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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Depuis quelques mois, l’Union
européenne est passée à la vitesse surmultipliée concernant les six pays du Partenariat
de l’Est - Ukraine, Moldavie, Belarus,
Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan – en multipliant les réunions et les visites.
Alors que la Commission de coopération parlementaire termine sa visite c’est au
tour du Vice-président de la BERD, Jan Fisher, d’arriver pour déterminer
les priorités en Arménie.
Le but est d’essayer de
diminuer autant que faire se peut, l’influence de la Russie dans cette partie
du monde. L’Ukraine, la Géorgie et l’Azerbaïdjan font de gros efforts pour se
détacher économiquement et surtout politiquement de la Russie, en lorgnant fortement
vers l’UE, voire vers les Etats-Unis par OTAN interposé. La mise en place de
stations de radar n’a rien d’innocent. Les millions d’euros prévus dans les
programmes ne seront pas de trop surtout en ces temps de crise. D’autant qu’au
bout il y a le gaz de la mer Caspienne. L’Arménie est probablement parmi ces
six, le pays le plus attaché à Moscou, non pour des raisons idéologiques mais
sécuritaires. La Turquie et l’Azerbaïdjan maintiennent un blocus depuis 1993 et
ne demanderaient pas mieux que de franchir la frontière, s’il n’y avait pas les
deux grandes puissances, USA et Russie. La France comme l’UE n’ont qu’un rôle
de figurant dans ce domaine.
L’UE commence sérieusement à
se désintéresser de la Turquie. Des milliards ont été versés à la Turquie comme
subvention en vue d’une adhésion hypothétique d’ici une douzaine d’année, et ces
sommes ont été englouties sans résultats tangibles au bout – c'est-à-dire mise
en place des valeurs de l’UE (Libertés, Démocratie, Droits de l’Homme) –, mais
ont servi à redresser l’économie du pays, lequel pays a maintenant des velléités
de puissance régionale avec un regard insistant vers le Proche-Orient, le tout
agrémenté d’une politique anti-israélienne et pro-musulmane . Ce qui bien sûr n’empêche
pas de nombreux pays européens de commercer de façon lucrative avec les dignes
successeurs de l’empire ottoman.
Les affaires sont les affaires.
***
*
Le président Serge
Sarkissian a reçu hier une délégation du Parlement européen conduite par Milan Gabrinoch,
le coprésident de la Commission de coopération parlementaire UE-Arménie.
Le président attache beaucoup
d’importance à la visite de la délégation du PE en l'Arménie et a exprimé
l'espoir que ce serait une bonne occasion de connaître les problèmes, les défis
et les développements de l’Arménie et dans la région, contribuant ainsi au
renforcement des relations Arménie-UE. Il est prévu que la délégation rencontre
des représentants des partis politiques, de la société civile et des organismes
d'Etat.
"Nos vœux et nos
aspirations sont claires. Nous voulons avoir une approche beaucoup plus
prospère, plus démocratique et plus sûre pour l'Arménie et pour une région
stable et pacifique. Nos efforts vont dans ce sens," a déclaré le Chef de
l’Etat.
Sous la coprésidence de M.
Milan Gabrinoch (Groupe Conservateurs et réformistes) et Mme Naira Zohrabyan (du
parti Arménie Prospère), la 12e réunion du Groupe de coopération parlementaire UE-Arménie s’est déroulée à
Erevan les 2 et 3 Novembre. Une déclaration finale a été adoptée au sortir de
la rencontre.
La
Commission de coopération parlementaire se félicite de l'intensification des
relations UE-Arménie des dernières années et l'ouverture de perspectives
ambitieuses pour la coopération dans les domaines politiques, économiques,
culturels, et autres. Elle soutient entièrement le Partenariat oriental et les
principaux objectifs de la révision de la Politique européenne de Voisinage,
notamment en mettant un lien fort et clair entre l'offre de l'UE pour chaque
pays partenaire et le taux d'avancement des réformes dans les pays respectifs.
La
Commission se félicite également du lancement des négociations sur l'Accord
d'association UE-Arménie, et note avec satisfaction les progrès accomplis. Elle
espère l'ouverture rapide de négociations sur le libre-échange UE-Arménie de
manière profonde et complète, et attend avec impatience le lancement de
l'Accord global de renforcement des programmes institutionnels.
