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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Que peut-on attendre d'un élu turc, membre du parti religieux gouvernemental AKP, envers l'Arménie et les Arméniens, quand de surcroit il occupe un poste important dans une Organisation internationale ? La question pourrait d'ailleurs se poser pour tout élu turc, qu'il soit de droite ou de gauche, extrémiste ou modéré, religieux ou laïc. – Rien - . Ou plus exactement qu'il mène la politique suivie depuis des décennies par son pays.
A savoir :
Nier farouchement qu'un génocide des Arméniens a été commis en 1915 ;
Nier les droits des minorités vivant en Turquie, qu'elles soient chrétiennes (Grecs ou Arméniens), musulmanes (Kurdes) ou juive ;
Soutenir depuis une vingtaine d'année les faits et gestes de leurs frères azerbaidjanais ;
Et depuis toujours, jeter de la poudre aux yeux des Occidentaux, histoire notamment de leurs soutirer un maximum de subventions, en leur faisant des promesses sans lendemain.
Quand on sait que Monsieur Tchavouchoghlou [prononciation turque de Cavusoglu] s'est rendu en Arménie en Mai 2010 et qu'il a refusé catégoriquement de se rendre au Mémorial du génocide des Arméniens, Dzidzernagapert, il n'y a pas lieu de s'étonner outre mesure de ce qu'il vient de mettre en place.
Comme cela se fait dans nombre de pays, il reste à la délégation arménienne de se montrer encore plus vigilant pour contrer la diplomatie et lobbying pro-turc.
** Brève **
Hasan Ercelebi, un parlementaire turc en visite à Bakou a déclaré au média Day.az : "Si l'Arménie décide de résoudre le conflit du Karabakh par l'usage de la force, elle ferai une erreur fatale."
Ce à quoi le directeur du département des sciences politiques à l'Institut du Caucase, Sergei Minassian, a répondu : "Les menaces de Bakou de déclencher une nouvelle guerre auraient du être suivies des actes, mais cela ne s'est pas produit. Dans ces circonstances, ce n'est pas un hasard si de nombreux hommes politiques tant en Azerbaïdjan qu'en Turquie ne savent plus s'ils doivent continuer à menacer les Arméniens ou à faire peur en déclarant que l'Arménie elle-même peut déclencher une guerre pour reprendre tout ce qu'elle n'a pas pris en 1994."
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** Edouard Charmazanov **
"Bien que le Président de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Mevlut Cavusoglu, ait réussi à restaurer l'activité de la Sous-commission sur le Haut-Karabakh, celle-ci ne pourra jamais jouer un rôle dans le règlement du conflit du Karabakh, vu que la partie arménienne a mentionné à plusieurs reprises qu'il ne peut y avoir d'autres plateformes de négociations en dehors du Groupe de Minsk de l'OSCE," a déclaré le président du groupe républicain Edouard Charmazanov.
Pour lui, la position de la partie arménienne sur la question est claire : la Turquie ne pourra jamais agir comme médiateur dans le règlement du conflit du Karabakh, et tous ses efforts dans ce sens sont voués à l'échec.
"L'Arménie et le Haut-Karabakh ne le permettront jamais. La politique de la Turquie découle de la théorie néo-ottomanisme de Davutoglu. Les résultats du néo-ottomanisme sont connus dans le monde, cette politique est sans avenir. C'est une menace non seulement pour les voisins de la Turquie, mais aussi pour la région dans son ensemble.
Le seul vrai moyen de résoudre le conflit du Karabakh est d'organiser un référendum, comme l'a indiqué le président Sarkissian. Cela signifie que la République d'Arménie réitère que la seule option est la réalisation du droit à l'autodétermination ou la reconnaissance des résultats du référendum organisé en 1991," a déclaré le député.
À cet égard, il a souligné l'importance du référendum organisé au Sud-Soudan. "Cela montre que la campagne pour le droit à l'autodétermination continue dans le monde et qu'elle peut servir de précédent pour le Haut-Karabakh."
