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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires
Les trois coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ainsi que le Représentant personnel du Cabinet du Président de l'OSCE ont repris leur tournée régionale.
Le 24 Novembre, ils ont rencontré le ministre russe des Affaires étrangères. Aujourd'hui, ils sont arrivés à Bakou et rencontreront demain le Président et son ministre des Affaires étrangères. Le 26, ils sont attendus à Erevan pour la même démarche. Le règlement du conflit du Karabakh a été et sera au cœur des discussions, avant le Sommet de l'OSCE à Astana des 1ers et 2 Décembre.
Il faut bien que quelque chose soit présenté à Astana pour que les pays coprésidents et/ou les médiateurs puissent sortir un communiqué après avoir rencontré les présidents Serge Sarkissian et Ilham Aliev. Comme rien de nouveau ne s'est dit de par et d'autre de la frontière, le communiqué aura une portée générale sur ce que les parties en conflit doivent faire et ne pas faire. Mais surtout rien sur ce que eux, Etats-Unis, France et Russie, devraient faire pour faire respecter les engagements et les déclarations des uns et des autres.
Ceci explique sans doute cela, c'est-à-dire le ressenti des habitants du Karabakh face à ces tergiversations et atermoiements. Un sondage que les décideurs, quelle que soit leur nationalité, devraient étudier. Et notamment le président Aliev qui s'il arrive à faire passer son point de vue auprès des politiques et des Organisations internationales, aura fort à faire avec la RHK.
On remarquera que l'EuFoA n'a pas demandé aux personnes sondées si elles étaient prêtes à retourner sous administration azérie. Sage précaution ...
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Un sondage mené pour la première fois en Arménie et au Haut-Karabakh (RHK), portant sur des sujets sociopolitiques et de relations extérieures, a été réalisé par l'Organisation : les Amis européens de l'Arménie (EuFoA).
L'enquête a été réalisée du 22 au 26 Octobre dernier à Stepanakert et dans les cinq régions - Askéran, Hadrout, Mardakert, Mardouni et Chouchi. Il a porté sur un échantillon de 804 personnes.
Le Secrétaire général de l'EuFoA, Mikael Kambeck a apporté le commentaire suivant :
"Nos données indiquent clairement que les habitants du Haut-Karabakh veulent la paix, mais après une série d'événements historiques et récentes, ils ont peu confiance dans la plupart des pays et des organisations internationales. Nous avons été surpris par leur volonté de vouloir consolider l'accord de cessez-le-feu, et la suppression des tireurs d'élite des deux côtés de la ligne de contact avec l'installation d'observateurs internationaux. Les habitants de la RHK pensent que cela permettrait d'éviter les pertes, de réduire la pression de cette pseudo-guerre et faciliterait les négociations de paix. Tout cela est apparemment plus important que leur crainte potentielle sur la suppression de leurs tireurs d'élite ou celle de se méfier des observateurs. - Ces données peuvent servir à l'OSCE et à d'autres institutions européennes - ."
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Moins d'un quart des habitants du Haut-Karabakh déclarent que le Groupe de Minsk de l'OSCE est l'organisation à laquelle ils font le plus confiance.
43% pensent que le Groupe de Minsk a un rôle à jouer dans le règlement du conflit, mais moins d'un tiers des personnes de l'Artsakh (RHK) pensent que l'organisation est la plus intéressée par un accord de paix.
La Russie est perçue très positivement dans la RHK. Les niveaux, de confiance (85%), de soutien pour le Karabakh et l'Arménie (78%), le rôle important dans le règlement du conflit (87%) et sur l'intérêt d'une paix (80%), sont beaucoup plus élevés que le pays (ou l'organisation) suivant ; en l'occurrence la France avec respectivement : 32%, 40%, 46% et 23% d'avis positifs.
Les gens dans le Haut-Karabakh sont mieux informés sur l'état actuel du règlement du conflit que les habitants d'Arménie (68% à 50%).
Les habitants de la RHK soutiennent fermement les mesures qui, selon eux, permettent de garder le Haut-Karabakh étroitement associé à l'Arménie, et sont fermement opposés aux mesures qui céderaient trop à l'Azerbaïdjan. Ils sont modérément en faveur de mesures susceptibles de favoriser la paix, mais sans compromettre les liens Artsakh-Arménie.
Ils appuient toute décision sur le statut final du Haut-Karabakh reposant sur une expression juridiquement contraignante de la volonté de la population, et ce comme l'étape finale d'un accord de paix global. Cependant, ils s'opposent fortement au retour des personnes déplacées et aux réfugiés dans les territoires entourant le Haut-Karabakh. C'est également à une écrasante majorité qu'ils rejettent un quelconque retour de ces territoires sous contrôle azerbaïdjanais.
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Extrait de PanArmenian.net