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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires
Dès que le mot
génocide arménien est prononcé, Ankara réagit de façon épidermique et passe
rapidement aux menaces, d’abord économiques sur les contrats en cours ou à
venir, puis politiques avec l’envoi d’une délégation de parlementaires de tous
bords pour expliciter l’erreur à ne pas commettre, et enfin rappel de l’ambassadeur.
Depuis deux ans et demi, un argument supplémentaire est venu enrichir le
dispositif turc : le risque de faire échouer les négociations de
normalisation des relations arméno-turques si vote il y a, négociations qui
sont gelées pour ne pas dire mortes. Le prochain débat à l’Assemblée nationale
française ne déroge pas à la règle.
Pendant que la main
droite caresse les Occidentaux dans le sens du poil en faisant miroiter des
contrats mirifiques, de la nécessité d’avoir un pont entre l’Orient et
l’Occident, d’être le bras armé de l’OTAN dans la région, etc, etc, la main
gauche rassure les dirigeants azéris que rien ne sera fait avec l’Arménie, et
certainement pas la levée du blocus, avant que l’Azerbaïdjan ne récupère
l’intégrité de son territoire, sans les Arméniens autant que faire se peut. Et
les Occidentaux de gober tout cru ce discours, pensant que ce faisant, le cœur
d’Erdogan va pencher vers l’Ouest, alors que depuis la mise en œuvre de la politique
du ‘zéro problème avec les voisins’ du sieur Davutoglu, les regards d’Ankara se
tournent essentiellement vers l’Est et le Sud.
Voulant se rapprocher
des pays arabes, les dirigeants turcs ont tout simplement oublié qu’en écriture
arabe le chiffre ‘0’ signifie ‘5’, d’où un nombre de problèmes croissant avec
les voisins.
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*
Jeudi, la Turquie a menacé de rappeler son ambassadeur en
France et de geler les liens avec Paris si le Parlement français vote la
semaine prochaine un projet de loi criminalisant la négation du génocide
arménien.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s’adressant
aux parlementaires turcs, a déclaré : "Il est hors de question de
laisser sans réponse une tentative faite par un président, un gouvernement ou un
parlement, de déshonneur notre pays et notre nation. Si cette proposition est
votée, la France sera la pionnière du retour d'une mentalité du Moyen-âge en
Europe."
"Il y aura des conséquences irréparables dans toutes
les relations bilatérales. La Turquie considère que c'est un acte hostile de
l'exécutif français. Toute coopération avec le gouvernement français, et tous
les projets communs, seront gelés," a déclaré l'ambassadeur turc Engin Solakoglu à l'AFP, ajoutant qu'il
s'attend à être rappelé à Ankara pour une durée indéterminée.
Le ministère français des Affaires étrangères a refusé de
commenter directement ces propos. "La Turquie est une amie et un allié
important", a déclaré le porte-parole Bernard Valero.
En attendant le Parlement turc envoie une délégation à Paris.
La délégation, composée également des partis d’opposition, sera conduite par le
président de la Commission des relations étrangères, Volkan Bozkir, un ancien
diplomate de carrière. Les parlementaires turcs doivent expliquer à leurs
interlocuteurs français "les dégâts
que peut causer cette disposition sur les rapports franco-turcs", a-t-on appris
de source sûre.
(…)
Le ministre Ahmet
Davutoglu a déclaré que la politique menée ces derniers temps par la
Turquie au Moyen-Orient "a fait plier Israël" devant la Turquie, et
isoler l'Etat juif dans la région.
S'exprimant au cours des débats budgétaires au Parlement
turc, Davutoglu a poursuivi en indiquant : "La politique étrangère de
la Turquie est dépendante des pays occidentaux et qu'il y a un décalage de
l'axe de la politique étrangère de la Turquie vers l'Est. De plus, la Turquie
n'était jamais restée silencieuse face à ‘l'oppression’. C'est notre politique,
qui fait qu'Israël s'est agenouillé face à nous dans la région. Nous avons
toujours pris le parti des gens qui réclament la démocratie, et non celui des
régimes autoritaires et oppressifs."
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* Brève
Grande-Bretagne *
"Je respecte l'opinion de la population du
Haut-Karabakh, leur droit de libre expression de la volonté. Je pense qu'ils
doivent devenir des participants du processus de paix », a déclaré à Erevan le membre
de la Chambre des Lords britannique, Caroline
Cox.
La baronne évalue positivement l'approche de l'Artsakh au
processus de règlement. "Je regrette que l'Azerbaïdjan réponde de temps en
temps dans une manière très agressive et parle de l'accumulation de son arsenal
militaire. J’espère beaucoup que l'Azerbaïdjan adoptera une approche plus
civilisée et la plus rationnelle et surtout la mettra en action, car il a
souvent dit une chose et fait autre chose," a déclaré la baronne Cox.
* Brèves Etats-Unis *
Les élus, Frank Pallone, Jr. et Adam Schiff, ardents défenseurs de la Cause arménien au
Congrès, ont rencontré le secrétaire d'Etat adjoint Philip Gordon pour résoudre
les problèmes liés à l'Arménie et au Haut-Karabakh. La rencontre rentre dans le
cadre du dialogue continu entre ces représentants du lobby arménien et le
Département d'État sur l'importance des relations Etats-Unis-Arménie, selon le
quotidien Asbarez.
Lors de la réunion, ont été abordés : - l'importance de
la diaspora arménienne aux Etats-Unis ; - la nécessité de continuer à
soutenir l'Arménie comme une alliée solide ; - l'importance de l'aide financière
accordée l'Arménie ; - la nécessité de la parité entre l'Azerbaïdjan et
l'Arménie sur l'aide militaire octroyée ; - et l'importance du soutien des
Etats-Unis au Haut-Karabakh.