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** David Haroutiounian **
"C'est un format qui entrave l'activité du Groupe de Minsk de l'OSCE. Il s'agit d'une plate-forme supplémentaire pour les récriminations entre les parties. Un des moyens de réagir est de boycotter l'activité de la Sous-commission, mais pour autant, ce n'est pas une garantie pour qu'elle cesse de fonctionner. L'Assemblée a fait preuve d'une position évidemment biaisée sur les relations arméno-azerbaïdjanaises. L'assemblée s'est déshonorée elle-même avec une telle approche ouvertement partiale," a déclaré le chef de la délégation arménienne à l'APCE, David Haroutiounian.
Il a ajouté que l'Assemblée est inapte à traiter des questions épineuses comme le statut du Karabakh, du fait qu'il a entre autres, des aspects liés aux garanties de sécurité et au retour de territoires. De plus,
"En ce qui concerne les questions humanitaires, elles font également parties des négociations. Le choix de ces questions annexes et leurs discussions séparées ne vont pas aider l'ensemble du dossier. De surcroit, au lieu de réfléchir à la façon de mettre nos relations sur un plan plus civilisé et rechercher des moyens de débat civilisé ... nous créons une nouvelle scène aux accusations."
Il est prévu que les délégations arménienne et azerbaïdjanaise de Strasbourg seront représentées dans cette Sous-commission. Toutefois, la délégation arménienne n'a pas encore décidé si elle participera ou non. "Nous allons parler de ce que nous allons faire quand le moment sera venu. Mais une chose est claire. Nous n'avons certainement pas l'intention de participer à tout ce qui pourrait compromettre le processus de négociation. Que nous ayons de sérieuses préoccupations sur ce point effet est également très clair," a précisé Haroutiounian.
Quant au président de la Sous-commission, Jordi Xuclà i Costa, il n'a pas encore précisé son calendrier de travail.
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** Du côté de l'opposition **
Pour les partis d'opposition les motivations sont différentes.
* Zarouhi Postandjian - Naïra Zohrabian
Deux autres membres de la délégation arménienne ont fait part de leur fort mécontentement. Naïra Zohrabian (parti Arménie Prospère) a affirmé mardi que le principal but de Cavusoglu est de rédiger une Résolution "anti-arménienne" sur le conflit du Karabakh, aussi a-t-elle appelé à un boycott de ses activités. De son côté, Zarouhi Postandjian (parti Héritage) propose de lutter contre cette décision du Bureau comme cela a été fait dans le passé et d'ajouter : "En fait, nous aurions dû éviter que Cavusoglu soit élu à la présidence de l'APCE."
* Stépan Safarian - Armand Krikorian
Stépan Safarian (parti Héritage - Jarankoutioun) et Armand Krikorian (Congrès National Arménien) sont sur la même longueur d'onde : "La délégation a plus travaillé à la prévention des sanctions contre les autorités arméniennes, suite à leur politique anti-démocratique, plutôt qu'à créer une atmosphère plus favorable au problème du Haut-Karabakh et éviter ainsi la création d'une telle commission."
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** Assemblée des Arméniens d'Azerbaïdjan **
L'Assemblée des Représentants des Arméniens d'Azerbaïdjan a envoyé une lettre au Conseil de Sécurité des Nations unies, leur demandant de réagir au racisme de l'Azerbaïdjan, à la diffusion de la haine envers les peuples, aux massacres et aux nettoyages ethniques.
Dans une lettre adressée au Conseil de Sécurité, l'Assemblée se déclare préoccupée par les dépenses militaires de l'Azerbaïdjan en croissance rapide au cours des 10 dernières années, avec un total avoisinant les 10 milliards de dollars. L'Assemblée a fait remarquer que les courriers envoyés précédemment à l'ONU et à l'OSCE par Ararat Dzadourian, exprimant la préoccupation des Arméniens d'Azerbaïdjan, sont restés sans réponse.
La lettre indique que les réfugiés d'Azerbaïdjan se sont installés dans le Haut-Karabakh et que leur nombre dépasse les 50.000.
Selon le secrétaire de l'Assemblée, Edouard Poladov, les représentants des réfugiés mentionnés ci-dessus, devraient être représentés dans la Sous-commission su le Haut-Karabakh de l'APCE, puisque les questions humanitaires que la Sous-commission est sensée traiter, les concernent directement.
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Extrait de Armenialiberty, de Radiolour et de PanArmenian.net