Ilham Aliev : « A défaut du droit, j’ai la force pour moi ! »

 

***

Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

***

Commentaires

 

***

 


Après avoir guerroyé pendant 44 jours contre les Arméniens du Haut-Karabakh sur les conseils et avec le soutien direct de la Turquie, le potentat azéri, fort de sa victoire, compte parachever le travail en s’attaquant directement à l’Arménie.

 

Toutes les chances sont de son côté, même si personne, le club des pays Turciques(1) mis à part, ne le soutient. Qu’à cela ne tienne, un autocrate n’à que faire de l’opinion de la communauté internationale.

 

Il est hélas vrai qu’il ne faut pas attendre grand-chose de l’extérieur si ce n’est un soutien moral, associé (ou non) à un soutien financier. Citons pêle-mêle les déclarations de : l’Organisation des Nations-Unis (ONU), l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), l’Organisation des Nations-Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), la Communauté des Etats Indépendants (CEI), le Conseil de l’Europe (CdE), l’Union Européenne/Parlement européen (UE/PE) et, plus nommément les trois pays (Etats-Unis, France, Russie) coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE


Sans rentrer dans le détail des communiqués de chacun des pays ou chacune des organisations, il ressort une idée commune que le conflit arméno-azerbaidjanais doit être résolu pacifiquement par des négociations et que chacune des parties se doit de se conformer aux accords du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021, signés sous l’égide de Moscou.

 

Mais voyons plus particulièrement les trois pays qui sont en charge du règlement du conflit arméno-azerbaidjanais.

 

Etats-Unis :

«En tant que coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, les États-Unis restent déterminés à aider les parties à négocier un règlement politique à long terme du conflit du Haut-Karabakh et à faire face à l'impact humanitaire des combats, y compris la libération de tous les détenus, la prise en compte des disparus et l'échange complet et rapide des dépouilles», a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken à l'occasion de la Journée de la République d'Azerbaïdjan. Les Etats-Unis ont fait leur B.A envers les Arméniens en reconnaissant le génocide de 1915.

 

France :

«Beaucoup reste à faire pour assurer la durabilité du cessez-le-feu après le conflit de 2020. () La démarcation de la frontière doit se faire exclusivement dans le cadre d'une négociation et sans aucun fait accompli sur le terrain et, surtout, sans recours à la force. () Les troupes azerbaïdjanaises doivent quitter le territoire souverain de l'Arménie. J’exhorte les parties à revenir aux positions qu'elles occupaient avant la montée des tensions actuelle, la France est prête à contribuer aux discussions. () Je répète au peuple arménien que la France est solidaire avec vous et continuera de le faire», a déclaré le président Emmanuel Macron. La France espère qu'une solution à la situation tendue dans la région pourra être trouvée par le biais du Conseil de sécurité des Nations unies pour rétablir la stabilité et la sécurité dans cette région. Selon le Premier ministre Nigol Pachinian, le Président Macron s’est dit prêt à fournir une assistance militaire aux efforts internationaux, sur la base d’un mandat de l’ONU.

 

Russie :

«Notre pays est toujours prêt à soutenir le peuple arménien fraternel. Cela est démontré par les efforts de médiation de la Russie, personnellement le président Vladimir Poutine, grâce auxquels il a été possible de mettre fin à la confrontation militaire au Haut-Karabakh à l'automne 2020, pour lancer le processus de normalisation de la situation dans la région, suite aux accords 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021. () La Fédération de Russie a offert de fournir une assistance pour la délimitation et la démarcation de la frontière, ayant proposé une initiative visant à créer une commission conjointe arméno-azerbaïdjanaise à cette fin, à laquelle la Russie pourrait participer en tant que consultant ou un médiateur, si vous voulez», a déclaré le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov.

 

 

Comme on le voit, les candidats ne manquent pas pour indiquer ce qu’il y a lieu de faire ; Même la Grande-Bretagne, habituellement à mille lieux des problèmes de l’Arménie, y est allée de son couplet générique mettant tous les antagonistes dans le même sac. Mais faire pression sur le contrevenant autrement que par des paroles, que nenni ! Pourtant lorsqu’il s’est agit de sévir contre le président biélorusse aussi bien l’UE que les Etats-Unis, par OTAN interposée, n’ont pas tergiversé longtemps. Deux poids, deux mesures.

 

Force est de constater que seule la Russie a compris que le langage à employer avec les Turcs, qu’ils soient, ottomans ou azéris, n’est pas le même que celui avec les démocraties occidentales. Si le président Macron s’est dit prêt à envoyer des troupes en Arménie, il faudrait pour cela que le Conseil de sécurité des Nations-Unis décide l’envoi de casques bleus dans la région, et  ça, ce n’est pas demain la veille, ni même l’avant-veille.

