Pas de répit pour le Comité National Arménien d'Amérique.

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Traduction de Gérard Merdjanian - commentaires

Ce n'est pas en France que l'on verrait un tel scénario pour la nomination à l'étranger d'un Haut-fonctionnaire ou d'un diplomate. Depuis 2007, le gouvernement servant tantôt de chambre d'enregistrements, tantôt de chambre d'échos, suivant le bon vouloir du chef de l'Etat, avec des prérogatives parlementaires réduites au strict minimum.

Tout cela est bien sûr hypothétique, vu le rôle politique que joue la France dans cette région, à l'inverse de son rayonnement culturel. Rien à voir avec celui des Etats-Unis ou de la Russie, lesquels influent grandement sur les politiques des trois pays du Sud-Caucase, voire sur les pays aux alentours.

Et gare à celui qui s'écarte un temps soit peu de la ligne tracée, John Evans l'a payé chèrement.

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** De la Résolution H.Res.252 **


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Les membres et sympathisants du Comité National Arménien d'Amérique - Région Ouest (ANCA-WR), ont rencontré cette semaine lors d'une collecte de fonds organisée dans la ville de Burbank, la Présidente de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, et l'ont pressée de mettre au vote la Résolution 252 sur le Génocide arménien.

Durant la rencontre, la Président Pelosi a souligné l'importance d'avoir une déclaration de reconnaissance du génocide arménien et a parlé avec force de faire valoir les valeurs américaines, et que la géographie ne doit jamais compromettre les meilleures valeurs de l'Amérique.

La présidente a noté que de nombreux candidats aux présidentielles ont proclamé leur engagement à reconnaître le génocide arménien, mais se sont désengagés une fois nommé. Elle a noté que pour avoir toute l'autorité morale pour parler de l'humain et des génocides au Rwanda, au Darfour ou d'ailleurs, les États-Unis doivent reconnaître le génocide arménien. Elle a ajouté que l'incapacité à reconnaître le génocide arménien sape l'autorité morale des États-Unis et entrave la capacité de notre nation à être une voix forte pour ce qui est juste.

La résolution H.Res.252, présentée en Mars 2009 par le tandem Adam Schiff et George Radanovich, et les coprésidents de la Cause arménienne au Congrès, Frank Pallone et Mark Kirk, est actuellement parrainée par plus de 140 associations et 145 soutiens parlementaires. La résolution sur le génocide arménien invite le Président à veiller à ce que la politique étrangère des États-Unis reflète la compréhension et la sensibilité appropriées concernant les questions liées aux droits de l'homme, le nettoyage ethnique et aux génocides. Elle est actuellement en attente d'un vote en séance plénière après avoir passée in-extremis (23 voix contre 22) en Mars dernier, l'étape de la puissante Commission des Affaires étrangères de la Chambre.

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** De la nomination de Matthew Bryza en Azerbaïdjan **

La Commission des relations extérieures du Sénat a reporté le vote sur la nomination de Matthew Bryza comme ambassadeur des Etats-Unis en Azerbaïdjan, à la demande de la sénatrice Barbara Boxer, a indiqué l'ANCA.
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La décision de retarder le vote sur la nomination Bryza a été annoncée par le président de la Commission John Kerry lors d'une réunion prévue à cet effet. A noter que plus de 30 autres nominations d'ambassadeurs ont été approuvées à l'unanimité.

"Le report demandé par la sénatrice Boxer est basé sur un complément d'informations pour examiner de plus près une nomination sujette à cautions," a déclaré le directeur exécutif de l'ANCA, Aram Hamparian.

Lors de l'audience de validation du 22 Juillet devant la Commission, Bryza a donné des réponses évasives et incomplètes à une série de questions d'approfondissement posées par les sénateurs Boxer et Menendez, et un rapport sur le conflit éventuel d'intérêts présenté la sénatrice Jeanne Shaheen (D-NH), qui présidait l'audience. Les réponses de Bryza aux questions écrites présentées par les sénateurs Boxer, Menendez, Russ Feingold (D-WI) et président Kerry ont aussi été considérées comme largement insuffisantes et non recevables. Dans un geste d'examen minutieux par le Sénat de la nomination de M. Bryza, le leader de la majorité au Sénat, Harry Reid (D-NV), a personnellement écrit une lettre au Département d'État soulevant des questions directes sur la nomination de Bryza.

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Aram Hamparian a commenté la récente déclaration du commentateur politique, David Petrossian, qui stipulait : "Plus vite un nouvel ambassadeur américain sera nommé, - que ce soit Matthew Bryza ou un autre – mieux çà sera, car l'important c'est de contenir les ambitions de l'Azerbaïdjan."

"Juste pour éclaircir quelques points :

- C'est le même M. Bryza, qui a été le principal conseiller des Etats-Unis auprès du gouvernement de Mikhaïl Saakachvili quand celui-ci s'est lancé dans une guerre avec la Russie.

- Le même diplomate a des liens étroits avec les dirigeants azerbaïdjanais, et notamment avec le ministre des Affaires étrangères, Elmar Mammediarov, qui a servi de garçon d'honneur à son mariage à Istanbul avec l'avocate d'origine turque, Zeyno Baran, spécialiste des énergies de la Caspienne,

- d'où son soutien comme candidat par les Hauts-fonctionnaires azerbaïdjanais du régime d'Aliev et par les dirigeants de la communauté azerbaïdjanaise des Etats-Unis.

- C'est toujours le même Bryza qui a, pendant plus d'une décennie, fermé les yeux face aux menaces de l'Azerbaïdjan d'une agression militaire, et sur les actes de profanation culturelle.

Interrogé par le député Chris Smith, lors d'une audition du Congrès en 2008, à la question sur ce qu'il aurait fait dans le cas où l'Azerbaïdjan avait mis ses menaces à exécution et attaqué le Haut-Karabakh, il a éludé la question, en disant seulement qu'il ne ‘spéculerait' pas sur une question de punition.

Donc, il semblerait que, selon la logique de M. Pétrossian, M. Bryza, qui, même lors de questions directes au cours d'une audience du Congrès, a refusé de mettre en garde l'Azerbaïdjan de se lancer dans une guerre, et qui n'a rien dit publiquement sur la profanation enregistrée sur bande vidéo du site archéologique (Cimetière de Djoulfa au Nakhitchevan), pressé qu'il a été de fournir des réponses lors d'une conférence de presse à Erevan trois mois après les faits, est apparemment celui qui conduira M. Aliev déclencher la guerre," a précisé Aram Hamparian.

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** De la nomination de Francis Ricciardone en Turquie **


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"Concernant la nomination de Francis Ricciardone comme ambassadeur des Etats-Unis en Turquie, le sénateur Brownback a souligné les défis auxquels l'administration est confrontée, alors qu'elle cherche à gérer une relation de plus en plus complexe, tendue, et imprévisible entre les Etats-Unis et la Turquie. Plus largement, cette action met en lumière le besoin urgent pour le Congrès des États-Unis - et tous ceux concernés dans la société civile américaine - à réexaminer attentivement si nos intérêts nationaux et notre réputation internationale sont correctement servis par les dérapages permanents de la Turquie sur les droits de l'homme, la sécurité régionale, et la négation du génocide," a déclaré le directeur exécutif de l'ANCA.

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Extraits de PanArmenian.Net