La politique européenne au Haut-Karabakh

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Que ce soit dans le cadre du programme ‘Politique européenne de Voisinage' ou celui ‘du Partenariat de l'Est', toutes les subventions de l'UE vont aux Etats officiellement reconnus. Rien n'est donné aux régions qui sont en conflit avec l'administration centrale du pays, – Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud et Haut-Karabakh, appelé à tort les ‘conflits gelés'.

Pour l'UE, le conflit du Karabakh est avant tout un problème entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, qui doit être réglé par un processus de négociations pacifiques entre ces deux pays, sous l'égide des médiateurs du groupe de Minsk de l'OSCE. Pour Bruxelles, il ne faut pas subvenir aux besoins des gens qui se sont révoltés contre le pouvoir central, vu que cela équivaudrait à reconnaître le bien-fondé de leur combat.

Ainsi, l'Artsakh reçoit une petite subvention des Etats-Unis, mais surtout une aide de l'Arménie et de la diaspora, à laquelle il faut ajouter le travail des ONG sur place.

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L'analyste politique Vahram Soghomonian a déclaré à Berlin que l'Europe risque d'être mal compris en Artsakh, en ne voulant pas d'établir des liens directs avec l'Artsakh et en ne promouvant pas son développement démocratique, lors du débat sur son livre, intitulé : "Solutions pour l'Artsakh, autodétermination et reconnaissance."

Selon lui, s'il y a des problèmes dans les domaines diplomatique et politique, la participation de l'UE à des programmes humanitaires et culturels en l'Artsakh ne lui nuira en rien.


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Co-auteur du livre, le directeur de l'Académie européenne de Berlin, le Professeur Eckhart Stratenschulte et des analystes politiques allemands ont discuté spécifiquement du rôle de l'UE dans le règlement du conflit du Karabakh. Se référant à la politique européenne de voisinage, Stratenschulte a indiqué que le programme a un potentiel de mise en œuvre aussi en l'Artsakh. "L'Europe ne peut pas imposer sa solution aux parties au conflit, mais il y a aussi des gens qui vivent en l'Artsakh et tous les programmes ne devraient pas ignorer ce pays," a-t-il souligné.


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L'ancien directeur de l'Institut Oriental allemand, Udo Steinbach, a déclaré pour sa part que toutes les suggestions pour le règlement du conflit ont échoué, se demandant si la cause est due à l'inefficacité du format et/ou aux principes retenus pour la résolution du conflit.


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Vahram Soghomonian a noté que le document adopté le 1er Décembre dans le cadre du Sommet de l'OSCE, porte sur ces suggestions. Selon lui, cela s'explique par le fait qu'aucun des documents officiels ne peut éliminer l'atmosphère de méfiance existant entre les sociétés de l'Artsakh et celles de l'Azerbaïdjan.

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Extrait de PanArmenian