Conflit du Haut-Karabakh : Les habitudes ont la vie dure

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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La guerre arméno-azerbaïdjanaise est terminée (en principe) depuis le 10 novembre 2020. Grâce à son mentor Erdoğan, Aliev a récupéré la quasi-totalité des ‘ses’ territoires laissant sur le terrain des milliers de morts et de blessés arméniens. Donc selon lui, tout devrait rentrer petit à petit dans l’ordre. Hélas c’est loin d’être le cas, aussi bien chez le vainqueur que chez le vaincu.

 

Pour le potentat azéri, le compte n’y est pas. Il lui manque 10% de son territoire, c'est-à-dire le Haut-Karabakh, et quelques bribes de l’Arménie qu’il considère comme faisant partie intégrante de l’Azerbaïdjan, selon ‘son’ tracé des frontières. Pour ce qui est du Haut-Karabakh proprement dit, une fois les soldats de la paix russes partis – en principe d’ici 4 ans et demie, et comme il ne compte pas renouveler leur présence pour une nouvelle tranche de 5 ans,  il aura les mains libres de ‘remettre le couvert’ avec cette incorrigible minorité arménienne.

 

Mais en attendant, ses ‘bonnes’ habitudes ont rapidement refait surface. Ainsi, il titille l’adversaire en permanence, côté Arménie bien sûr, en ouvrant le feu pour un oui pour un non, mettant le feu aux cultures, jusqu’à franchir la frontière, d’autant qu’en face la riposte n’est pas forcément militaire. Objectif, faire peur aux populations frontalières et lui faire quitter les lieux. Et au diable ce qu’en pense la communauté internationale à commencer par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE (Russie, Etats-Unis et France). Il ne risque rien sinon des reproches et des réprimandes. Même l’OTSC dont le rôle est d’intervenir lorsque l’un de ses membres est attaqué, ne lève pas le petit doigt !

 

Côté Arménien, le ‘Père la Défaite’ – chef des Armées - a été réélu Premier Ministre, ce qui lui permet de poursuivre sa ‘chasse aux sorcières’. Si au début c’est vraiment la chasse aux corrompus, et Dieu sait que la tâche était nécessaire, un an plus tard, elle est devenue malheureusement la chasse aux opposants de tous bords et de tous poils : politiques, militaires ou civils, faisant et défaisant selon son bon gré, et ce même lorsqu’il était PM par intérim.

 

S’il est normal que des directeurs ou de Hauts fonctionnaires soient démis de leur poste après un changement de gouvernement, les voir accusés de malversations et poursuivis, l’est nettement moins. La dérive autocratique n’est plus très loin. Toujours est-il que les ‘Grands’ et les ‘Moyens’ de ce monde – Turcs et Pakistanais mis à part -, ont félicité le PM.

 

Concernant sa politique étrangère, elle reste sa chasse gardée, comme  d’ailleurs dans d’autres pays. Elle se focalise essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, sur l’Arménie, repoussant le contentieux du Haut-Karabakh à une date ultérieure, ou plus exactement à la discrétion des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. La perte d’une grande partie de l’Artsakh serait-elle à classer dans ‘pertes et profits’ ? Ses bévues lors des rencontres au Sommet avec Aliev sous l’égide des médiateurs et surtout son aveuglement lors de la guerre des 44 jours, ne semblent pas lui avoir servis de leçons.

 

Toute son attention et son énergie sont focalisées sur l’Arménie, qu’il compte désenclaver, ce qui est très louable, mais à quel prix ? Sa stratégie vise le court terme ; Le tandem turco-azéri est gentiment en train de tisser sa toile autour de l’Arménie, à croire que ses conseillers politiques sont aux abonnés absents !

 

Lorsqu’on est un Arménien de l’étranger, caresser Monsieur Pachinian dans le sens du poil n’a pas de sens. Il n’en a strictement rien à faire de la diaspora, sinon alimenter ses caisses et arroser ses amis.

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.amde Azernews


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Arménie

 


S'adressant à son Cabinet, le Premier ministre Nigol Pachinian a réitéré l'engagement de l'Arménie à reprendre le processus de négociation sous l'égide du Groupe de Minsk de l'OSCE.

 

« L'appel des coprésidents du groupe de Minsk à s'abstenir d'actions et de rhétoriques provocatrices est sans équivoque acceptable pour nous. Il est évident que le respect de cette condition est d'une importance capitale pour former un environnement de négociation approprié. L'Arménie est prête à s'engager dans le processus de négociation à un niveau élevé, voire très élevé, et nous attendons

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Artsakh



« Sous prétexte de « restauration » des territoires occupés du Karabakh, l'Azerbaïdjan se crée une tête de pont militaro-politique pour poursuivre une politique expansionniste, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères de l'Artsakh David Babayan.

 

"Ce qui se passe actuellement au Karabakh doit être vu de différentes manières, mais le plus important est que tout ce qui se passe a un arrière-plan géopolitique. De plus, pas tellement local, dirigé contre l'Artsakh et l'Arménie, mais régional et dans une certaine mesure

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Russie

 


« La Russie ne peut pas déployer de gardes-frontières à la frontière arméno-azerbaidjanaise en raison d'un manque de cadre juridique international et du manque de confiance entre les parties, » a déclaré jeudi 5 août Alexander Bikantov, le porte-parole adjoint du ministère russe des Affaires étrangères.

 

" Une désescalade durable dans la région ne peut être réalisée que par la délimitation immédiate de la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan et sa démarcation par 

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ONU

 

Les Nations Unies ont de nouveau appelé l’Arménie et l'Azerbaïdjan à faire preuve de retenue, au milieu des provocations incessantes de Bakou à la frontière et de la présence des troupes azerbaïdjanaises sur le territoire souverain de l'Arménie, en Syunik et à Guégharkounik depuis les 12 et 13 mai.

 


«L'ONU appelle l'Arménie et l'Azerbaïdjan à faire preuve de retenue face aux affrontements en cours à la frontière des deux pays.

 

Nous continuons d'appeler les parties à faire preuve de retenue, à s'abstenir de prendre des mesures visant à faire monter la tension et à résoudre les problèmes émergents par le dialogue", a déclaré vendredi 6 le porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Farhan Haq.

 

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Turquie

 


Le Conseil national de sécurité turc indique :

 

« La Turquie appelle l'Arménie à abandonner sa rhétorique et ses actions agressives, à respecter ses obligations et à développer la coopération avec les pays de la région.

 

Nous estimons que l'Arménie doit utiliser l'opportunité actuelle de paix et de stabilité, qui est apparue après de longues années dans le Caucase du Sud. »

 

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Azerbaïdjan

 


Dans le cadre de sa vision politique pour 2030, le président Aliev  a déclaré :

 

« À l'époque contemporaine, ils ont atteint de nouveaux sommets de coopération militaire, socio-économique et diplomatique. Le Pakistan a soutenu inconditionnellement l'Azerbaïdjan pendant la deuxième guerre du Karabakh. En signe de solidarité avec l'Azerbaïdjan, le Pakistan n'a ni reconnu l'Arménie ni noué de relations diplomatiques avec le pays. Le Pakistan et l'Azerbaïdjan se soutiennent mutuellement sur les territoires contestés sur diverses plateformes internationales. Il est clair que le Pakistan ne mettra jamais en péril ses relations cordiales et fraternelles avec l'Azerbaïdjan. Il ne reculera pas sur sa position principale et ne reconnaitra pas l'Arménie. Les deux pays ont eu des relations exceptionnelles dans le passé et elles se développeront chaque jour qui passe à l'avenir. »

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Azernews