Moi potentat, je …



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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

La tension s'est sérieusement accrue le long de la frontière arméno-azerbaidjanaise et sur la ligne de contact entre le Karabakh et les troupes azéries.

Le nombre de violations du cessez-le-feu en l'espace d'un mois relevé sur les 1000 km de lignes de front, l'indique clairement. Tout comme le nombre de morts de part et d'autre.

Dates
18-24 mai
25-31 mai
1-7 juin
8-14 juin
15-21 juin
Nb de violations
450
1000
700
400
700

Alors qu'habituellement on tourne aux alentours de 1200 violations/mois, ce qui est déjà élevé, il importe de savoir le pourquoi de cette escalade, avec pour la première fois depuis des années, des tirs effectués depuis le Nakhitchevan.

Si l'on rapproche ces chiffres avec les événements de la même période, on se rend compte que l'Azerbaïdjan adapte le volume de ses violations aux visites effectués dans la région par de hauts dirigeants, qu'ils soient politiques ou occupant des fonctions importantes dans les organisations internationales. Plus la personne est


susceptible d'intervenir sur la résolution du conflit, plus le chiffre des violations les jours précédents la visite est élevé. Souvenons-nous de la visite d'Hillary Clinton, alors Secrétaire d'Etat, dans la région en Juin 2012, qui avait crevé le plafond des violations du cessez-le-feu avec l'envoi d'un commando azéri dans les lignes arméniennes, faisant plusieurs morts.
Ainsi la visite dans la région début juin du président en exercice de l'OSCE, Didier Burkhalter, a déclenché l'hystérie des faucons azéris.  Motif : le groupe de Minsk avec ses trois coprésidents travaille sous l'égide de l'OSCE, tout comme les observateurs internationaux missionnés pour contrôler la ligne de contact.

N'oublions pas, que l'Azerbaïdjan n'apprécie guère ces observateurs, qu'il les empêche souvent de se rendre sur les premières lignes pour des motifs fallacieux de sécurité, et qu'il est absolument opposé à une quelconque augmentation des effectifs en nombre et en périodicité.    

Cette forte augmentation a amené de nombreux dirigeants à réitérer leur position sur le conflit du Haut-Karabakh, lequel ne peut se résoudre que par des

voies exclusivement pacifiques. Malgré tous ces appels, Bakou est persuadé que pour faire pression sur les médiateurs et résoudre le conflit en sa faveur, il est nécessaire d'avoir un discours belliqueux, faire fi des propositions des médiateurs, et de semer la mort dans les rangs de l'ennemi, qu'il soit civil ou militaire.

Le jour où Ilham Aliev admettra que le Haut-Karabakh ne retournera jamais plus sous le giron de l'Azerbaïdjan, on aura fait un grand pas en avant ouvrant le champ des possibilités et laissant sérieusement entrevoir un accord de paix. Mais hélas ce n'est pas demain la veille, et ce n'est pas non plus en violant le cessez-le-feu en permanence que les Arméniens baisseront les bras et restitueront des territoires.

Mais cela, pour un potentat aveuglé par les pétrodollars, est très difficile à comprendre et encore plus à accepter.
 
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Traductions – revue de presse

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Union Européenne

Suite à la proposition de la Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la commission européenne, Catherine Ashton, Herbert Salber a été nommé au poste de Représentant spécial de l'UE pour le Sud-Caucase et la crise en Géorgie, en remplacement de Philippe Lefort. En attendant la nomination formelle par le Conseil, l'Ambassadeur Salber coprésidera du 17 au 18 juin la prochaine table ronde internationale de Genève, au nom de l'Union européenne.
 
Après une carrière dans les hautes sphères des Affaires étrangères allemandes, en poste à Belgrade, Vienne et Moscou, l'ambassadeur Salber a été le chef de l'OSCE à Almaty (Kazakhstan), ainsi que directeur du Centre de prévention des conflits de l'OSCE.

«Je suis ravie d'annoncer la nomination de l'Ambassadeur Salber à ce poste important. Son expertise de longue date et ses connaissances sont des atouts importants pour l'Union européenne et je suis impatiente de travailler avec lui dans son nouveau poste," a souligné Catherine Ashton.

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APCE

Le Président Serge Sarkissian a reçu les co-rapporteurs de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) Axel Fischer et Alan Meale.

Les interlocuteurs ont abordé l'accomplissement des obligations de l'Arménie

vis à vis du Conseil de l'Europe. Ils ont convenu que ces dernières années, l'Arménie a fait des réformes en profondeur visant à renforcer la protection des droits de l'homme et la primauté du droit, et qu'il y a des progrès visibles dans ce processus.


Le Président a insisté sur la mise en œuvre complète du Plan d'Action 2012-2014 du Conseil de l'Europe ayant un rapport direct ou indirect avec ses obligations : sauvegarde judiciaire et les réformes de la justice pénale, de l'Arménie, renforcement de la démocratie locale, application effective de la Convention européenne des droits de l'homme etc.

