Relations Arménie-Turquie (suite)

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Les rôles vis-à-vis de l’Arménie ont été répartis entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. Pendant que l’un joue le « méchant », l’autre endosse le rôle du « gentil ». Le but du « jeu » consiste essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, à forcer l’Arménie à céder sur la notion de « corridor ». De simples liaisons rail-route entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan, ne permet pas de faire transiter des équipements sensibles.

 

La Turquie n’a quasiment rien à gagner sur le plan commercial en ouvrant sa frontière avec l’Arménie, d’autant que le marché arménien est déjà inondé de produits turcs qui transitent par la Géorgie. Quant aux produits arméniens sur le marché turc, cela reste du domaine symbolique. Tout au plus une partie du fret pourra-t-il transiter par la Turquie, en lieu et place de la Géorgie.

 

Ce qui est beaucoup plus réaliste, c’est casser encore plus l’économie arménienne, malgré les subsides de l’étranger. Le but caché à long terme : le phagocytage de l’Arménie, plus proche du rêve séculaire des Ottomans que le vivre ensemble. Le couple Erdoğan-Aliev a toujours en tête la mise en œuvre de la turquicité jusqu’au Xinjiang.

 

Autant on peut comprendre ce que « normaliser » les relations entre l’Arménie et la Turquie, peut signifier pour l’Arménie, avec à la clé une ouverture de la frontière, autant on a du mal à comprendre comment on peut faire fi du passé et des événements de 1915 et de leurs conséquences. Sans que cela soit forcément un préalable. Cela revient à adopter la position de la Turquie : « Le passé c’est le passé, regardons vers l’avenir. »

 

Le gouvernement arménien se félicite du déroulement du processus de normalisation avec Ankara. Rien à dire pour une première réunion. D’ailleurs n’a-t-il pas nommé son représentant officiel, un novice de 31 ans rentré en politique en 2018, pour faire face à un diplomate aguerri de 63 ans ? On voit tout de suite la « finesse » de vue du premier ministre arménien.

 

Les encouragements reçus par les Occidentaux, mais aussi de la Russie, pousse Nigol Pachinian à aller de l’avant, aussi bien en politique intérieure qu’extérieure. L’ennui pour un chef de gouvernement, c’est qui la joue en solo. Les décisions n’étant pas concertées, les intéressés se retrouvent devant le fait accompli. Sur le plan intérieur cela se traduit par une série de démissions, quand ce ne sont pas des arrestations ; sur le plan diplomatique, ses engagements aboutissent souvent à des résultats désastreux, à croire que les conséquences étaient mal évaluées. On est loin du joueur d’échecs calculant la marche à suivre plusieurs coups à l’avance. Cette vision à court terme est susceptible de mettre en danger la survie de l’Arménie en tant qu’État.

 

Une vision non partagée avec le président Armen Sarkissian. Sa mésentente avec le chef de l’exécutif est l’une des raisons, sinon la principale, qui a poussé le président de l’Arménie à présenter sa démission. Une autre cause probable et qui demande à être vérifiée, est la nature du marché, et les cessions consenties, passé avec Moscou concernant les relations avec l’Azerbaïdjan.

 

En plus de cette inconnue, s’ajoute maintenant les futures relations avec la Turquie. A charge pour l’Arménie de mettre en place des garde-fous suffisants pour éviter de se faire avaler tout cru par Ankara quand la frontière sera ouverte.


 

PS : A lire : L'Arménie et la Turquie pourront-elles normaliser leurs relations après une troisième tentative ? (par Thomas de Waal)

 

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hrabarag, de Trend, de APA, de Hurriyet, ainsi que de l’Union européenne


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Arménie

 

Démission du président Armen Sarkissian. Extraits :

 


« ()
J'insiste sur le fait que le sens principal de l'existence d'un État indépendant est la capacité d'assumer et d'assumer la responsabilité, lorsque nous réalisons que nous seuls, en tant que corps unique, sommes le constructeur de nos propres victoires et coupables de nos propres défaites.

 

Prenant la décision importante d’assumer la fonction de président de la république, je suis parti de la proposition qui m'a été faite, selon laquelle la nouvelle institution présidentielle disposera d'outils, d'opportunités pour influencer la politique étrangère, économique, la politique d'investissement, les relations avec la diaspora, ainsi que 

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Russie

 


« Nous partons de la nécessité d'une mise en œuvre intégrale des accords trilatéraux qui sont inscrits dans les déclarations des dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie du 9 novembre 2020, du 11 janvier 2021 et du 26 novembre 2021, »
a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

 

"Aujourd'hui, les tâches prioritaires sont le lancement du processus de délimitation et de démarcation de la frontière azerbaïdjanaise-arménienne, ainsi que le déblocage des transports et des liens économiques dans la région. Des progrès dans ces domaines permettront de 

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Turquie-Azerbaïdjan

 


« La Turquie et l'Arménie discuteront des mesures supplémentaires pouvant être prises après la reprise des vols charters dans le cadre d'un processus en cours de normalisation des relations. Lors de la première réunion des envoyés spéciaux, les objectifs de ce processus et les attentes de ce processus ont été discutés. Les envoyés spéciaux, lors de leur prochaine réunion, travailleront sur les mesures qui pourraient être prises après la reprise des vols »,
a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu aux journalistes après  

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hrabarag, de Trend, de APA, de Hurriyetainsi que de l’Union européenne