Les membres ont également exprimé leur préoccupation sur la
posture agressive de l'Azerbaïdjan. Les membres ont préconisé des politiques montrant
le soutien des Etats-Unis à l’Artsakh, tels un développement accru de l’assistance
humanitaire ou la participation des Karabakhis au processus de paix du Groupe
de Minsk de l’OSCE. Une préoccupation constante des membres concerne le manque de
subvention au Haut-Karabakh, malgré l'approbation du Congrès.
"L'Arménie est une alliée essentielle pour les
Etats-Unis et la politique de l'Administration doit refléter l'importance de
cette relation. Bien que les militants de la Cause arménienne, continuent de se
battre pour des niveaux plus élevés de l'aide étrangère à l'Arménie et au Haut-Karabakh,
pour la reconnaissance officielle du génocide arménien et d'autres questions
importantes pour la communauté arménienne, le Département d'Etat doit savoir qu’une
action forte est nécessaire en leur nom," a déclaré Franck Pallone.
Les membres de l'administration sont appelés à prendre des
mesures significatives pour montrer leur soutien à l'Arménie et contester la politique
hostile de la Turquie et de l'Azerbaïdjan envers leur voisin.
"Il est plus important que jamais que les Etats-Unis
soutiennent le droit à l'autodétermination du peuple du Haut-Karabakh. Fournir
ces ressources au Haut-Karabakh n’est pas seulement pour aider les Karabakhis
face aux crises humanitaires résultant du double blocus imposé par la Turquie
et l'Azerbaïdjan, mais elles aideront aussi à stabiliser la région en
démontrant notre engagement continu à une résolution pacifique du conflit. Je
continuerai à me battre pour que des ressources adéquates soient versées à
l’Artsakh, ainsi que pour la reconnaissance officielle du génocide arménien,"
a déclaré pour sa part Adam Schiff
(…)
"Il n'y a pas de solution militaire à ce conflit, tout
comme le statu quo est inadmissible. Les deux parties ne doivent pas épargner leurs
efforts pour parvenir à un accord final. Il est de la responsabilité des
présidents arménien et azerbaïdjanais de prendre des décisions difficiles et à
rapprocher les deux communautés pour s'entendre sur la paix," a déclaré
l’ambassadeur américain en Azerbaïdjan, Matthew
Bryza.
"Je crois que les deux présidents peuvent parvenir à un
consensus sur les bases d'un accord-cadre, parce que nous ne pouvons pas mettre
de côté les questions de fond", a-t-il ajouté, et qu'il était sûr que,
grâce à des mesures de confiance, les présidents seront en mesure de créer la
confiance entre eux, et entre les deux peuples.
(…)
"Comme coprésidents du Groupe de Minsk, les Etats-Unis
et la Russie coordonnent étroitement, avec la France, les efforts pour aboutir
à un règlement pacifique et négocié du conflit au Haut-Karabakh", a
déclaré le secrétaire d'Etat adjoint, Philip
H. Gordon, au Sénat concernant la Russie.
(…)
Le conseiller à l'ambassade de l'Azerbaïdjan aux Etats-Unis,
Nasimi Aghaiev, a envoyé une lettre
à l'éditeur du New York Times, pour protester contre la couverture récente duNew York Times sur le Haut-Karabakh.
L'auteur Anastasia Taylor-Lind, rappelle que le 2 Septembre,
le Haut-Karabakh a fêté ses 20 ans d'indépendance, même si il reste méconnu par
la communauté internationale.
En réponse à l'article, Nasimi Aghaiev réitère sa longue
liste d’arguments "Le Haut-Karabakh n'est ni une ‘région contestée’, ni
une ‘république’, mais plutôt une partie intégrante et internationalement
reconnues de l'Azerbaïdjan, sous l'occupation illégale par l'Arménie voisine.
Le caractère illégal de l'occupation et l'expulsion de 750.000 citoyens
azerbaidjanais des territoires occupés, c’est-à-dire le Haut-Karabakh et les
sept districts adjacents, est largement reconnu et a été condamné notamment par
le Conseil de sécurité des Nations Unies."
* Le coin des experts
"Le retrait des troupes américaines d'Irak est un signe
avant-coureur d’une future guerre contre l'Iran. Si les forces américaines
restent en Irak, cela entrainerait inévitablement des conséquences
imprévisibles, et notamment des frappes sévères sur les bases américaines,"
a déclaré le directeur du Centre de Recherche Stratégique dans les domaines
religieux et politiques contemporains, Maxime
Chevtchenko.
"Avant d'attaquer l'Iran, l'Occident devra renverser le
régime de Bachar al-Assad en Syrie et régler le problème du Hezbollah au Liban,
qui ne manquera pas d’envoyer des missiles sur Israël en cas de guerre contre
Téhéran. Ainsi, une conclusion se dégage que l'Iran sera attaqué, apparemment à
partir du territoire de la Géorgie, étant donné que des forces aériennes
israéliennes sont déployées dans les aérodromes géorgien," a-t-il souligné.
Le politologue et député de la Chambre basse conseille Bakou
de s'abstenir de toute solution militaire dans le conflit du Haut Karabakh, en
cas de guerre en Iran : "Une telle démarche aura automatiquement un
impact négatif sur le développement économique de l'Azerbaïdjan, compte tenu du
partenariat stratégique entre l'Arménie et l'Iran."
L’expert russe appelle en outre à une résolution pacifique
du conflit.
*
Extrait de
Armenialiberty, de Radiolour et de PanArmenian