De la neutralité des pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE.




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Quand on lit les communiqués des médiateurs suite à une visite régionale des parties en conflits, ou à l’issue d’une rencontre Arménie-Azerbaïdjan, on a l’impression que les coprésidents sont d’une parfaite équité, mettant en avant les principes de l'Acte final d'Helsinki de 1975, et/ou les normes internationales. Malheureusement, il y a ce que l’on dit ou écrit d’un côté, et que l’on fait de l’autre, sont deux choses bien distinctes.

On a vu la semaine dernière les attentions portées à Bakou par les autorités américaines. La France pour ne pas être en reste, déploie de gros efforts pour rattraper son allié outre-Atlantique.

En plus du message de félicitation du président Macron à son homologue Aliev, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, – ministre de la Défense et grand vendeur d’armes durant le mandat de François Hollande -, a reçu son homologue azerbaidjanais Elmar Mamedyarov. Quand on voit la manière dont Jean-Yves a accueilli son ami Elmar, on s’attendrait à ce qu’ils se roulent un patin dans la plus pure tradition soviétique.

Rappelons que l’Azerbaïdjan est le premier partenaire économique de la France dans la région du Caucase du Sud, avec un volume d’échanges bilatéraux qui s’est élevé à 614 millions d’euros en 2018, marqué par une hausse des exportations de 11,8 %. Toutefois, la balance commerciale affiche un solde fortement déficitaire pour la France.

On notera au passage que malgré l’interdiction faite par l’OSCE de vendre des armes aux belligérants dans le conflit du Karabakh, le troisième client de la France sous embargo, est bel et bien l’Azerbaïdjan, avec 157 M€ en commandes (148,4 M€ en matériels livrés). Et je ne parle pas de la vente d’un satellite de télécommunication, qui accessoirement peut également observer.

Reste le dernier médiateur et sans doute le plus sournois et manipulateur, la Russie.

Passant allègrement outre les consignes de l’OSCE, Moscou reste le plus important fournisseur d’armements divers et variés de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Il faut dire que 98% de l’armement arménien est de fabrication russe, certains équipements datant même de l’époque soviétique. Après tout, Moscou n’est-il pas l’allié d’Erevan ? Quant à l’Azerbaïdjan, beaucoup plus riche grâce aux pétrodollars, il peut se permettre non seulement de diversifier ses approvisionnements mais également d’acquérir des modèles plus récents. La Turquie et Israël complètent les 35% restants non-couverts par Moscou.

Une chose est sûre : Poutine a besoin de ces deux ex-Républiques Socialistes Soviétiques pour sa géostratégie régionale. Aussi, lorsque le camarade Poutine saupoudre l’une, il fait de même pour l’autre, à charge pour elles de ne pas dépasser les bornes en se lançant dans une nouvelle guerre.

Elle est belle la neutralité, non ?


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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az

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Arménie

«L’Arménie est attachée au processus de paix du Karabakh et continuera à œuvrer pour l’instauration d’un climat propice à la paix. La proposition de créer une atmosphère propice à la paix est venue d'Arménie. Par conséquent, la partie arménienne ne peut refuser sa propre offre. L'Arménie et l'Artsakh sont fidèles à leurs engagements,» a déclaré la porte-parole du ministère arménien des Affaires étrangères, Anna Naghdalian.

Elle a indiqué que diffuser des informations erronées serait quasi-impossible si un mécanisme d'enquête avait été mis en place. Elle a rappelé que 


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Artsakh

Le porte-parole du président de l'Artsakh, David Babayan, a déclaré qu'une des choses qui a changé après les réunions entre les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais est la diminution du nombre de violations du cessez-le-feu.

«Nous nous en félicitons et accordons de l'importance à cela. Cependant, l'Azerbaïdjan maintient toujours sa politique revancharde à l'égard des Arméniens. Le nombre sans précédent d'exercices militaires organisés en Azerbaïdjan cette année parle de lui-même.

()… Les nombreuses déclarations agressives de dirigeants azerbaidjanais, signifient 


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OSCE

Le bureau du représentant personnel du président en exercice de l'OSCE, dans le cadre de son mandat, a mené la surveillance du cessez-le-feu sur la ligne de contact entre les troupes azerbaïdjanaises et arméniennes le 4 juin.