La
Commission appuie l'ensemble des principes, sans exception, présenté par les
présidents des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE dans leurs déclarations
communes d’Aquilla en 2009 et de Muskoka en 2010. Elle soutient également la
déclaration de Deauville du 26 mai 2011 qui appelle toutes les parties au
conflit à faire un pas décisif vers un règlement pacifique du conflit, qui
déplore le statuquo inacceptable, qui condamne l'usage de la force, et qui insiste
sur la nécessité de préparer les populations à la paix.
Elle
soutient également avec le Groupe de Minsk les déclarations des coprésidents du
17 Juillet 2010 que toute tentative de sélectionner que certains éléments des
Principes de base, entrainera l’impossibilité de parvenir à une solution
équilibrée.
La
Commission se félicite de l'intention de l'UE d'accroître son soutien à une
résolution pacifique du conflit du Haut-Karabakh, et notamment attache une
grande importance pour éviter les propos incendiaires dans les déclarations
générales et belliqueuses, et souligne en particulier, que toute tentative de
résoudre le conflit par la force serait catastrophique.
Concernant
les relations avec la Turquie, la Commission déplore la non-ratification des
deux protocoles signés en 2009 sur l'établissement de relations diplomatiques,
l'ouverture de la frontière commune (fermée par la Turquie) et le développement
de la coopération. Elle souligne que le processus de normalisation arméno-turc
et les négociations arméno-azéries sous l’égide du Groupe de Minsk de l’OSCE sont
des processus séparés qui doivent progresser sur leurs justifications propres. Elle
note, cependant, que les progrès dans l'un des deux processus pourraient avoir
de vastes conséquences, potentiellement très positives dans la région, comme un
tout.
*
* Brèves de Turquie *
* Dogu Perinçek
Une délégation de 160
personnes s’est rendue en Suisse pour soutenir le chef du Parti des
travailleurs de la Turquie, Dogu Perinçek, lequel est sous le coup d’une
condamnation suisse pour négation du génocide arménien lors d'une manifestation
en 2005 à Lausanne.
Suite à cette condamnation, Mr.
Perincek a déposé une plainte contre la Suisse devant la Cour européenne des
Droits de l'Homme (CEDH).
La CEDH avait adressé à la
Turquie une lettre demandant un complément d’informations, Ankara vient de
répondre.
On attend la décision de la
CEDH.
* Relations avec Israël
Les relations entre la Turquie
et Israël sont susceptibles d’une nouvelle crise suite au projet de satellite
électro-optique Gokturk.
Le projet doit permettre à
la Turquie d’acquérir des images en haute résolution, d’Europe, du Caucase et du
Moyen-Orient, destinées au renseignement militaire ; officiellement pour renforcer la lutte contre le
Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).
Craignant que le satellite espionne
son territoire, Israël a fait pression sur la France, qui travaille à la
construction du satellite, en coopération avec la société italienne Telespazio,
pour faire arrêter le projet. Les responsables israéliens font également
pression à Ankara, par crainte du refus de la France.
Une fois le satellite lancé
en 2012, la Turquie sera en mesure de vendre les images. Israël tente
actuellement de négocier avec les responsables turcs, afin de s'assurer que la
Turquie ne vendra pas d’images d'Israël à des Etats ‘non-fiables’ (Iran,
Palestine, etc.).
La réponse des autorités
turques a été claire: "Pendant des années, Israël a obtenu des images de
notre territoire. Pour la première fois, nous aurons un satellite de même type.
La réciprocité est essentielle dans les relations internationales. S’ils
observent le sol turc, la Turquie aura le même droit. Aussi, nous déciderons
comment utiliser les images prises par notre satellite."
* Yusuf Halacoglu
Yusuf Halacoglu, membre du MHP (parti d’opposition
turque), historien de son état, compte
former une Commission pour contrer la campagne de reconnaissance du génocide
arménien, en prévision du centenaire de 1915.
Le
Président du Parlement turc, Cemil Cicek, en prendrait la direction.
*
* Brève d’Azerbaïdjan *
"Un consortium va être
créé pour construire un nouveau gazoduc qui transportera le gaz naturel azéri (projet
Shah Deniz II) vers l’Europe à travers la Turquie," a déclaré Nasirov, le Directeur
adjoint de Socar (société nationale azerbaidjanaise d’énergie).
Le gazoduc aura un débit de
16 milliards de m3/an, dont 10 destinés à l'Europe et 6 pour la
Turquie occidentale. Le coût du projet n’a pas été dévoilé.
