Arménie – Azerbaïdjan : Un dialogue de sourds

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Rien de nouveau dans les relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le président Ilham Aliev ne démord pas, la paix doit se faire à ses conditions et pas question de céder sur quoi que ce soit.

 

En cartographie, ce sont les siennes qui font force de loi. Celles présentées par l’Arménie, reposant sur les deux républiques démocratiques – arménienne et azerbaïdjanaise de 1918-1920, ne conviennent au dictateur. Il préfère, et de loin, la carte redessinée par les bolcheviks au début des années vingt, d’autant que la RSS d’Azerbaïdjan héritait non seulement du Nakhitchevan mais également du Haut-Karabakh.

 

Partant de ce principe, il s’est permis de conquérir manu-militari 145 km² du territoire souverain de l’Arménie, faisant des dizaines de morts civils et militaires côté arménien, et d’y installer des fortifications militaires. Ce qui ne l’empêche pas de discuter de la délimitation/démarcation de la frontière Arménie-Azerbaïdjan en toute tranquillité, comme si de rien n’était.

 

Il met aussi en avant qu’il y ait des militaires arméniens au Haut-Karabakh, confondant allègrement les militaires de l’Arménie, qui étaient présents jusqu’au mois d’août 2022 et retirés depuis, et les forces d’autodéfense des Arméniens du Haut-Karabakh, organisées par et sous l’autorité du gouvernement de la république autoproclamée d’Artsakh. Forces d’autodéfense qui permettent de sécuriser la population du Haut-Karabakh, vu que ce ne sont pas les 2.000 soldats de la paix russes qui pourront arrêter à eux seuls une agression de grande envergure du potentat azéri.

 

Reste le point le plus important pour le va-t-en-guerre. Rejoindre par voie terrestre son grand frère turc en traversant le Syunik (sud de l’Arménie). Le Nakhitchevan est relié à la Turquie par une petite langue de terre. Problème, l’Arménie n’est pas disposée à lui céder un ‘corridor’ comme celui de ‘Latchine’ qui permet de relier l’Arménie au Haut-Karabakh.

 

L’accord trilatéral de cessez-le-feu, signé à Moscou le 9 novembre 2020, prévoit effectivement une liaison routière, et non un corridor sécurisé, pour relier l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan. Une liaison appartenant à l’Arménie et gérée par elle conformément aux lois internationales de traversée d’un pays tiers.

 

Pour atteindre son but le plus rapidement possible, il pousse l’Arménie à signer un traité de paix d'ici à la fin de cette année. Traité qu’il a proposé au lendemain de sa guerre victorieuse de 44 jours Question : Comment signer un tel traité alors que les frontières n’ont pas été clairement délimitées et encore moins démarquées ? Comment signer un tel traité alors que le devenir de la population arménienne n’a pas été clarifié ?

 

Quelqu’un qui veut faire la paix avec son voisin ne le harcèle pas nuit et jour par des tirs d’armes à feu ;

Quelqu’un qui veut faire la paix avec son voisin ne détruit pas son patrimoine culturel et religieux ;

Quelqu’un qui veut faire la paix avec son voisin ne le dénigre pas systématiquement devant la communauté internationale ;

Quelqu’un qui veut faire la paix avec son voisin n’enseigne pas à sa jeunesse la haine de ce voisin ;

Et enfin, quelqu’un qui veut faire la paix avec son voisin commence par respecter sa parole et les engagements qu’il a pris lors de réunions officielles devant et avec des tiers.

 

On comprend la forte hésitation du premier ministre Nigol Pachinian pour signer la paix, d’autant que le comportement d’Ilham Aliev, en paroles et surtout en actes, ne laisse présager rien de bon ; ni pour l’Arménie, ni pour le Haut-Karabakh.

 

Il n’est pas nécessaire de remonter très loin. La semaine dernière, les propos tenus par le dictateur devant la délégation, composée de responsables de l'Union européenne et d'un certain nombre d'États membres du Partenariat oriental, sont significatifs. Encore faut-il séparer le bon grain de l’ivraie de ses paroles patelines.

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA


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Arménie

 

Francophonie


Le Premier ministre, Nigol Pachinian, a eu une rencontre avec le président Emmanuel Macron en marge du 18e Sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie, qui s'est tenu à Djerba, en Tunisie.

 

Les interlocuteurs ont hautement apprécié la présidence arménienne de l'Organisation internationale de la francophonie et ont évoqué les discussions qui se déroulent dans le cadre du sommet tenu à Tunis. Des questions liées aux priorités et aux 

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Artsakh

 



Le ministre d'État de l'Artsakh, Ruben Vartanian, a salué les propos du président Ilham Aliev :

 

« Je salue la mise en place d'un nouveau format de négociations directes par médiation internationale. La France, dont le Sénat a récemment adopté une résolution contenant une clause sur la reconnaissance du Haut-Karabakh, doit être parmi les médiateurs internationaux, aux côtés de la Russie et des États-Unis », rappelant que 

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France

 


Mardi 15 novembre 2022, présentée par Bruno Retailleau (président du groupe LR) et plusieurs de ses collègues, le Sénat a adopté la proposition de résolution en application de l'article 34-1 de la Constitution, visant à appliquer des sanctions à l'encontre de l'Azerbaïdjan et exiger son retrait immédiat du territoire arménien, à faire respecter l'accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020, et favoriser toute initiative visant à établir une paix durable entre les deux pays.

 

La résolution a été adoptée à la quasi-unanimité des votants par 295 voix pour et 1 contre (Nathalie Goulet).

 

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Brice Rocquefeuil
, envoyé spécial pour le Caucase du Sud, ambassadeur pour le Partenariat oriental, coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, et représentant du ministère français des Affaires étrangères, a commenté la résolution adoptée par le Sénat français concernant l'Azerbaïdjan, déclarant :

 

«  La résolution adoptée par le Sénat français sur l'Azerbaïdjan n'est pas la position du gouvernement français. »


 

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Union européenne

 


La défenseuse arménienne des droits de l'homme Christine Krikorian, lors d'une récente visite à Bruxelles, a rencontré le représentant spécial de l'UE pour les droits de l'homme Eamon Gilmore, le directeur général adjoint pour l'Europe et l'Asie centrale du Service européen pour l'action extérieure Luc Devigne, et le chef de l'Unité Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie et Partenariat oriental de la Direction générale du voisinage et des négociations d'élargissement de la Commission européenne David Cullen.

 

Au cours des réunions, Christine Krikorian a mis l’accent sur la politique continue d'arménophobie des hauts fonctionnaires azerbaïdjanais, sur les

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le 12 novembre, le président Emmanuel Macron a téléphoné au président Ilham Aliev.

 

Le président français a informé qu'il rencontrera le Premier ministre arménien Nigol Pachinian en marge du 18e sommet de l'Organisation de la francophonie qui se tiendra le 19 novembre, et a réitéré l'intention de la France de contribuer au processus de normalisation des  

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de APA