L’ambassadeur Andrzej Kasprzyk, assisté d’Ognjen Jovic (Bosnie-Herzégovine) et de Simon Tiller (Grande-Bretagne), s’est rendu dans le district de Khojavend, en Azerbaïdjan.

Côté Artsakh, ce sont Mihail Olaru (Moldavie) et Martin Schuster (Allemagne) qui ont assuré la surveillance au Sud-est de Mardouni.

Aucun incident n’a été relevé. On notera toutefois que la partie azerbaïdjanaise n’a pas conduit la mission de l’OSCE à ses premières lignes.

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Russie

«Moscou fait tout ce qui est en son pouvoir pour contribuer à la résolution du conflit du Haut-Karabakh,» a déclaré la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, au sujet des violations du cessez-le-feu dans la zone du conflit.

«Nous faisons tout pour parvenir à un règlement de la longue crise de la région. Toutes les informations concernant les résultats de la visite des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE dans la région sont 


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OTAN

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a remercié la Macédoine du Nord d'avoir mené à bien les réformes nécessaires pour rejoindre l'Alliance l'année prochaine. En conséquence, l'OTAN est prête à accueillir la Macédoine du Nord.

Un accord entre l'OTAN et la Macédoine du Nord avait été signé en février. Le pays prévoit de porter les dépenses de défense à 2% du PIB d'ici 2024, contre 1% actuellement.

La Slovénie, la Croatie et le Monténégro ont déjà adhéré à l'OTAN, au même titre que d'autres pays de la région des Balkans, notamment l'Albanie, la Bulgarie et la Roumanie.

La semaine dernière, la Commission européenne a officiellement recommandé à la Macédoine du Nord d'entamer les négociations d'adhésion à l'Union européenne.

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Turquie

«Le conflit du Haut-Karabakh ne peut être résolu que dans le cadre de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies. Des doubles normes sont toujours appliquées pour Azerbaïdjan, en dépit du fait que 20% du territoire de l'Azerbaïdjan est sous occupation arménienne,» a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu.

(…)

«La Turquie continue d’être un espoir pour tous ses amis et pour l’humanité, bien qu’elle soit exposée à des attaques terroristes, des blocus et des pièges tout en restant debout avec sa démocratie et son économie,» a déclaré lundi le président Recep Tayyip Erdoğan.

«Le monde a subi des changements importants, mais la Turquie est prête à résister de toutes ses forces à cette période critique. Notre pays se trouve dans une position favorable avec ses investissements, projets et services publics mis en œuvre au cours des 17 dernières années,» a-t-il ajouté.

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Azerbaïdjan

La porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Leyla Abdullayeva, a déclaré :

«La politisation du sport par le Premier ministre arménien, qui n'interfère apparemment pas dans ses Affaires, est une tentative de dissimulation des problèmes internes liés à de telles démarches.

Le chef d'un État mono ethnique tel que l'Arménie, qui occupe le territoire de l'Azerbaïdjan voisin et a procédé à un nettoyage ethnique violent dans ces territoires, et qui a 


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Le coin des experts

«Le ministère arménien des Affaires étrangères d'Arménie aurait dû apporter une réponse ferme il y a longtemps, et non plus lorsque les violations deviennent intolérables. Les autorités arméniennes n'auraient pas dû placer de grands espoirs dans la conduite des négociations avec Bakou. Un homme [politique] doit connaître l'histoire,» a déclaré le politologue Gagik Hambarian.

Selon Hambaryan, chaque «flirt» avec l'Azerbaïdjan aura des conséquences majeures pour les parties arméniennes, puisque les louanges des responsables arméniens sont considérées à Bakou comme une faiblesse des Arméniens.

"Les Arméniens ne veulent pas la guerre, mais ils ne doivent pas en même temps avoir peur de la guerre. Et nous [les parties arméniennes] devons toujours être prêts à donner à l'Azerbaïdjan une réponse équivalente. Et à cet égard, le ministère arménien des Affaires étrangères aurait dû réagir il y a longtemps de manière aussi dure aux provocations de l'Azerbaïdjan. Tant que nous restons silencieux, l’Azerbaïdjan utilise notre mutisme.

()… il y a toujours une possibilité de guerre, surtout après les événements d'avril 2016. Lorsque l'Azerbaïdjan réalisera qu'il peut remporter la victoire à 100%, il attaquera faisant fi de l'opinion internationale", a-t-il ajouté.





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az