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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
Malgré les efforts de
l’Arménie de vouloir dissocier le processus de résolution du conflit du
Haut-Karabakh de celui de la normalisation des relations avec la Turquie,
Ankara maintient sa trajectoire et refuse le moindre assouplissement de sa
position. Il faut dire que pour ce faire, Bakou met la pression en jouant avec
les robinets de ses pipe-lines, le tout avec des contrats commerciaux juteux
sur les infrastructures de transports et plus récemment
sur des achats massifs
d’armements.
Et gare si Ankara
déroge à cette règle et essaie d’avoir le moindre contact avec Erevan ;
une hystérie collective se déclenche immédiatement chez les dirigeants azéris.
On se souvient de la colère du clan Aliev lorsque le président Abdullah Gül a
félicité son homologue Serge Sarkissian pour sa réélection, et plus récemment quand
une petite compagnie privée turque a voulu ouvrir une ligne Erevan-Van.
Bien évidemment les
largesses de Bakou ne se limitent à la Turquie mais également à la Géorgie,
chemin obligé pour le transit de ses oléoducs et gazoducs. Là aussi, la
pression est permanente pour empêcher l’Arménie de commercer avec l’extérieur.
N’a-t-on pas vu la ministre des Affaires étrangères géorgienne, Maya Panjikidze,
en visite à Erevan la semaine passée, repousser le projet de voie ferrée avec
l’Abkhazie, et donc avec la Russie, qui aurait permis à Erevan de commercer
avec la Russie autrement que par la route ou par la voie maritime ?
Les deux processus
étant l’un dans une impasse et l’autre gelé, il reste à la communauté
internationale et plus précisément aux coprésidents du Groupe de Minsk de
prendre leurs responsabilités et de mettre les points sur les i avec l’empêcheur
de tourner en rond. Car si des observateurs ou des experts sont capables d’analyser
ce qui se passe ou comment les choses évolues, il est clair que les Etats-Unis,
la Russie et la France en connaissent beaucoup plus grâce aux moyens
sophistiqués dont ils disposent. En attendant sans doute pour agir qu’il commette
l’irréparable, ils se contentent de caresser le calife de Bakou dans le sens du
poil, avalant couleuvres sur couleuvres.
Il n’est pas besoin
d’être devin pour voir que la diplomatie des petits pas ne sert à rien avec le
potentat azéri. Le surarmement n’implique qu’un seul but : le clan Aliev
se prépare à la guerre. Pour son chef, négocier ne signifie qu’une seule et
unique chose : d’abord gagner du temps, dans l’espoir insensé d’obtenir le
beurre, l’argent du beurre et la crémière par-dessus – c'est-à-dire les sept
districts entourant le Haut-Karabakh, le Haut-Karabakh lui-même et cerise sur
le gâteau, le retrait de toutes forces arméniennes.
Il est dommage que son
aveuglement ne lui permette pas de voir que le Haut-Karabakh est définitivement
perdu pour lui, que les districts coincés entre l’Arménie et le Haut-Karabakh
ne sont plus négociables et que les autres comme Aghdam, Fizuli ou Djebraïl,
lui passeront également sous le nez s’il maintient sa position maximaliste.
Quant à faire la
guerre, même avec son armement sophistiqué, il se retrouvera face à la Russie
qui, selon les accords militaires passés avec Erevan, interviendra en cas
d’agression contre l’Arménie. Comme pour la Géorgie, il ne pourra compter ni
sur les Etats-Unis, ni sur l’OTAN et encore moins sur l’UE. Il est peu probable
que les pays arabes et même la Turquie lui viennent en aide si la Russie s’en mêle.
Au final, il ne pourra même pas profiter des milliards qu’il a amassés !
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Traductions –revue de presse
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Azerbaïdjan
Le Représentant spécial pour les conflits du Président de
l'OSCE, l'Ambassadeur Andrii Deshchytsia
est arrivé à Bakou dans le cadre de sa visite dans le Sud-Caucase.
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Le coin des experts
"Le
processus de normalisation arméno-turque a présenté Ankara comme un partenaire
peu sérieux à la communauté internationale. Malgré cela, les responsables
turcs, à commencer par le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, font
périodiquement des déclarations ridicules, indiquant leur volonté de normaliser
les relations arméno-turques. Mais en fait,
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress et de Tert.am