 

Qu’on le veuille ou non, la résolution du conflit du Haut-Karabakh se déroulera selon les options choisies par le président Poutine au grand dam sans doute des deux autres coprésidents, incapables de citer nommément l’agresseur ou de sévir de quelques manières que ce soit au détriment de leur business. En cas d’échec, la seule grande perdante dans cette affaire sera la Turquie et son rêve de panturquisme vers l’Asie centrale à travers le territoire arménien, scindé pour l’occasion, avec l’installation de bases en Azerbaïdjan.

 

 

 

 

(1)         : Organisation regroupant l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan et la Turquie. La Hongrie est présente en tant qu'observateur.

 

 

 

***

 

Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et du Parlement européen


***

 

Arménie

 


Le 20 mai, le Parlement européen a adopté à une écrasante majorité une résolution sur les prisonniers de guerre arméniens détenus en captivité azerbaïdjanaise, qui a également abordé le contexte plus large du conflit du Haut-Karabakh et la sécurité régionale.

 

Dans le même temps, une grave préoccupation a été exprimée au sujet d'informations crédibles selon lesquelles des prisonniers de guerre arméniens et d'autres personnes captives ont été et sont détenus dans des conditions dégradantes et qu'ils ont été soumis à des traitements inhumains et à la torture. Dans ce contexte, 

Suite

 

***

 

Russie

 


«Les relations russo-arméniennes sont éprouvées par le temps. Je suis convaincu qu'ils continueront à se développer dans un esprit de confiance mutuelle, de partenariat stratégique et d'interaction alliée.

 

Notre pays est toujours prêt à soutenir le peuple arménien fraternel. En témoigne les efforts de médiation de la Russie, personnellement le président Vladimir Poutine, grâce auxquels il a été possible de mettre fin à la confrontation militaire au Haut-Karabakh à l'automne 2020, pour lancer le processus de normalisation de la situation dans la région», a déclaré 

Suite

 

***

 

Conseil de l’Europe

 


La Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe, Marija Pejčinović Burić, a répondu à la lettre du Président Armen Sarkissian faisant référence au retour immédiat de tous les prisonniers de guerre arméniens et des civils détenus par l’Azerbaïdjan.

 

«Nous continuons également de suivre de près la situation humanitaire et des droits de l'homme dans et autour du Haut-Karabagh. De son côté, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) s'est déclarée préoccupée par les informations selon lesquelles toutes les personnes détenues dans le cadre du conflit de 2020 n'ont pas été échangées.

 

La Commission des migrations de l'APCE prépare actuellement un rapport sur les «Conséquences humanitaires du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan».

 

Permettez-moi de vous assurer que le Conseil de l'Europe fera tout son possible dans le cadre de son mandat pour aider les deux États membres à parvenir à une paix et une prospérité durables dans la région et à saisir toutes les opportunités disponibles pour soulever des questions humanitaires et des droits de l'homme.»

 

***

 

Etats-Unis

 


«Les États-Unis restent déterminés à aider les parties du Haut-Karabakh à négocier un règlement politique à long terme du conflit.

 

Après une année marquée par le conflit et la pandémie de coronavirus, j'espère sincèrement que l'Azerbaïdjan sortira de ces défis plus prospère qui respecte les droits de l'homme et les libertés fondamentales de son peuple et vit en paix avec ses voisins,» a déclaré le président Joe Biden dans une lettre de félicitations au président azerbaïdjanais Ilham Aliev à l'occasion de la fête de la République.

 

Les commentaires de Biden interviennent au milieu des déclarations d'Aliev selon lesquelles son pays a réglé le conflit militairement et qu'il n'y a plus de conflit à résoudre.

 

***

 

OTSC

 


Le ministre arménien de la Défense par intérim, Vagharchag Haroutiounian, a eu une conversation téléphonique avec Stanislav Zas, le secrétaire général de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Le ministre a présenté la situation à la frontière arméno-azerbaïdjanaise résultant de la provocation azérie et les récents développements.

 

Il a souligné que les empiétements sur les territoires souverains de la République d'Arménie sont absolument inadmissibles, notant qu'il 

Suite

 

***

 

Azerbaïdjan

 


Le président Ilham Aliev a lancé de nouvelles menaces contre les Arméniens, déclarant :

 

«Certains pays pro-arméniens, des cercles font des déclarations, le Parlement européen a de nouveau adopté une résolution sur la base de fausses informations. Le peuple azerbaïdjanais ne doit pas y prêter attention. Ce sont tous des mots dénués de sens.

 

L'important est qu'aujourd'hui nous sommes ici, nous sommes ici et nous vivrons sur ces terres pour toujours."


Et d’ajouter : "S'il y a même une petite menace pour la sécurité de l'Azerbaïdjan, l'ennemi sera détruit immédiatement et sur place".

 

 

 

 

 

 

*

**

***

 

 

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et du Parlement européen