En outre, les interlocuteurs ont échangé leur vision sur les mesures prises en coopération avec le Conseil de l'Europe sur la lutte contre la corruption et les réformes de la Police et de la justice, ainsi que sur les problèmes existants dans ces domaines.

Le processus de règlement du conflit du Haut-Karabakh dans le cadre du groupe de Minsk de l'OSCE a également été abordé.

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Conflit du Haut-Karabakh
 
L'Ambassadeur américain en Azerbaïdjan a avoué n'avoir aucune précision sur une réunion présidentielle entre Serge Sarkissian et Ilham Aliev. "Nous espérons qu'elle aura lieu prochainement, et qu'elle sera importante", a déclaré Richard Morningstar.

Concernant la récente escalade à la ligne de contact, il a poursuivi en soulignant : "les États-Unis et les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE font tous les efforts pour éviter une nouvelle escalade. Nous espérons que l'Azerbaïdjan et l'Arménie prendront les mesures adéquates pour réduire la tension sur la ligne de contact.

Le nombre de victimes sur la ligne de contact est tragique.  Toute perte sur la ligne de contact est


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Du processus arméno-turc

«Nous continuons à encourager la Turquie et l'Arménie à avancer vers la normalisation, comme un moyen de créer des relations pacifiques, productives et prospères que mérite la population des deux pays,» a déclaré l'américaine Amanda Sloat, sous-secrétaire adjoint aux Affaires européennes et eurasiatiques,

"Le jour du souvenir de cette année, le premier ministre Erdogan a exprimé ses condoléances aux petits-enfants de ces Arméniens tués pendant la première guerre mondiale. Que ce geste et autres efforts positifs réalisés par le gouvernement turc au cours des derniers mois indiquent que l'espace de dialogue s'ouvre.

Mais nous espérons et encourageons les deux parties à parvenir à une reconnaissance complète, franche et juste des faits. Nous sommes prêts à soutenir tous les efforts au service de la réconciliation", a-t-elle ajouté.

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From Azerbaijan without love

"L'Azerbaïdjan souffre du terrorisme, et plus précisément d'actes terroristes de la part des Arméniens. Des civils azerbaïdjanais sont tués suite aux violations du cessez-le-feu par les forces armées arméniennes sur la ligne de contact entre les troupes azerbaïdjanaises et arméniennes", a déclaré au Caire, le ministre azerbaidjanais des Affaires étrangères, Elmar Mammadyarov.

Le ministre a également indiqué que : "l'Azerbaïdjan soutient la politique internationale de la lutte contre le terrorisme, et que la coopération dans ce domaine avec l'Egypte sera utile; et ce d'autant que


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De la mise en place de l'Union eurasienne

«Aucune proposition formelle ou officielle n'a été présentée liée à l'adhésion de l'Azerbaïdjan à l'Union eurasienne. Toutefois cette question a été discutée à la réunion présidentielle entre les deux pays. l'Union eurasienne est ouverte à nos partenaires. Nous accueillerons l'adhésion de l'Azerbaïdjan, ainsi que celle de tout autre pays à l'Union eurasienne», a déclaré le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov, en visite officielle en Azerbaïdjan.

"Je précise également que l'Union eurasienne n'a rien à voir avec le conflit du Haut-Karabakh. Elle a été créée par le Bélarusse, le Kazakhstan et la Russie. L'Arménie rejoindra bientôt l'Union. Le Karabakh est un sujet de négociations internationales. Ce conflit doit être résolu en se fondant sur les principes internationaux. L'Arménie a annoncé que son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce a eu lieu dans le cadre de ses frontières internationalement reconnues. L'Arménie se joindra à l'Union eurasienne avec ces frontières reconnues", a-t-il souligné.

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Le coin des experts et des observateurs

"Bien que faible, il y a une possibilité de reprise de la guerre. Toutefois, s'il y a reprise, ce sera très risqué pour l'Azerbaïdjan," a déclaré Thomas de Waal, du département Caucase au Carnegie Endowment.

Les experts britanniques en visite à Tbilissi présentaient la réédition russe du livre intitulé «Jardin noir: l'Arménie et l'Azerbaïdjan à travers guerre et paix."

Le livre présente les détails du conflit du Karabakh et ses conséquences. Il traite de l'histoire contemporaine, ainsi que d'une analyse politique, se basant sur six mois de voyage à travers le Sud-Caucase, avec plus de 120 interviews originales dans la région, à Moscou et à Washington, ainsi que des documents d'archives uniques.

Dix ans après sa première édition, l'auteur indique que beaucoup de choses ont changé, mais que le plus important est que le conflit n'a pas été résolu.

"Je pense que le conflit sera résolu, lorsque les parties parviendront à comprendre sur le plan psychologique qu'elles doivent travailler ensemble, et non les uns contre les autres, dans le but commun d'avoir un Caucase nouveau et pacifique. Mais le moment n'est pas encore venu.

La reprise de la guerre est faible, mais elle existe. Le seul à vouloir recommencer la guerre est l'Azerbaïdjan, mais elle risque gros. En quelques jours, il perdra tout ce qu'il a créé au fil des ans», a souligné l'expert.
 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az et de Today.az