Quatre projets de pipeline sont
en concurrence pour transporter le gaz azéri vers l'Europe : Nabucco ;
Interconnector Turquie-Grèce-Italie ;
Trans Adriatic Pipeline ; BP-led.
*
* Brèves d’Arménie *
* Edouard Nalbandian
"Les
Nations-Unies ne jouent et ne joueront aucun rôle majeur dans les efforts
internationaux pour mettre fin au conflit du Haut-Karabakh, même après que l'Azerbaïdjan
soit devenu membre de son Conseil de Sécurité," a déclaré hier le ministre
des Affaires étrangères Edouard Nalbandian.
"Les trois pays coprésidents et les membres permanents du Conseil de sécurité ont déclaré à maintes reprises que le conflit du Haut-Karabakh doit être résolu dans le cadre du Groupe de Minsk et non être déplacé vers d'autres structures. Je pense donc qu'il n'est pas nécessaire d’avoir des états émotionnels ou de dramatiser la situation, suite aux déclarations en provenance d’Azerbaïdjan. L'Arménie continuera à prendre des mesures en vue de la résolution du conflit du Karabakh sans avoir des ‘convulsions nerveuses’, travaillant pour le renforcement de la stabilité régionale et de la sécurité, et pour le développement de relations normales avec tous les Etats", a-t-il ajouté.
Abordant le processus de normalisation des relations arméno-turques, le ministre a exprimé ses regrets qu’Ankara continue de démontrer une position non-constructive sur la question, et de donner comme preuve la dernière déclaration du ministre turc des Affaires étrangères que la fourniture de l'aide humanitaire n’aura aucune influence sur la normalisation des relations. Le chef de la diplomatie arménienne reste toutefois confiant que les efforts vers la normalisation se poursuivront.
"Les trois pays coprésidents et les membres permanents du Conseil de sécurité ont déclaré à maintes reprises que le conflit du Haut-Karabakh doit être résolu dans le cadre du Groupe de Minsk et non être déplacé vers d'autres structures. Je pense donc qu'il n'est pas nécessaire d’avoir des états émotionnels ou de dramatiser la situation, suite aux déclarations en provenance d’Azerbaïdjan. L'Arménie continuera à prendre des mesures en vue de la résolution du conflit du Karabakh sans avoir des ‘convulsions nerveuses’, travaillant pour le renforcement de la stabilité régionale et de la sécurité, et pour le développement de relations normales avec tous les Etats", a-t-il ajouté.
Abordant le processus de normalisation des relations arméno-turques, le ministre a exprimé ses regrets qu’Ankara continue de démontrer une position non-constructive sur la question, et de donner comme preuve la dernière déclaration du ministre turc des Affaires étrangères que la fourniture de l'aide humanitaire n’aura aucune influence sur la normalisation des relations. Le chef de la diplomatie arménienne reste toutefois confiant que les efforts vers la normalisation se poursuivront.
Réactions
L’opposition
et certains analystes ont exprimé de sérieuses préoccupations à ce sujet. Ils
ont également critiqué le gouvernement arménien pour avoir omis de faire
échouer l'élection de l'Azerbaïdjan au Conseil de sécurité la semaine dernière
et que c’était un revers pour la politique étrangère de l’Arménie.
Armen
Rustamian, président de la Commission des Affaires étrangères et membre
FRA-Dachnaktsoutioun, a rejeté les arguments du ministre : "Je ne
suis absolument pas d’accord que nous ne devons pas réagir émotionnellement au
fait que l'Azerbaïdjan soit devenu membre non-permanent du Conseil de sécurité.
Ce n'est pas une réponse adéquate à la situation."
Selon des sources bien
informées, "l'Azerbaïdjan aurait offert des forfaits et des incitations
monétaires à nombre de délégués de l'ONU, ainsi que des aides économiques à des pays en
difficulté financière en échange de leurs votes à Assemblée générale de l'ONU
qui élisait les 10 membres non-permanents du Conseil de sécurité. Par des
chemins non avouables, l'Azerbaïdjan a acquis le soutien des pays islamiques,
de la Ligue arabe, du Mouvement des pays non-alignés, ainsi que de la CEI.
