Edouard Nalbandian à New-York

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

La Turquie ne perd pas une occasion de mettre en avant la mauvaise volonté de l'Arménie de se retirer sans contrepartie de la ceinture de sécurité autour du Haut-Karabakh. Les Arméniens du Karabakh comptent sur Erevan pour défendre leur cause devant les instances internationales, vivant dans un Etat non reconnu et donc interdit de paroles y compris sur les sujets les concernant.

De son côté, Le président azerbaidjanais Ilham Aliev doit rencontrer son homologue américain demain pour discuter de divers sujets et notamment du Karabakh. De plus, l'administration Obama vient de subir un revers avec le véto mis par les sénateurs Barbara Boxer (D-CA) et Robert Menendez (D-NJ) à la nomination de Matthew Briza au poste d'ambassadeur à Bakou ; et ce malgré le feu vert de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat.

Au pays du dollar-roi, le portefeuille penche en faveur des gisements de la Caspienne. Toutefois, il serait peut-être temps que les grandes puissances fassent comprendre au sieur Aliev que le problème du Haut-Karabakh risque fort de perdurer, sans un petit effort de sa part. Tout comme le problème de Chypre-Nord, que son principal défenseur, Ankara, connait très bien.

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Depuis le 21 Septembre, le ministre des Affaires étrangères arménien, Edouard Nalbandian, se trouve à New York. Au siège des Nations Unies, il a participé au sommet consacré à la mise en œuvre des Objectifs de Développement du Millénaire et a prononcé un discours. Le chef de la diplomatie arménienne a évoqué les mesures prises et à prendre par Erevan pour atteindre les Objectifs de Développement du Millénaire. Dans ce contexte, il a abordé les questions touchant à la sécurité dans le Sud-Caucase :


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"En acceptant dans la Déclaration du Millénaire, que la sécurité et le développement sont étroitement liés, les gouvernements s'engagent à n'épargner aucun effort pour protéger les populations de deux pays de la guerre à l'intérieur et entre les États. À cet égard, la prolifération des armes continue de faire peser une menace non seulement pour la paix et la sécurité, mais aussi pour le développement social et économique. Malheureusement, ces défis existent toujours dans notre région."

"L'Azerbaïdjan continue de rejeter la proposition visant à parvenir à un accord sur la non-utilisation de la force ou la menace de la force. Cela contredit les principes des Nations Unies, les fondements de ce qui unit pour protéger les générations à venir contre le danger de guerre. Aujourd'hui, nous constatons la position belliqueuse de l'Azerbaïdjan, la multiplication de son budget militaire, la rhétorique militante et ses provocations, qui mettent en péril la sécurité et la stabilité régionales."

"Alors que nous parlons des progrès au sens de la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire et partageons nos préoccupations sur les objectifs non encore atteints, il y a des peuples qui restent hors de l'attention de la communauté internationale. La population du Haut-Karabakh fait le maximum pour créer des conditions de vie adéquates et veiller à la protection des droits de l'homme. Et elle le fait sans le soutien de la communauté internationale. Le Haut-Karabakh continue d'attendre les programmes d'assistance. Nous ne serons pas en mesure de dire que tous les Objectifs de Développement du Millénaire ont été atteints et que l'égalité et la justice ont été assurées à l'échelle mondiale, si nous ne parvenons pas à prévenir les préjudices causés aux personnes innocentes en raison de l'inaction," a déclaré le ministre Nalbandian.

Dans le cadre de son déplacement à New York, l'agenda d'Edouard Nalbandian prévoit des entretiens avec les dirigeants des Nations Unies, ses homologues de différents pays et les coprésidents du Groupe de Minsk. Le 25, il fera un discours à la session de l'Assemblée générale de l'ONU. Le 26, il se rendra à Boston pour rencontrer les représentants de la communauté arménienne locale. Le lendemain, il prononcera un discours à l'Ecole Fletcher de droit et de diplomatie de l'Université Tufts.

Radio Publique d'Arménie