Conflit Arménie-Azerbaïdjan : Deux poids, deux mesures.

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Le mardi 2 août, le premier ministre Nigol Pachinian a eu une conversation téléphonique avec le président Vladimir Poutine. Officiellement, ils ont discuté de la mise en œuvre des 3 accords trilatéraux signés à Moscou.

 

Le même jour, les troupes azerbaïdjanaises se déployaient sur la ligne de contact au Haut-Karabakh dans la région de Latchine et ouvraient le feu quelques heures plus tard sur les positions arméniennes, faisant deux morts et une vingtaine de blessés.

 

De deux choses l’une concernant les hommes politiques : Soit on a à faire à des sombres crétins, soit on a à faire à des hypocrites finis.

 

Je pencherai personnellement pour la deuxième hypothèse.

 

Tout le monde connait le camarade Poutine, et ce, d’autant plus depuis ces derniers mois. Il avait annoncé à mots couverts, il y a près d’un an, ses visées sur l’Ukraine et sur la mer Noire en général. Certains l’ont pris au sérieux, d’autres pour de la fanfaronnade. Le 24 février, le réveil a été très dur pour les seconds.

 

Par contre, tout le monde ne connait pas forcément le président, quasi à vie, d’un petit pays du Sud-Caucase, dont l’ambition consiste à se faire aussi grand que ses voisins importants, l’Azerbaïdjan. A l’inverse du tsar russe, le dictateur azéri a informé urbi et orbi depuis son arrivée au pouvoir en 2003, ce qu’il comptait faire du Haut-Karabakh, aidé en cela par le grand frère turc.

 

Après avoir gagné en 2020 la guerre de 44 jours contre les Arméniens, et avoir signé un accord de cessez-le-feu avec son ennemi sous l’égide de Moscou, il déroule son plan ; écrasant pour ce faire les gêneurs, en l’occurrence l’Arménie et au premier chef les autochtones arméniens du Haut-Karabakh. Au passage, il se permet d’occuper 42 km² du territoire arménien, au fait que sa cartographie est plus fiable.

 

La méthode est très simple. Comme tout dictateur et/ou autocrate qui se respecte, il utilise la provocation. « On a tiré sur nous, c’est normal que l’on réplique. » Bien évidemment, personne n’ira chercher si en face, c'était un acte délibéré ou la réaction à une provocation de la soldatesque azerbaïdjanaise. À partir de là, le potentat a mis en branle son armée et a attaqué plusieurs positions de la région « rebelle », nonobstant la présence des soldats du maintien de la paix russes. Lesquels soldats sont une force d’interposition et non une armée de défense du Haut-Karabakh.

 

Malgré ses attaques répétitives, personne n’ira arrêter le potentat, pas plus qu’il ne fournira d’armes aux Karabakhis pour qu’ils puissent se défendre. Il faut dire que la république d’Artsakh n’est pas l’Ukraine et que l’Azerbaïdjan n’est pas la Russie. Deux poids, deux mesures.

 

Par contre, de nombreux pays occidentaux, Union européenne en tête, caressent le leader sans foi ni loi dans le sens du poil lui versant même des « aides pécuniaires ». Citons pêle-mêle : l’UE – dans le cadre du partenariat oriental et plus récemment avec l’achat massif de gaz ; la perfide Albion - conformément à sa traditionnelle politique anti-arménienne ; mais également deux pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE : la France – pays des droits de l’Homme, spécialisée dans la politique de l’autruche ; et les États-Unis – qui lèvent annuellement les restrictions de l'article 907 sur l'aide américaine à l'Azerbaïdjan.

 

L’attaque délibérée du 3 août a donné lieu à une série de communiqués émanant des trois pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, de l’UE, de l’OSCE, de l’ONU, de l’OTSC et de quelques autres organisations internationales. Ils ont versé quelques larmes de crocodile et passé quelques coups de fil.

 

Aussi, on ne peut pas dire que la communauté internationale ne soit pas intervenue. Toutefois, il ne faut pas mélanger les serviettes et les torchons. Ladite communauté est toujours persuadée qu’en téléphonant aux belligérants, ou en sortant des communiqués, ils vont se calmer et respecter les 3 accords de cessez-le-feu qu’il a signé à Moscou. C’est oublier, involontairement sans doute, que c’est Ilham Aliev qui s’en ait pris aux villageois arméniens et non le contraire, puisqu’il n’y a plus de contingent militaire arménien. C’est vraiment prendre les gens pour… ce qu’ils ne sont pas.

 


Il est triste de voir les Occidentaux lécher l’arrière-train d’un dictateur pour quelques m3 de gaz ! Et l’Ilham Aliev de se marrer en se disant : « Cause toujours... tu m'intéresses ».

 

De même qu’Israël est soutenu mordicus par les États-Unis depuis sa création, l’Azerbaïdjan est soutenu et aidé par la Turquie, depuis son indépendance, quel qu’en soit le motif, d’autant plus quand il s’agit de l’Arménie et des Arméniens – vieilles connaissances.

 

Deux poids, deux mesures.

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 


Au milieu d'une nouvelle vague d'agressions azerbaïdjanaises contre l'Artsakh, les élus du groupe "contrat civil" au pouvoir s'attendent à ce que les casques bleus russes prennent les mesures nécessaires pour assurer la stabilité dans leur zone de responsabilité.

 

Notant que la dernière agression s'est principalement déroulée en direction du corridor de Latchine, plusieurs députés ont rappelé que selon la déclaration du 9 novembre, le corridor est sous la responsabilité des casques bleus russes.

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Artsakh

 


L'armée azerbaïdjanaise a tenté de franchir la ligne de contact avec le Haut-Karabakh (Artsakh) en plusieurs sections dans la matinée du lundi 1er août, a annoncé l'armée de défense. Un militaire arménien a été blessé.

 

Les forces arméniennes ont réussi à empêcher l'avancée des Azerbaïdjanais et n'ont fait état d'aucune victime, bien que la situation soit restée tendue dans la soirée.

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Union européenne

 


Un soldat arménien a été blessé alors que les forces azerbaïdjanaises ont eu recours à des provocations tout au long de la journée du 1er août.

 

« L'UE est préoccupée par les informations faisant état de tensions accrues entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'Union européenne s'est engagée à approfondir son engagement dans le processus de paix ; nous sommes engagés à plusieurs niveaux. Il est important de désamorcer et d'éviter de faire dérailler une occasion historique de tourner la page sur des décennies de conflits, » a déclaré le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, dans un message sur Twitter.

 

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Russie

 


Le ministère russe de la Défense a confirmé vendredi 29 juillet que l'Azerbaïdjan avait violé le cessez-le-feu dans la zone de responsabilité des casques bleus russes au Haut-Karabakh plus tôt dans la semaine.

 

"Une violation du cessez-le-feu a été enregistrée dans la région de Taghavard. Les forces armées azerbaïdjanaises ont ouvert le feu avec des armes légères sur le poste militaire du Haut-Karabakh.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


"La partie arménienne se comporte de manière incompatible avec ses obligations. La partie arménienne crée des difficultés dans le domaine de l'établissement de la paix", a déclaré le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov lors de la réception de Milan Laychak, le nouvel ambassadeur de la République slovaque en République d'Azerbaïdjan.

 

Le ministre a informé l'ambassadeur de la menace des mines qui est un danger direct pour la vie des habitants des terres libérées, et des travaux de restauration et de construction effectués pendant la période post-conflit.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA