Relations Russie-Arménie

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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En Artsakh, les jours se suivent et se ressemblent, ou presque. Si une petite ouverture a été « tolérée » par Bakou pour le transfert de malades graves en Arménie par le CICR, ainsi que quelques allers-retours par les camions des casques bleus russes, Aliev se rattrape allègrement sur les alimentations énergétiques du Haut-Karabakh, en les réduisant drastiquement, en puissance pour l’électricité et en pression pour le gaz.

 

Pourquoi se gêner puisque personne ne l’en empêche. Qui peut l’arrêter ?

 

En principe les trois pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, toujours chargés officiellement par la communauté internationale de la résolution des conflits Arménie-Azerbaïdjan. Auxquels il faut ajouter l’Union européenne qui s’est invitée depuis la guerre des 44 jours de l’automne 2020. En pratique un seul.

 

Commençons par la dernière arrivée, à savoir l’UE, représentant les 27 pays qui la composent. Je laisse de côté l’ex-28ème qui, de tout temps, n’a jamais soutenu les Arméniens et a toujours préféré les pays musulmans détenteurs d’énergies fossiles. Si les parlementaires européens ont voté un texte qui désigne clairement l’agresseur et ont demandé à sa Commission d’agir en conséquence, l’exécutif n’a pas suivi. Sa présidente – Mme sofa pour les intimes, est allée faire une danse du ventre devant le dictateur azéri pour obtenir encore plus de gaz et une grosse alimentation électrique verte, issue soi-disant de sources propres et renouvelables. (???).

 

Et si cette position n’est pas claire pour tout le monde, Ursula von der Leyen a demandé au haut représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, de mettre les points sur les « i », ce dernier s’est exécuté en bon élève, précisant : « L’UE n’envisage pas d’imposer de sanctions contre l’Azerbaïdjan en raison de la situation sur la route Latchine-Khankendi. Les sanctions ne sont que l’un des outils de l’UE pour faire avancer les objectifs d’une politique étrangère et de sécurité commune et ne sont pas envisagées dans ce cas. » On remarquera au passage que le sieur Borrell utilise le nom azerbaidjanais de Stépanaguerd, histoire de ne pas froisser Bakou.

 

Moralité : 1- l’UE ne peut pas punir un pays avec lequel elle veut commercer ; 2- l’UE ne peut aider militairement un pays qui est l’allié de la Russie ; 3- Et surtout, l’UE ne veut pas s’ingérer dans les Affaires intérieures d’un pays « ami » en mettant en question l’intégrité territoriale d’un pays souverain.

 

À partir de 1997, les Etats-Unis sont intervenus dans le cadre du groupe de Minsk de l’OSCE. Leur principal souci a été, et est toujours, de ménager la Turquie, principal allié de l’OTAN dans la région, malgré les coups de canif répétés d’Erdoğan à l’Organisation depuis qu’il désire devenir le maître de la région, à l’égal des grandes puissances. L’exécutif américain, comme dans le cas de l’UE, se fiche complètement de l’Arménie qui reste un empêcheur de tourner en rond, qui de plus est alliée de la Russie et grand amie de l’Iran. Aussi, Washington est beaucoup plus intéressé par le tandem turco-azéri pour des raisons géostratégiques,  servant notamment de base pour l’aviation américaine (Incirlik) ou pour usage d'installations militaires car contigüe à l’Iran. Concernant plus particulièrement l’Azerbaïdjan, les Etats-Unis ne soutiennent pas directement le régime dictatorial, mais agissent en sous-main par pays interposés : La Turquie bien sûr, et de plus en plus par Israël.

 

Le second coprésident du Groupe de Minsk, la France, est sans doute le pays qui s’agite le plus depuis la guerre de 44 jours pour aider les Arméniens, nationaux et kharabakhis. Malgré le passage en surmultiplié de ses actions depuis le blocus quasi total du Haut-Karabakh, elle prêche dans le désert quel que soient les Organisations sollicitées, à commencer par l’UE. La communauté internationale compatit aux malheurs des Arméniens, ONU comprise, mais surtout pas plus. La guerre russo-ukrainienne obère toute action. Paris a toutefois obtenue de l’UE l’envoi d’une nouvelle mission d’observation à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Rebelote !

 


Reste le troisième coprésident et sans doute le plus important par les temps qui courent, car lui seul est capable non seulement de tenir tête à Bakou mais surtout d’agir sur le terrain, diplomatiquement et militairement. L’ennui, c’est que le camarade Poutine se joue du dirigeant arménien, comme le chat avec la souris, lui fait miroiter des jours meilleurs sous réserve que celui-ci veuille bien se plier à ses quatre volontés, comme le pousser à signer un traité de paix avec l’Azerbaïdjan, ou valider le tracé frontalier arméno-azéri. Toujours cette étiquette « d’empêcheur de tourner en rond ».

 

Son désintérêt des conflits arméno-azéris s’est sérieusement aggravé avec l’arrivée au pouvoir de Nigol Pachinian en 2018, lequel, se croyant malin, a essayé de jouer sur deux tableaux : Les Occidentaux et la Russie. Sa totale méconnaissance de la politique étrangère et son piètre talent de négociateur ont entrainé le pays dans les vicissitudes que l’on connait et l’Artsakh au bord de l’effondrement.

