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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
Que ce soit le processus de normalisation des relations arméno-turques
basé sur les protocoles ou le processus arméno-azéri des négociations de paix
pour la résolution du conflit du Haut-Karabakh sous l'égide du groupe de Minsk
de l'OSCE, l'avenir reste sombre.
Il n'y a aucune embellie à attendre du premier, Ankara ayant fermement
lié la ratification des Protocoles, signés avec l'Arménie en Octobre 2009, à la
résolution du conflit du Haut-Karabakh. Que ce soit le président Abdullah Gül
ou le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, la réponse est la même : une
ouverture de la frontière arméno-turque, aussi infime soit-elle, n'est pas
envisagée. Que ce soit l'UE ou les Etats-Unis, aucune pression sinon verbale
n'est mise pour améliorer ses relations avec sa voisine, alors pourquoi aller
plus vite que la musique. Un autre élément, et de taille, vient officieusement
contrecarrer toute avancée : la célébration prochaine du centenaire du génocide
des Arméniens par l'empire ottoman, dont la Turquie actuelle est l'unique héritière
directe.
Quant au second processus, c'est l'intransigeance territoriale des dirigeants
azerbaidjanais qui, se croyant au-dessus des lois grâce à leurs revenus
pétroliers, empêche
toute progression des négociations. Les coprésidents du
groupe de Minsk de l'OSCE depuis plusieurs années, et malgré plusieurs
propositions, limitent essentiellement leurs actions à éviter que le potentat
azéri se lance dans une nouvelle guerre. Certes il y a les quatre Résolutions
du conseil de sécurité des Nations-unis votées en 1992, c'est-à-dire au plus
fort de la guerre arméno-azerbaidjanaise et que Bakou réclame leur application
à corps et à cri. Imaginons que l'Arménie les applique, que se passerait-il ?
Les militaires arméniens se retireraient totalement, c'est-à-dire des
sept districts entourant le Haut-Karabakh ainsi que du Haut-Karabakh laissant
la population arménienne sans défense aucune. C'est l'administration et l'armée
azéries qui prendraient la relève avec dans ses bagages une arrivée massive
d'azerbaidjanais de tout poil. Il n'est pas besoin d'avoir fait des études très
poussées pour entrevoir le devenir des Arméniens. Car ne nous y trompons pas,
aucun Occidental ne leur viendra en aide autrement qu'en parlotes.
Il faut être un débile profond pour croire qu'après cela Bakou, grand
défenseur des droits de l'homme et des valeurs démocratiques, va négocier avec l'Arménie le statut du
Haut-Karabakh.
(…)
Le ministre des Affaires étrangères de l'Arménie, Edouard Nalbandian,
était présent à l'occasion du 70ème anniversaire de l'exécution du
groupe Manouchian au Mont Valérien. Je me suis permis de l'aborder pour lui
poser une ou deux questions sur le devenir du processus de négociations avec
l'Azerbaïdjan.
Certes, je ne m'attendais pas à recevoir des confidences sur les
détails des rencontres, toutefois il a bien voulu me donner son sentiment : "Les
négociations piétinent depuis de nombreux mois et vont très probablement continuer
de la sorte dans les mois à venir. Aucune avancée n'est en vue, cela dit, il ne
faut absolument pas rompre le dialogue [avec la partie adverse] et toujours persévérer."
Cela ne fait que conforter l'analyse des experts et des observateurs
sur le fait que Bakou n'a aucunement l'intention de céder quoi que ce soit aux
Arméniens et qu'il attend le moment propice pour changer de stratégie et
utiliser des moyens moins pacifiques.
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Traductions – revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, deZaman et de Hurriyet
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Arménie
"L'Azerbaïdjan n'a ni la capacité, ni la possibilité de
déclencher une guerre à grande échelle. Nous nous trouvons dans un état de ni
guerre, ni paix", a déclaré le
président Serge Sarkissian au 10e congrès de l'Union des Volontaires.
"Les autorités azerbaïdjanaises cherchent à créer l'impression que la lutte pour le Karabakh continue. Des militaires et des civils continuent de mourir à la ligne de contact. Ces actions n'ont rien à voir avec la guerre, ce sont
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OSCE
Conformément aux accords conclus, l'OSCE a effectué mardi un suivi planifié de la ligne de contact entre les forces armées du Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan dans le secteur de la route Mardakert-Terter.
Côté RHK, le suivi a été effectué par Yevgeny Sharov (Ukraine), Christo Christov (Bulgarie), et Peter Svedberg Suède).
Côté Azerbaïdjan, l'ambassadeur Andrzej Kasprzyk (Pologne) et William Pryor (Grande-Bretagne) ont assuré la surveillance.
Aucune
violation du cessez-le-feu n'a été relevée.
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La Grande-Bretagne et le conflit du Karabakh
"Pour
l'Azerbaïdjan le conflit du Karabakh est une question d'ambition, pour les
Arméniens du Karabakh, c'est une question de vie ou de mort", a
déclaré Stephen Pound, député Travailliste,
concernant le conflit entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan lors du débat sur
la politique du Royaume-Uni à la Chambre des communes britannique.
"Il
est difficile de comprendre et presque impossible d'apprécier la pleine étendue
et l'horreur de la guerre qui a fait rage au Haut-Karabakh entre Février 1988
et Mai 1994.
En
1994, il a été reconnu que c'était un conflit gelé. Le groupe de Minsk
travaille dur pour
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Azerbaïdjan
L'ambassade
d'Azerbaïdjan en Lettonie a envoyé une note de protestation signée par l'Ambassadeur
Elman Zeïnalov au ministère des
Affaires étrangères concernant les "erreurs" relatives à "l'intégrité
territoriale" de l'Azerbaïdjan relevé dans le manuel intitulé "La Géographie du nouveau monde".
Bakou a été contrarié par le fait que le manuel en question consacre un
chapitre à la République du Haut-Karabakh et à son drapeau.
Le
conseiller culturel de l'ambassade, Geray Muradov, a indiqué que les
représentants des ambassades des Etats membres du GUAM en Lettonie [Géorgie,
Ukraine, Azerbaïdjan, Moldavie] se sont réunis. Toutefois il a ajouté que
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Jean-Louis Debré à Ankara
Jean-Louis Debré s'est rendu en Turquie la semaine dernière et a rencontré
le président Abdullah Gül, ainsi que son homologue Haşim Kılıç. La visite et
les messages transmis par le président de la Cour constitutionnelle revêtent
une importance particulière à la veille de la préparation par la diaspora
arménienne de la commémoration du 100e anniversaire du génocide arménien. La
Turquie ne reconnaît pas les massacres des Arméniens comme étant un génocide.
L'annulation
par le Conseil constitutionnel français du projet de loi voulant pénaliser la
négation du génocide a évité une crise majeure entre la Turquie et la France en
2012. Monsieur Debré a indiqué que
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Le coin des analystes et des observateurs
Le Dr. Kamer Kasim, vice-président de l'Organisation
internationale de recherche stratégique, Chef du Département des Relations Internationales
de l'Université Baysal, et doyen de la Faculté des sciences économiques et
administratives a déclaré en relation avec la visite du coprésident américain
du groupe de Minsk en Turquie :
"L'administration américaine pense qu'il n'y a aucun lien
entre les relations Turquie-Arménie et le problème du Haut-Karabakh. Cette
approche n'est pas réaliste et avec le processus des protocoles, il est devenu
évident qu'il y a des liens forts entre ces deux sujets. Les autorités turques
ont indiqué clairement que
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