Recep Tayyip Erdogan rencontre des Arméniens d'Istanbul

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Rien de nouveau dans la position de la Turquie vis-à-vis de l'Arménie et des Arméniens en général, et ce malgré les remarques et les recommandations de l'UE dans son rapport 2010 sur l'état d'avancement de la Turquie vers les normes européennes.

Ankara appuie fermement la position de son alliée l'Azerbaïdjan en refusant toute ratification des accords signés en grandes pompes le 10 Octobre 2009. Erdogan, tout comme ses prédécesseurs, persiste et signe le négationnisme d'Etat concernant le génocide arménien, essayant au passage de dissocier la diaspora de la mère patrie sur ce sujet épineux.

Ces deux points ‘de détails' réglés, la Turquie est prête à faire amie-amie avec l'Arménie.

Quant au ‘zéro problème' avec les voisins, l'occupation de Chypre, le différend avec la Grèce, sans compter le blocus de l'Arménie, sont passés à trappe pour les besoins de la démonstration. La realpolitik des occidentaux prime sur les Droits de l'homme et les Libertés, et permet à des pays comme la Turquie de passer pour des démocrates.

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"La Turquie peut établir des relations amicales avec l'Arménie," a déclaré le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan au rédacteur en chef, Ara Gochunian, du quotidien arménien d'Istanbul, Jamanag ; rapporte Hurriyet.

"La Turquie n'est hostile à personne. Nous n'avons jamais utilisé les événements amers du passé pour former la vision de l'avenir. Après le succès de notre lutte de libération, nous avons commencé, ensemble avec tous les pays, une nouvelle époque et fondé des relations amicales. Nous pouvons faire la même chose dans le cas de l'Arménie. Laissons l'histoire aux historiens et aux scientifiques, nous pouvons avancer ensemble dans l'avenir. Je continue de croire que cela est encore possible," a déclaré M. Erdogan.

Il a également fait clairement référence à la campagne menée depuis des décennies par les Arméniens pour la reconnaissance internationale des massacres de 1915 des Arméniens de l'Empire ottoman comme étant un génocide ; précisant que la diaspora arménienne à travers le monde a été à la pointe de cette campagne, farouchement combattue par les gouvernements successifs d'Ankara.

Erdogan a décrit les efforts pour la reconnaissance du génocide, approuvée par Erevan, comme un "obstacle majeur" à la réconciliation turco-arménienne. "Je ne suis pas sûr qu'une partie de la diaspora arménienne soutienne la position de l'Arménie."

Toutefois, pour Erdogan, la condition préalable la plus importante pour une normalisation des relations entre les deux États voisins reste : - la résolution du conflit du Haut-Karabakh acceptable par l'Azerbaïdjan. C'est à cette condition
qu'Ankara ratifiera les protocoles turco-arméniens signés en Octobre 2009.

Ces déclarations du premier ministre turc sont considérées comme un message à l'Arménie à travers Jamanag.

Concernant l'activité de la communauté arménienne de Constantinople, le premier ministre turc a déclaré : "J'apprécie la contribution de la communauté arménienne de Turquie au développement du pays et à la préservation de la paix intérieure. Je considère que la communauté arménienne comme la richesse de la Turquie ".

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de Armenialiberty