Conflit du Karabakh : Le groupe de Minsk de l'OSCE s'active

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Le groupe de Minsk a beau mettre les bouchées doubles, les positons restent inchangés. Si une quelconque évolution s'était produite, il est clair que cela aurait transparue dans les déclarations. Mis à part l'échange de prisonniers et le rapatriement des corps des victimes, actés lors de la réunion trilatérale de Moscou avec le président Medvedev, on se dirige donc vers un statut quo habituel.

Le refus du président Ilham Aliev de deux des trois principes de base proposés par les pays médiateurs, associé au refus de l'Arménie de faire quoique ce soit avant que ne soit clarifié le statut définitif du Haut-Karabakh, bloquent le processus de négociations. Il serait peut-être temps aux grandes puissances de laisser tomber les discours lénifiants et de s'attaquer aux racines du mal.

La Turquie a beau jeu avec ce conflit qui n'en finit pas :

Le président turc Abdullah Gül a déclaré jeudi en Suisse que son pays est fermement engagé à normaliser ses relations avec l'Arménie, après près d'un siècle de désaccord sur les massacres durant la 1ère guerre mondiale, en soulignant : "Il est évident que ces sujets ne sont pas faciles à résoudre. Cependant, nous maintenons notre ferme engagement à mettre en vigueur les protocoles, qui visent à la normalisation des relations turco-arméniennes. Nous poursuivrons nos efforts afin qu'une paix durable et globale s'installe dans le Caucase. J'espère que le président arménien Serge Sarkissian poursuivra avec le même courage, de sorte que le processus puisse être couronné de succès."

Le piège est tellement grossier, que la diplomatie des pays occidentaux doit déployer tout son savoir faire pour nous faire avaler ces contre-vérités.

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Le 26 Novembre, le ministre arménien des Affaires étrangères, Edouard Nalbandian, a reçu les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, Bernard Fassier (France), Robert Bradtke (USA) et Igor Popov (Russie) ainsi que le Représentant personnel du Président de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk.

Les coprésidents ont informé le ministre Nalbandian des résultats de leurs discussions à Bakou avec le président de l'Azerbaïdjan et son ministre des Affaires étrangères.

Les interlocuteurs ont discuté du processus en vue de préparer le prochain Sommet de l'OSCE à Astana.

Dans leur déclaration, les Services du Président Serge Sarkissian ont mentionné la préparation du sommet de l'OSCE lors de la rencontre du chef de l'Etat avec les diplomates en visite. Mais aucun détail n'a été donné.

"Cette réunion est très important et nous devons donc nous préparer sérieusement pour ce faire," avait déclaré jeudi Bernard Fassier à Bakou, le coprésident français du Groupe de Minsk.

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Le même jour, le ministre arménien a reçu le président honoraire de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, et président du Conseil exécutif de l'Institut de Recherche Internationale sur la Paix de Stockholm, Goran Lenmarker.

Les interlocuteurs ont abordé en détail la coopération et ses perspectives entre l'Arménie et l'Union européenne. À la demande de son hôte, le ministre Nalbandian a présenté les derniers développements dans le processus de règlement du problème du Karabakh.

Goran Lenmarker a exprimé sa confiance, indiquant qu'il n'y avait pas d'alternative autre qu'un règlement pacifique du conflit.

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** Rectificatif **


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Suite au communiqué de l'OTAN (§35) [1]à l'issue du Sommet de Lisbonne concernant le Caucase, la radio publique d'Arménie a demandé des précisions aux diplomates des ambassades américaine et française d'Erevan en ce qui concerne leur position sur le règlement du conflit du Karabakh en tant que pays coprésidents du Groupe Minsk de l'OSCE et membres de l'OTAN.

"Les pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE ont déclaré à plusieurs reprises leur position sur le processus de règlement, indiquant que le conflit doit être réglé sur la base des trois principes : - non usage de la force ou de la menace de la force, - intégrité territoriale, - et droit des peuples à l'autodétermination. Cependant, l'OTAN a gardé ses précédentes formulations généralisées sur les conflits du Sud-Caucase dans sa déclaration de Lisbonne ; formulation qui ne coïncide pas avec les déclarations antérieures des pays coprésidents du Groupe Minsk de l'OSCE sur le règlement du conflit du Karabakh ", indique le courrier envoyé aux ambassades américaine et française.

"Les Etats-Unis restent attachés à un règlement pacifique et durable du conflit, à travers le processus du Groupe de Minsk et sur la base des trois principes de l'Acte final d'Helsinki – non recours à la force ou la menace de la force, intégrité territoriale et droit des peuples à l'autodétermination - , qui ont ensuite été consolidés dans les déclarations conjointes des présidents Obama, Sarkozy et Medvedev publié à L'Aquila en 2009 et à Muskoka en 2010," a répondu officiellement l'ambassade des Etats-Unis.

"En tant que pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE, la France reste attachée au règlement négocié du conflit du Haut-Karabakh sur la base des principes de l'Acte final d'Helsinki - le non-usage de la force ou la menace de la force, l'intégrité territoriale et de la droit des peuples à l'autodétermination - , ainsi que sur les éléments inclus dans les déclarations d'Aquila et de Muskoka des présidents Sarkozy, Medvedev et Obama," a répondu officiellement l'ambassade de France.

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Radio Publique d'Arménie




[1] **L'OTAN soutient l'intégrité territoriale, l'indépendance et la souveraineté de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et de la République de Moldova, et continuera également à soutenir les efforts vers un règlement pacifique de ces conflits régionaux, en tenant compte de ces principes.**