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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Etats-Unis - Azerbaïdjan
C'est parce que Matthew Bryza a des liens étroits avec les dirigeants azéris [1] que Washington est persuadé que Bakou ‘soignera' leurs relations bilatérales tout comme celles entre Washington et Ankara. C'est pourquoi, les Etats-Unis ferment les yeux sur le surarmement d'Aliev, ses coups de canif permanents à l'accord de cessez-le-feu arméno-azéri, et verrouillent autant que faire ce peut des contrats de toutes sortes, énergétiques de préférence. Il y a quelques jours une subvention a même été versée pour le lancement d'un satellite azéri.
Dans sa stratégie régionale, Bakou reste une carte maitresse. Washington ne peut compter ni sur Erevan, dans le camp russe, ni sur Tbilissi, trop faible sur l'échiquier caucasien. Toutefois, les Etats-Unis seront bien avancés si Aliev se lance dans une guerre avec Erevan.
Deux poids – deux mesures
Ce n'est pas nouveau que des personnalités qui se sont rendues au Karabakh deviennent des parias pour les dirigeants azerbaidjanais. En plus de russes, d'américains ou de français, voici maintenant des chypriotes.
La question qui se pose est la suivante : Pourquoi avoir incriminé seulement les trois d'origine turque et pas les trois autres d'origine grecque ? On voit mal la moitié du groupe demander une autorisation et pas l'autre. Et ce d'autant que la Turquie et l'Azerbaïdjan sont les deux seuls pays à avoir reconnu la République Turque de Chypre Nord (RTCN).
A la place des chypriotes grecs, je serai vexé. Encore un coup bas de Bakou.
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* La liste noire de Bakou *
Le gouvernement azerbaïdjanais a déclaré mercredi qu'il est probable que figurent sur la liste noire les Chypriotes turcs de premier plan qui se sont rendus, sans son autorisation, au Haut-Karabakh pour participer à un séminaire sur la résolution des conflits.
La table ronde était organisée à Stepanakert le week-end dernier par Alerte Internationale, une ONG basée à Londres s'occupant de paix. Le groupe incriminé était composé de six personnes, des politiques, des universitaires et des militants des droits humains représentant les deux communautés, grecque et turque, de l'île divisée.
Ils ont partagé avec des responsables arméniens du Karabakh et des membres de la société civile leur expérience dans le dialogue intercommunautaire. Ils ont également discuté de l'impact des médias et de la diplomatie publique sur le conflit toujours non-résolu de Chypre.
Le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Elkhan Polukhov, a déclaré à l'agence APA que les participants chypriotes turcs seront persona non grata en Azerbaïdjan si les informations concernant leur voyage Karabakh sont officiellement confirmées. Il a déclaré que le ministère des Affaires étrangères a pris contact avec "la partie turque" à cette fin mais n'a pas encore reçu de réponse.
Bakou est coutumier du fait, ayant des dizaines de personnalités étrangères inscrites sur la liste noire, pour s'être rendus au Karabakh sans son autorisation préalable.
L'un des Chypriotes turcs qui a participé à la table ronde est Kutlay Erk, le secrétaire général du Parti républicain turc (CTP), qui a gouverné la RTCN de 2005 à 2010. Erk a été également maire de la partie turque de la capitale chypriote, Nicosie.
Les deux autres participants mis à l'index par Bakou sont Emine Colak, un avocat des droits de l'homme siégeant au Haut Conseil de la magistrature de Chypre Nord (côté turc), ainsi que Meltem Samani, historien et militant pour la paix.
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* La Sous-commission de l'APCE va démarrer ses travaux *
Le Président de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) Mevlut Cavusoglu est en Azerbaïdjan pour participer au Forum mondial sur le dialogue interculturel.
Commentant sur les séances de la Sous-commission de l'APCE sur le Haut Karabakh, il a déclaré : "Les membres du Sous-commission de l'APCE sur le Haut-Karabakh permettra de déterminent eux-mêmes la date et les points à l'ordre du jour."
Il a rappelé au sujet de la nomination du Chef et des membres de la Sous-commission : « Notre objectif était de mettre en place cette entité, et nous l'avons fait. La tâche de l'APCE est de soutenir la résolution des conflits. Le Groupe de Minsk de l'OSCE continue à travailler sur cette question. Notre objectif n'est pas de s'immiscer dans leur travail. Les deux parties doivent se faire mutuellement confiance. La Sous-commission sur le Haut-Karabakh a été mise en place avec de bonnes intentions. L'APCE a adopté le projet relatif à sa création. Les membres de l'Assemblée peuvent également observer et/ou assister aux séances. La partie arménienne décidera elle-même si elle compte participer ou pas. Ce n'est pas nous qui décidons."
Répondant à une question sur l'ouverture d'un aéroport international à Stepanakert et les projets de l'Arménie d'organiser des vols vers cet aéroport, Cavusoglu a indiqué que la partie azerbaïdjanaise peut soulever cette question si elle le souhaitait, au cours de la prochaine session de l'APCE.
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* L'affaire Matthew Bryza toujours d'actualité *
Le Comité National Arménien d'Amérique (ANCA) a lancé une campagne contre la confirmation définitive Matthew Bryza comme ambassadeur américain en Azerbaïdjan.
"Le 27 Janvier malgré les fortes objections des sénateurs de son propre parti et de graves préoccupations exprimées par la communauté arméno-américaine, le président Obama a décidé que Matt Bryza fera un mandat complet comme ambassadeur américain en Azerbaïdjan," a déclaré l'ANCA ; et de préciser :
"Le dossier public a démontré son indifférence prolongée suite à la destruction par l'Azerbaïdjan du cimetière arménien de Djoulfa (Nakhitchevan), qu'il entretenait des liens très serrés et controversés avec des représentants du gouvernement azéri, une expérience profondément troublante comme diplomate de haut rang du Caucase, et la persistance de conflits d'intérêts liés à l'industrie énergétiques de la Caspienne.
Le président Obama n'a pas tenu compte de l'autorité du Sénat en nommant Matt Bryza comme ambassadeur américain en Azerbaïdjan. Demandez au Sénat de rejeter les tactiques du bras-de-fer présidentiel et d'envoyer un ambassadeur qui reflète les opinions et les valeurs du peuple américain."
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Extrait de la Radio Publique d'Arménie, de PanArmenian et de Armenialiberty
[1] Le ministre des Affaires étrangères, Elmar Mammediarov, a été son témoin lors de son mariage avec la turco-américaine Zeyno Baran.