Pourtant, malgré ce lobbying inhabituelle, il a fallu à l'Azerbaïdjan 17 tours
de scrutin pour recueillir le nombre de votes nécessaires, et c’est seulement
après que la Slovénie, son principal rival, se soit retirée en signe de
protestation contre ce type d’agissement. Le ministre des Affaires étrangères
slovène, Samuel Zbogar, s’est plaint en disant que son pays ‘n’approuvait pas
la façon dont cette campagne s’est déroulée’. Bien qu'il n'ait pas donné de
détails, il faisait allusion aux somptueux cadeaux distribués par
l'Azerbaïdjan."
Le monde musulman a majoritairement une position pro-azérie, ce qui est l’une des principales raisons de la forte opposition de l'Arménie à toute participation de l'ONU dans le processus de paix au Karabakh. On se souvient qu’en 2008, l’Azerbaïdjan avait obtenu de l’ONU une résolution non-contraignante qui demandait "un retrait immédiat, complet et inconditionnel des forces arméniennes des territoires azerbaïdjanais occupés."
Le monde musulman a majoritairement une position pro-azérie, ce qui est l’une des principales raisons de la forte opposition de l'Arménie à toute participation de l'ONU dans le processus de paix au Karabakh. On se souvient qu’en 2008, l’Azerbaïdjan avait obtenu de l’ONU une résolution non-contraignante qui demandait "un retrait immédiat, complet et inconditionnel des forces arméniennes des territoires azerbaïdjanais occupés."
*
* Brève de l’OSCE *
Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE - les
ambassadeurs Bernard Fassier (France), Robert Bradtke (Etats-Unis), et Igor
Popov (Fédération de Russie) – ainsi que l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk
(Représentant personnel du Président de l'OSCE en exercice) ont présenté leur
rapport annuel d'activités le 3 Novembre devant le Conseil permanent de l'OSCE,
en vue du prochain Conseil des ministres de l'Organisation à Vilnius.
En résumant leurs efforts de médiation pour un règlement durable et pacifique du conflit du Haut-Karabakh, ils ont noté que sur l’année, ils ont visité la région à huit reprises et tenu quatorze réunions séparées en différents endroits avec les présidents Aliev et Sarkissian. Ils ont également franchi à pied la ligne de contact par quatre fois au cours des quatorze derniers mois, démontrant ainsi que la ligne n'est pas une barrière permanente entre les peuples de la région, et que la coordination militaire dans la mise en œuvre du cessez-le feu est possible lorsque toutes les parties sont la veulent.
Soulignant l'engagement continu de leurs trois gouvernements, y compris au plus haut niveau, les coprésidents ont également réitéré qu'il n'y a pas de solution militaire et que la volonté politique des côtés est essentielle pour prendre les décisions difficiles nécessaires pour aller au-delà de l'état inacceptable de statuquo et arriver à la paix.
Les ambassadeurs ont également décrit les efforts nécessaires en vue d’améliorer l'atmosphère des négociations, de renforcer l'application du cessez-le-feu, et de promouvoir la compréhension entre les peuples de la région. Ils prévoient de se rendre à nouveau dans la région fin Novembre pour continuer à développer des propositions et discuter de la poursuite du processus de négociation.
En résumant leurs efforts de médiation pour un règlement durable et pacifique du conflit du Haut-Karabakh, ils ont noté que sur l’année, ils ont visité la région à huit reprises et tenu quatorze réunions séparées en différents endroits avec les présidents Aliev et Sarkissian. Ils ont également franchi à pied la ligne de contact par quatre fois au cours des quatorze derniers mois, démontrant ainsi que la ligne n'est pas une barrière permanente entre les peuples de la région, et que la coordination militaire dans la mise en œuvre du cessez-le feu est possible lorsque toutes les parties sont la veulent.
Soulignant l'engagement continu de leurs trois gouvernements, y compris au plus haut niveau, les coprésidents ont également réitéré qu'il n'y a pas de solution militaire et que la volonté politique des côtés est essentielle pour prendre les décisions difficiles nécessaires pour aller au-delà de l'état inacceptable de statuquo et arriver à la paix.
Les ambassadeurs ont également décrit les efforts nécessaires en vue d’améliorer l'atmosphère des négociations, de renforcer l'application du cessez-le-feu, et de promouvoir la compréhension entre les peuples de la région. Ils prévoient de se rendre à nouveau dans la région fin Novembre pour continuer à développer des propositions et discuter de la poursuite du processus de négociation.
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Extrait de
Radiolour et de PanArmenian.net