Haut-Karabakh : Bakou maintient son option militaire

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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Le point de vue des dirigeants azerbaidjanais a fini par se répandre dans les cercles successifs du pouvoir ainsi que dans la société civile. Arriver à retrouver coûte que coûte l'intégrité territoriale telle qu'elle était avant la guerre du Karabakh, est devenue une obsession permanente pour la classe dirigeante.

Les milliards dépensés depuis des années pour rendre l'armée azerbaidjanaise performante a été, et est toujours l'objectif avoué du président Aliev, malgré les engagements pris envers la communauté internationale et notamment sur la limitation des armes conventionnelles (Cf. Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (CFE)) l'Azerbaïdjan se surarme. A force de tenir des propos bellicistes, le tout associé à une violation permanente du cessez-le-feu signé en 1994, les accrochages se poursuivent et se multiplient sur la ligne de contact entre l'Azerbaïdjan et le Karabakh. Seule différence avec les années précédentes, les victimes en 2011 seront plus nombreuses car les armes seront plus sophistiquées.

L'idéal pour le clan Aliev serait une reprise de la guerre avec en sous-main une aide substantielle de la Turquie, tant en matériel qu'en hommes. Le problème c'est que la Turquie de 2011 n'est pas la Turquie de 1994. Aider ouvertement Bakou pour attaquer l'Arménie est une option terriblement risquée. Indépendamment du fait que c'est une année d'élection, c'est à coup sûr se mettre à dos les grandes puissances, les Etats-Unis (par OTAN interposé), l'UE (par une rupture des négociations d'adhésion), mais surtout rencontrer sur sa route la Russie qui vient de signer un traité avec Erevan prévoyant entre autre la protection de sa frontière Sud-ouest.

Ayant en tête les revenus confortables de la manne pétrolière, Ilham Aliev devra encore faire bonne figure devant les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE et éviter au maximum à être celui par qui le malheur arriva.

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* Brève : Les ruines d'Ani utilisées à toutes les sauces *

On se souvient que le Parti de l'Action Nationaliste (MHP - opposition) avait organisé en 2010 une prière collective dans la Cathédrale Sainte Vierge d'Ani. Cette cérémonie avait été largement interprétée comme une réponse à la messe historique autorisée pour la première fois depuis 95 ans par les autorités turques, le 19 septembre 2010, dans l'église-musée arménienne de la Sainte Croix, sur l'ile d'Akhtamar sur le lac Van.

Voici maintenant qu'elles servent aux couturiers, et pourquoi pas faire une rave party un de ces jours ...

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** Bahar Muradova **


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"La guerre du Karabakh n'est pas terminée et la communauté internationale doit savoir que les actions militaires pourraient reprendre à tout moment. Conformément aux recommandations des organisations internationales, l'Azerbaïdjan continue de participer au processus de négociation. Nous essayons de résoudre pacifiquement le conflit du Karabakh. Toutefois, l'Azerbaïdjan continue sa formation militaire parce que personne dans le monde ne compte si son pays est faible," a déclaré la Vice-présidente du parlement azerbaïdjanais, Bahar Muradova.

Et d'ajouter : "L'Azerbaïdjan ne parviendra à renforcer sa position dans les négociations et dans d'autres processus, qu'en devenant une puissance économique et militaire." Rapporte l'agence Trend.

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** Zahid Oruj **


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Zahid Oruj, membre de la Commission Sécurité et Défense du parlement azerbaïdjanais, a indiqué que la solution militaire pour résoudre le conflit du Karabakh est une option à ne pas écarter. De plus selon le député, il ne faut pas mettre tous ses espoirs sur le droit international pour le règlement de ce conflit.

"Aussi, l'Azerbaïdjan étend ses possibilités militaires et s'engage dans la production de technologie militaire pour ne plus dépendre de l'étranger", a-t-il souligné.

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** Anatoly Tsyganok **


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Le directeur du Centre d'Etudes militaire de Moscou, Anatoly Tsyganok, a déclaré que l'Azerbaïdjan a adapté sa doctrine militaire en 2010, et que Bakou estime que cela l'aidera à résoudre le problème du Haut-Karabakh.

