le conflit par la force, et ce malgré plusieurs tentatives échouées. Ce n’est pas pour rien que Bakou refuse toute augmentation en moyens humains et financiers de l’équipe de l’OSCE pour la surveillance de la ligne de front, et lorsque le site est sensible et/ou suréquipé [militairement], il mène les observateurs de la Mission sur des positions arrière. Quant à mettre en place des détecteurs automatiques de départ de tirs [violation du cessez-le-feu], il n’en est absolument pas question.

Le népote azéri propose depuis des années une résolution par étapes. La première est la «restitution» de cinq des sept districts entourant le Haut-Karabakh, avec le retour de centaines de milliers de réfugiés azerbaïdjanais. Puis la «restitution» des deux derniers districts [ceux situés entre l’Arménie et le Haut-Karabakh] dans le giron de l’Azerbaïdjan. Le Haut-Karabakh totalement encerclé ne garderait qu’un mince couloir avec l’Arménie, mais attention un couloir sous administration arméno-azérie. La dernière étape, le référendum d’autodétermination qui devait avoir lieu dix plus tard, n’existe plus. En clair : Un retour à la situation d’avant 1988 !

La conséquence directe serait : plus de militaires arméniens pour assurer la sécurité physique de la population du Haut-Karabakh, laquelle sécurité serait confiée à des soldats de la paix. Qui ? Quand ? Comment ? Tout le monde se souvient comment les Karabakhis ont été protégés entre 1988 et 1992, avant l’entrée de l’Arménie en guerre.

On comprend la réticence de l’Arménie à adopter ce schéma, et préférer la résolution globale qui fixe dès le départ le statut final du Haut-Karabakh.

Le double monologue Arménie-Azerbaïdjan a encore de beaux jours devant lui, et d’ici là Jeyhun Bayramov récitera sa partition les yeux fermés.




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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de Hurriyet

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Arménie

Le 15 août, le ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian a eu une conversation téléphonique avec ses homologues grec, Nikos Dendias, et chypriote, Nikos Christodoulides.

Les interlocuteurs ont évoqué les récents développements dans la région de la mer Égée et la Méditerranée orientale, ainsi que de l'aggravation de la situation dans la région en raison des actions de provocation de la Turquie.

Zohrab Mnatsakanian a réaffirmé le soutien inconditionnel de l'Arménie à


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Artsakh (Haut-Karabakh)

«Le président de l'Artsakh a déclaré très clairement l'inadmissibilité des menaces de bombarder Stepanakert et d'autres localités, que la partie azerbaïdjanaise exprime régulièrement, y compris au plus haut niveau,» a déclaré le ministère des Affaires étrangères d'Artsakh dans un communiqué.

Les commentaires interviennent après que le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères ait tenté de déformer les propos du président Arayik Haroutiounian, les sortant du contexte général.

«Les dirigeants azerbaïdjanais ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils étaient prêts à frapper des cibles en Artsakh. En particulier, le ministre de la Défense de l'Azerbaïdjan a 


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Russie

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a eu un entretien avec Trud journal. Extraits :

«Un ensemble de raisons a conduit au conflit, dont la ‘surchauffe de l'espace public’ des deux côtés de la frontière.

Le facteur géographique a également servi de déclencheur : la décision de la partie arménienne de réactiver un ancien poste de contrôle frontalier situé à 15 km des oléoducs d'exportation azerbaïdjanais a 
  

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Chypre

Chypre a critiqué l'UE pour sa mollesse, après que la Grèce n'ait pas réussi à obtenir un engagement ferme des autres États membres de l'UE sur les sanctions contre la Turquie pour l'exploration offshore dans des zones au large de Chypre et de la Grèce.

"Malheureusement, nous observons une réticence de l'Union européenne à assumer un rôle de fond et à adopter des politiques de dissuasion.  Nous accueillons favorablement les expressions de soutien des partenaires de l'UE, mais cela ne suffit pas. La politique d'apaisement et les messages de soutien ne suffisent pas à décourager la Turquie de ses actions illégales,» a déclaré le porte-parole du gouvernement chypriote Kyriakos Koushios aux journalistes.

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Turquie

«Nous voyons que l'Arménie, qui tente de présenter une opinion sur la Méditerranée orientale, est dans une erreur fondamentale sur la géographie mondiale et sa place dans cette géographie. Le problème ici n'est pas le lac Sevan, mais la Méditerranée orientale», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hami Aksoy.

"Après la déclaration provocante de l'Arménie sur le Traité de Sèvres, son avis sur la Méditerranée orientale est un nouvel exemple d'irresponsabilité sans limites. Quoi qu'il arrive, la Turquie 


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Azerbaïdjan

«Il existe une base juridique internationale suffisante pour un règlement politique du conflit. En 1993, quatre résolutions de l'ONU ont été adoptées. Selon ces quatre résolutions, le retrait des formations militaires illégales des territoires azerbaïdjanais et le retour des PDI azerbaïdjanais dans ces territoires sont nécessaires,» a déclaré le nouveau ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov à la chaîne de télévision CNN Turk.

«Dans le même temps, une demande a été formulée pour restaurer les frontières internationalement reconnues de l'Azerbaïdjan. Les mêmes exigences se retrouvent dans 







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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, et de Hurriyet