Turquie, Arménie, Etats-Unis, France, Union européenne, Israël
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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
Magnifique coup médiatique de la part du Chef du gouvernement de l'Etat
génocidaire turc (Cf. le texte complet ci-après).
Certes cela sort de l'ordinaire, cela en jette plein la vue, mais cela
ne modifie en rien la situation existante car présenter "ses
condoléances" ne signifie pas reconnaître la nature des événements de
1915, ni présenter ses excuses, et encore moins proposer une quelconque réparation,
même morale.
Bien sûr, vaut mieux présenter ses condoléances aux descendants des
victimes - cela ne coute rien ou si peu -, que de vitupérer comme son fidèle
ami Ilham Aliev. Cerise sur le gâteau, cela attire la sympathie des
Occidentaux, Etats-Unis en tête, pour lesquels le geste de la Turquie est un
signe positif vers un début de commencement de dialogue interrompu au lendemain
de la signature des protocoles de normalisations des relations arméno-turques. Quant
à l'Azerbaïdjan,
il a marqué l'événement par une augmentation des violations du
cessez-le-feu, portant leur nombre à 600 durant la semaine écoulée. Le seul à
tirer son épingle du jeu reste la France, pour qui un génocide est un génocide
et non un 'medz yéghern' comme aime si bien le dire Obama.
Toujours est-il que ce geste et les propos associés donnent une idée de
la manière dont sera traitée la commémoration du centenaire du génocide
arménien. Il sera noyé dans les commémorations du centenaire du débarquement de
Gallipoli et l'extermination des 1,5 million d'Arméniens sera gentiment associée
aux pertes de la première guerre mondiale.
Donc rien à attendre du gouvernement turc, pas plus d'ailleurs des
Etats-Unis pour qui l'allié fidèle turc et membre de l'OTAN prime sur
l'utilisation du mot 'génocide', rien à attendre non plus de l'Union européenne,
laquelle empêtrée dans ses contradictions essaie de gérer au mieux ses
problèmes de voisinage oriental.
Mais alors d'où va venir le changement ? De la société civile bien sûr
qui, par ses propres réseaux sociaux, dit ce qu'elle pense et très souvent agit
de même. Le gouvernement turc en essayant d'interdire Tweeter, Facebook ou
Youtube ne fait qu'envenimer les choses et précipiter les événements.
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Traductions – revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de Zaman et de Hurriyet
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Turquie
Communiqué du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan
«Ayant
une signification particulière pour nos citoyens arméniens et pour les
Arméniens du monde entier, le 24 avril constitue une précieuse occasion pour
partager librement les opinions sur une
question historique.
On
ne peut contester que les dernières années de l’Empire ottoman aient été une
période difficile, entraînant des souffrances pour des millions de citoyens
ottomans, turcs, kurdes, arabes, arméniens et autres, quelle que soit leur
religion ou leur origine ethnique.
Une
attitude humaine et consciencieuse juste nécessite de comprendre toutes les souffrances endurées lors de cette
période, indépendamment de la religion
ou de
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Arménie
Le président arménien Serge Sarkissian a accusé la Turquie de
"déni total" de ce que
l'Arménie considère comme le génocide des Arméniens par l'Empire ottoman il y a
99 ans, mais a déclaré que son pays ne considère pas les Turcs comme ses
ennemis.
Le profond désaccord sur ce qui
s'est passé en 1915 continue d'empoisonner les relations entre la Turquie
musulmane et l'Arménie chrétienne. La Turquie a fermé sa frontière avec
l'Arménie en 1993 et les efforts de réconciliation sont au point mort depuis
2010.
La Turquie reconnaît que de
nombreux Arméniens sont morts dans des affrontements, mais nie que jusqu'à 1,5
million de personnes ont été tuées et encore moins qu'il s'agissait d'un acte
de "génocide", un terme utilisé par de nombreux historiens
occidentaux et de
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Etats-Unis
Washington a accueilli
favorablement le communiqué publié le 23 Avril par le Premier ministre turc:
"Nous
nous félicitons de la reconnaissance publique historique par le Premier
ministre Erdoğan des souffrances que les Arméniens ont connu en 1915. Nous
pensons que c'est une indication positive qu'il peut y avoir une reconnaissance
complète, franche et juste des faits, qui nous l'espérons, fera avancer la
cause de la réconciliation entre Turcs et Arméniens," a déclaré
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France
Discours de François Hollande devant la statue de Komidas.
Madame
la Maire de Paris,
Mesdames
et messieurs les élus parlementaires,
Messieurs
et Mesdames, qui depuis longtemps soutenez à travers vos organisations, la
cause qui vous est chère.
Je
suis venu ici, le 24 avril, comme Président de la République, parce que je
voulais être présent pour cette commémoration, celle du 99ème anniversaire du
génocide arménien.
Je
le fais ici, avec vous, devant vous, Arméniens vivant en France, Français d’origine
arménienne, avec vous qui portez ce drame dans votre vie, dans votre existence
comme
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Union européenne
Le Commissaire à l'Elargissement
de l'Union européenne a également salué la déclaration publiée par le bureau du
Premier ministre turc.
"La
déclaration du Premier ministre Erdogan sur les Arméniens est la bienvenue, la
réconciliation est la valeur clé de l'UE. Nous espérons que des étapes dans cet
esprit suivront", a déclaré M.
Stefan Füle via Twitter.
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Israël
La Présidente du parti Meretz, Zahava Gal-On, a exhorté le Parlement
israélien à exprimer une position claire sur la reconnaissance du génocide
arménien après le long silence du gouvernement. Elle appelle cette
reconnaissance comme une obligation morale et a tancé les dirigeants israéliens
de sacrifier la mémoire des victimes à leurs intérêts cyniques. "Bien que consciente de l'importance
des relations diplomatiques avec la Turquie, je ne peux accepter les excuses
d'Israël pour la non-reconnaissance de la tragédie. Nous devons faire savoir à
Ankara que la reconnaissance du génocide est ni une faute ni une provocation.
C'est l'obligation morale du peuple israélien", a souligné Mme
Gal-On.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de Zaman et de
Hurriyet