Traductions et
commentaires de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
Il y a ce que l’on dit, et il y a ce que l’on fait. Dans le cas de l’Azerbaïdjan, il y a longtemps que cette maxime est
mise en œuvre, il suffit pour s’en convaincre d’écouter les propos du sieur
Aliev, ex et futur président à la fois, de lire les documents signés lors des
rencontres trilatérales sous l’égide de Moscou ; puis l’écouter une fois
rentré chez lui et voir le comportement de ses troupes sur la frontière avec
l’Arménie et sur la ligne de contact avec la RHK. On se croirait devant
un mauvais remake du Dr Jekyl et de M. Hyde.
Toujours est-il que le
comportement incohérent d’Ilham Aliev penche de plus en plus du côté Hyde vu que son côté Jekyl a cessé de captiver son auditoire à
commencer par les médiateurs internationaux et très probablement une bonne
partie de sa population.
Les médiateurs, car ils
ne savent plus quoi proposer vu qu’en face d’eux ils ont un entêté notoire qui
ne désire qu’une chose : récupérer la totalité des territoires perdus sans
compromis aucun, négociations ou pas. Quant
à la population azerbaidjanaise, elle commence à se lasser de ce potentat qui
s’accapare la richesse du pays lui prodiguant quelques miettes de temps à autre.
Vingt ans après les événements tragiques, les réfugiés vivent pour la plupart d’entre
de façon précaire malgré l’aide internationale et surtout malgré les milliards
de pétrodollars arrivant dans les caisses de l’Etat, c’est à dire du clan Aliev
et de ses apparatchiks.
Si le risque de voir
un jour la Turquie envahir l’Arménie est quasi nul, ce n’est hélas pas le cas
de l’Azerbaïdjan. Avec un tel irresponsable qui se prend pour Dieu le fils - le
père étant mort en 2003, qui ne cesse de se surarmer, les craintes d’une
attaque d’envergure sur le Karabakh sont à prendre au sérieux, même si pour
nombre d’observateurs le risque est faible ; car s’il est entêté il n’est
pas idiot, il sait très bien qu’en attaquant l’Arménie, il aura en face de lui
les troupes russes. Cela dit, attaquer le Karabakh ne signifie pas pour autant
qu’on lui laissera les coudées franches.
Ceci expliquant cela,
les manœuvres se multiplient côté arménien. Comme dit le proverbe : «Deux
précautions valent mieux qu’une».
***
Traductions
***
"Il est grand temps pour la
République du Haut-Karabakh de participer à part entière aux négociations sur
le règlement du conflit. Peu à peu l'Arménie et les pays coprésidents du Groupe
de Minsk de l'OSCE vont arriver à la conclusion qu'il est temps pour le
Haut-Karabakh de s’asseoir à la table des négociations. Nous avons besoin de
temps pour progresser sur le sujet et être en mesure de le justifier. La chose
la plus importante est que nous avons gagné et cherchons à faire reconnaître la
RHK," a déclaré le ministre arménien de la Défense, Seyran Ohanian. La rapide évolution de
la situation dans la RHK a convaincu le ministre.
Suite
Suite
***
L’Azerbaïdjan fourbie ses armes
tout en jouant les innocents
Mardi,
le ministre de la Défense azerbaïdjanais, Safar
Abiev, a renouvelé ses menaces de mettre fin au conflit du Haut-Karabakh
par la force, déclarant que la partie arménienne doit quitter les territoires
occupés sans aucune autre option.
***
De l’eau dans
le gaz irano-turc
Les représentants du ministère des Affaires étrangères iranien ont critiqué les déclarations du Vice-Premier ministre turc, Bulent Arinc, qui avait tancé l'Iran à propos des attaques du PKK. Ainsi le site du ministère tuc avait accusé l'Iran d'aider le PKK et avait indiqué que :
"Ankara était prêt à entreprendre n'importe quelle action
contre l'Iran."
***
Il y a des
habitudes séculaires tenaces
La Turquie qui se prétend «tolérante», continue au niveau de l'Etat de soutenir les insultes contre les Arméniens. Ainsi est mis en vente un livre écrit par le nationaliste turc Haluk Kirci intitulé «
L’époque des Arméniens
- N’oublie pas», dans lequel l’auteur pousse à la xénophobie et au
nationalisme, et qui va bien au-delà des limites du tolérable pour insulter
toute une nation.
Suite
***
Le coin des
experts
* Lévon Chirinian
"La Turquie n'a jamais renoncé à
son idée de neutraliser l'Arménie en tant que facteur politique. Elle joue sous
le couvert d’un ‘islam soft’ et se positionne comme un Etat puissant. Certes,
la Turquie est un pays puissant, mais pas autant qu'elle veut le
paraître," a déclaré le politologue Lévon Chirinian.
* Ruben Safrastian
" Concernant la Syrie, une série
d'événements ont lieu qui peut aggraver la situation dans ce pays. Il y a
certes des victoires des deux côtés, mais les émeutes au cœur de Damas et d’Alep
ont été maitrisées, bien que les combats continuent toujours. Parallèlement, la
diplomatie iranienne est devenue très active. Téhéran soutient activement la
Syrie et condamne les démarches turques," a déclaré le Directeur de
l'Institut des Sciences Oriental, Ruben
Safrastian, ajoutant que les forces gouvernementales [syriennes] ont
beaucoup de difficulté à modifier l'équilibre des forces en leur faveur.
* Stanislav Tarasov
"L'Ukraine est au-dessus des
soucis de l'Azerbaïdjan. Kiev joue le rôle moteur dans les relations
azéro-ukrainiennes," a déclaré le politologue russe, Stanislav Tarasov.
***
*
Extrait de
Radiolour, de PanArmenian, de Armenpress, et de News.am