"Toutefois, dans la réalité, Bakou va devoir faire face à plusieurs problèmes - la mer Caspienne, le Karabakh, les relations avec l'Iran, le choix entre la Russie et les Etats-Unis. Les auteurs de cette doctrine supposent que l'Arménie est la principale menace pour le pays, mais la situation est légèrement différente," a souligné Tsyganok.

Selon lui, Bakou devra à se prononcer en 2011 sur le destin de la station de radar de Gabala : "La durée de l'accord avec la Russie expire en 2012, l'Azerbaïdjan devra se décider. Peut-être, que la station radar sera exploitée conjointement entre les États-Unis et la Russie. Toutefois, il convient de noter que la Russie possède des stations de capacité beaucoup plus grande que cette station, et qu'elle n'est pas primordiale pour Moscou."

"En ce qui concerne la reprise des hostilités au Karabakh, il est fort probable que l'Azerbaïdjan soit de nouveau perdant. L'Iran ne l'aidera pas, il l'a clairement fait savoir. Les pays coprésidents du Groupe de Minsk sont également contre la guerre. Bakou devra fermer son robinet du pétrole en cas de guerre, ce qui ruinera l'économie de l'Azerbaïdjan," a indiqué l'expert.

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** Marina Krikorian et Samvel Mardirossian **


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"Pendant ces deux jours de Janvier (les 20-21), la machine de propagande de Bakou frise l'hystérie comme à son habitude, inondant les médias de mensonges, insistant sur le fait qu'il y a 21 ans des Arméniens ont massacré les Azerbaïdjanais. Aussi, l'Arménie a pris des mesures sérieuses au cours des dernières années pour contrer la propagande azérie," a déclaré la responsable du projet ‘Génocide Commun', Marina Krikorian.

S'exprimant sur les pogroms commis à Bakou il y a 21 ans, Marina Krikorian a déclaré : "la propagande azerbaïdjanaise a atteint le niveau d'absurdité, par conséquent, l'Arménie devrait être plus active. Selon elle, toujours en 1990, la communauté internationale, en particulier le New York Times, avait donné une analyse claire des événements de Bakou. Je pense que personne n'a donné une meilleure évaluation. Le quotidien newyorkais écrivait que la lutte azerbaïdjanaise comportait des éléments de massacres sanglants."

Selon l'expert en sécurité de l'information, Samvel Mardirossian, si, avant Bakou répandait des mensonges sur les pogroms de Sumgaït et de Bakou par l'intermédiaire des historiens, des politologues et de la presse, aujourd'hui il fait la même chose avec sa machine de propagande ; et tous les sites officiels de tous les organismes gouvernementaux, à commencer par la bibliothèque de Ilham Aliev, sont impliqués dans cette propagande.

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** Kevork Melkonian **


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Les étudiants de différents établissements d'enseignement supérieur se sont recueillis aujourd'hui au mémorial de Dzidzernagapert à la mémoire des victimes innocentes des massacres de Bakou de 1990, ainsi qu'à celle du rédacteur en chef d'Agos, Hrant Dink, assassiné il y a quatre ans à Istanbul.

"Les pogroms de Bakou et le meurtre de Dink sont la continuation de l'Empire ottoman et des politiques panislamiques", a déclaré Kevork Melkonian, le président de l'ONG - 'Association des Jeunes Universitaires'.

"La tragédie de Soumgaït n'aurait pas lieu si la communauté internationale avait correctement évalué les événements à ce moment. Il y a menace que cette politique de l'Azerbaïdjan et la Turquie se poursuive. Nous devrions être en mesure de coopérer avec la diaspora pour donner une réponse adéquate à la propagande turque et azérie. Ces deux pays tentent de créer leur propre histoire en déformant des faits historiques," a-t-il souligné.

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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de PanArmenian.net

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** 21e anniversaire des pogroms anti-arméniens de Bakou **

Lire le communiqué de la Représentation du Haut-Karabagh en France

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