L’Arménie à New-York




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Le Premier ministre arménien, Nigol Pachinian, ainsi que son ministre des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, se sont rendus à New-York ; le premier pour prendre la parole à la 74e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le second pour intervenir à la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies et rencontrer son homologue azerbaïdjanais sous l’égide des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE.

Si la Nième rencontre Arménie-Azerbaïdjan a accouché d’une souris, Bakou n’a pas pour autant perdu son objectif principal – maintenir la pression pour faire plier les Arméniens. Alors qu’avaient lieu les négociations de paix, un commando azerbaidjanais a essayé de pénétrer en Artsakh. Mal leur en a pris, après avoir perdu un homme dans le no man land, ils ont du se replier en emportant un blessé.
Bien évidemment cela ne gêne aucunement les dirigeants azerbaidjanais d’adhérer aux propositions des médiateurs touchant au non-usage de la violence ou au recours à la rhétorique belliciste. Il y a ce que l’on dit en réunion et ce que l’on fait effectivement sur le terrain. Dans ces conditions à quoi sert-il de s’engager si on sait pertinemment qu’on ne fera rien ?

C’est simple : à donner l’impression aux médiateurs et au-delà à la communauté internationale, que l’on négocie, tout en préparant ‘en douce’ une autre option. Aucune avancée n’ayant lieu, on accuse alors la partie adverse de ne faire aucun effort, ‘avancée’ qui se traduit pour Bakou par : «restituez les territoires occupés (Haut-Karabakh compris) et après on négociera sérieusement». En terme familier cela s’appelle ‘un marché de dupe’.

En fait, personne n’est dupe, à commencer par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, d’autant que les armements achetés à coup de milliards depuis des années par les dirigeants azerbaidjanais ne sont pas dans un but défensif, d’ailleurs contre qui ? Puisque ni l’Arménie ni l’Artsakh n’ont l’intention d’envahir l’Azerbaïdjan. La nature des armes ne trompe personne, et pourtant l’hypocrisie reste de mise.

C’est bien l’Artsakh qui est visée. Attaquer l’Arménie serait plus compliqué, et même vouée à l’échec, car on verrait intervenir directement la Russie – suite aux accords militaires Erevan-Moscou, voire des pays de l’OTSC, du moins en principe. Ce qui ferait bouger la Turquie et très probablement les Etats-Unis. Personne ne veut créer un nouveau foyer militaire, et ce aux portes de la Russie.

La meilleure solution pour Bakou reste encore l’arme économique, à savoir maintenir le blocus avec son allié Ankara et asphyxier l’Arménie, solution appliquée scrupuleusement depuis 1993. Ne pouvant directement influer sur l’Iran, le clan Aliev fait les yeux doux à la Géorgie faisant miroiter les retombées financières des pipe-lines Bakou-Tbilissi-Ceyhan, Bakou-Tbilissi-Erzurum, Bakou–Tbilissi–Supsa, Bakou-Novorossisk, de la voie ferrée Bakou-Tbilissi-Kars. Pour renvoyer l’ascenseur, la Géorgie ne facilite pas outre mesure le transit sur son territoire des produits vers ou venant d’Arménie, et sur le plan politique, soutient Bakou dans ses revendications territoriales sur le Haut-Karabakh, se souvenant des manœuvres de Moscou sur la perte de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie.

Que reste-t-il du déplacement à New-York ? Beaucoup sur le plan de la communication, une meilleure connaissance du nouveau gouvernement beaucoup plus proche des normes et des valeurs occidentales que ses prédécesseurs, une consolidation sur la reconnaissance du génocide arménien – reconnaissance que les Etats-Unis bloquent à cause de l’OTAN/Turquie.

Quant au Haut-Karabakh dont personne, ou presque, ne veut reconnaître l’indépendance, se repliant derrière les normes internationales, mais oubliant volontairement la notion du droit à l’autodétermination des peuples. Cette notion est une boite de Pandore qu’aucun Etat ne veut ouvrir ; La Grande-Bretagne est l’exception qui confirme la règle.




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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am

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Arménie

«L'Arménie reste un ardent défenseur d'une collaboration internationale renforcée dans la lutte contre le terrorisme, quels que soient sa géographie, ses motivations ou ses discours,» a déclaré le ministre des Affaires étrangères arménien, Zohrab Mnatsakanian, à la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies portant sur "La coopération des Nations Unies avec les organisations régionales et sous-régionales de maintien de la paix, de la paix et de la sécurité internationales : la contribution de l'OTSC, de la CEI et de l'OSC à la lutte contre les menaces terroristes.

«Aucun pays au monde n’est à l’abri du terrorisme. La communauté internationale doit rester unie et travailler main dans la main pour lutter contre le terrorisme dans toutes ses dimensions. Toute tentative visant à justifier les inspirateurs ou les auteurs d'actes terroristes ou d'extrémisme violent, ainsi que 

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OSCE

Communiqué

«Les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE ont ​​tenu des réunions séparées et communes avec les ministres des Affaires étrangères d'Arménie et d'Azerbaïdjan, Zohrab Mnatsakanian et Elmar Mammadyarov.

Le représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk, s'est joint aux coprésidents. Ils ont également rencontré le secrétaire général de l'OSCE, Thomas Greminger, le président en exercice de l'OSCE, le ministre slovaque des Affaires étrangères, Miroslav Lajcak, et de hauts responsables des Nations Unies.

Les coprésidents ont informé les deux ministres de leurs activités à l'issue d'une réunion conjointe à Washington en juin, y compris de récentes consultations à Paris et à Genève sur les questions humanitaires et les aspects de sécurité du conflit du Karabakh.

Les coprésidents ont noté les résultats positifs des efforts déployés par les parties pour réduire la violence au cours de l'été, notamment par l'utilisation des canaux de communication directs existants, et ont exprimé leur profond regret pour le récent incident fatal.

Les coprésidents et les ministres ont continué de discuter de mesures supplémentaires visant à réduire les tensions et à maintenir un climat propice à la paix et à des négociations de fond. Se référant à leur déclaration du 9 mars, les coprésidents ont appelé les parties à minimiser le recours à la rhétorique qui sape ou détermine l’issue des négociations.

Les coprésidents ont l'intention de se rendre dans la région dans un proche avenir.»

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Israël

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rappelé au président turc, Recep Tayyip Erdoğan, son "terrible massacre du peuple arménien", une référence au génocide de 1,5 million d’Arméniens massacrés dans l'empire ottoman au début du XXe siècle.

Netanyahu a qualifié Erdoğan de menteur à la suite de commentaires qu'il avait tenus à New York avant de s'adresser à l'Assemblée générale des Nations Unies, où il a continué à tancer Israël.

Netanyahu a appelé Erdoğan à «arrêter de mentir».

"Celui qui n'arrête pas de mentir à propos d'Israël, qui massacre les Kurdes de son pays et qui nie le terrible massacre du peuple arménien, ne doit pas donner de leçons à Israël", a déclaré Netanyahu.

Rappelons cependant, qu’Israël n'a pas pour autant reconnu le génocide des Arméniens.





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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am