 

Conséquences : la politique de Poutine s’est traduite par le lâchage des Arméniens durant la guerre de 44 jours à l’automne 2020 ; pire, elle se poursuit jusqu’à présent par des propos lénifiants sur l’aide à apporter à la résolution des différends avec Bakou. Moscou a donné le feu vert pour l’envoi d’une nouvelle mission d’observation de l’OTSC à la frontière avec l’Azerbaïdjan. Tiens, eux aussi ?

 

L’entrée de la Turquie comme intermédiaire entre la Russie er l’Occident n’a fait qu’aggraver les relations avec Erevan. Le point culminant de cette politique est l’inaction notoire des soldats de paix russes face au blocage du couloir de Latchine en total contradiction avec le point 6 de l’accord trilatéral du 9 novembre 2020.

 

Hélas, depuis la défaite de 2020, le poids politique de l’Arménie s’est réduit à peau de chagrin, face à celui du tandem turco-azéri. Il faut espérer que les appels incessants de Nigol Pachinian finissent par trouver un écho favorable auprès de Poutine. Les Occidentaux ne bougeront pas le petit doigt. Le sort de l’Artsakh est quasiment scellé. Reste la liaison entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan. C’est la prochaine étape du potentat azéri, clairement déclaré dans ses derniers propos.

 

À charge pour Erevan de se montrer « diplomate et intelligent » dans ses tractations sur le « couloir » du Zanguézour si cher au tandem. C’est la survie de l’Arménie qui sera en jeu.

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am


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Arménie-Artsakh

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a eu une conversation téléphonique avec le président Vladimir Poutine.

 

Il a évoqué la crise humanitaire créée au Haut-Karabakh à la suite du blocus illégal du corridor de Latchine par l'Azerbaïdjan et a souligné l'importance de la mise en œuvre des mesures nécessaires par la Russie pour la surmonter. Il a été fait référence aux activités de la mission russe de maintien de la paix au Haut-Karabakh.

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Union européenne

 


« Depuis le début du mois de décembre 2022, l'UE suit de près les développements le long et autour du corridor de Latchine et leurs implications humanitaires, » a déclaré le haut représentant de l'UE et  vice-président de la Commission, Josep Borrell, au nom de l'Union européenne, en réponse à une question du député du Parlement européen Assita Kanko.

 

« Je suis en contact régulier avec les ministres des Affaires étrangères des deux parties. Le représentant spécial de l'UE, Klaar, reste également en contact étroit avec les deux parties.

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ONU

 


La Cour internationale de Justice
(CIJ), organe judiciaire principal de l'ONU, a tenu le 31 janvier des audiences publiques sur des mesures conservatoires présentées par la République d'Arménie en l'affaire relative à l'Application de la convention vs Azerbaïdjan) le lundi 30 janvier 2023, au Palais de la Paix à La Haye, siège de la Cour.

 

La session a été présidée par la juge Joan E. Donoghue, présidente de la Cour.

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Russie

 


« Nous sommes liés par l'histoire commune, la proximité spirituelle et culturelle et les liens solides d'amitié entre les peuples des républiques du Caucase du Sud. La Russie, qui a des frontières directes avec le Caucase du Sud, s'intéresse à la stabilité et à la prospérité de cette région et à l'utilisation mutuellement utile de ses transports, de sa logistique, de son commerce, de ses investissements et de ses opportunités technologiques. C'est notamment le but de notre diplomatie », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de la conférence de presse consacrée aux résultats de l'année écoulée.

 

« La Russie travaille intensément pour éliminer le potentiel de conflit qui s'est accumulé dans la région. Le devoir prioritaire est la normalisation des relations arméno-azerbaïdjanaises. La normalisation des relations repose sur 

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Etats-Unis

 


La secrétaire d'État adjointe aux Affaires européennes et eurasiennes, Karen Donfried, a déclaré que le secrétaire d'État Antony Blinken avait appelé à la réouverture immédiate du corridor Latchine.

 

« La situation autour du corridor de Latchine est un obstacle à l'avancement du processus de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Parallèlement à la situation humanitaire, c'est pourquoi Washington fait activement des efforts pour rouvrir le corridor.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


Le président Recep Tayyip Erdoğan a critiqué son homologue français Emmanuel Macron, affirmant qu'il n'avait pas les qualifications nécessaires pour son poste.

 

"Macron a perdu sa crédibilité au parlement. La France perd constamment de sa crédibilité.

 

La France exploite les pays africains, il suffit de voir ses relations avec le Mali et le Burkina Faso, » a-t-il précisé.

 

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International Crisis Group

 


« La menace d'une troisième guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan est bien réelle », a déclaré l'International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié le lundi 30 janvier.

 

"En trois attaques majeures au cours de l'année 2022, l'Azerbaïdjan a gagné du terrain dans et autour du Haut-Karabakh et a également défié l'Arménie le long de sa propre frontière, déplaçant des troupes sur le territoire souverain arménien.

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am