Relations Arménie-Turquie



 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

A la veille des commémorations du génocide arménien, la moindre phrase ou le moindre indice dans les actes ou les propos des dirigeants turcs est passé au crible des éditorialistes et des analystes; lesquels se classent essentiellement en deux catégories : les optimistes et les autres.

On mettra dans la première catégorie la quasi-totalité des Occidentaux, Etats-Unis en tête, pour qui la présentation de condoléances par le premier ministre turc Erdogan le 23 Avril dernier aux descendants des rescapés de 1915, était un pas en avant important dans les relations turco-arméniennes, au point mort depuis le refus du parlement turc de ratifier les protocoles signés quelques mois auparavant à Lausanne (10 Octobre 2009). On peut également y associer plusieurs médias turcs et étrangers, voire même quelques rares Arméniens, qui ont pris "les vessies pour des lanternes" ou plus précisément les condoléances pour des excuses.

Si cette position est compréhensible de la part des diplomaties occidentales qui jouent les Ponce Pilate en déballant des généralités sur les relations turco-arméniennes et en refusant de reconnaitre le génocide arménien pour préserver les bonnes relations avec la Turquie, elle l'est nettement moins pour les autres, négationnistes mis à part.

En effet,





les pessimistes se contentent d'écouter les sources officielles turques, lesquelles n'ont pas changé un iota à leurs discours : négationnisme et maintient du blocus de l'Arménie. La condition d'ouverture de la frontière étant tellement énorme [résolution du conflit du Karabakh conformément aux vœux de Bakou] que ce n'est pas demain la veille. Le négationnisme d'Etat n'a pas pris une seule ride depuis 99 ans, au contraire la Turquie fourbie ses armes pour contrer urbi et orbi les commémorations de 2015. Seul changement depuis vingt ans, elle ne compte pas envahir l'Arménie comme en 1994.

On peut tout à fait comprendre les réticences d'Ankara. Reconnaître qu'il y a eu génocide des Arméniens entrainerait un tel chamboulement à la tête de l'Etat, auquel il faudrait ajouter une longue liste de réparations et sans compter les effets collatéraux indésirables sur les autres minorités du pays.

Quant à ouvrir sa frontière avec l'Arménie, c'est se déjuger auprès des pays islamiques et surtout auprès de son allié le plus fidèle, sans compter les retombées du contrecoup économique, vu que Bakou lui vend gaz et pétrole à des prix plus que compétitifs et investit à tour de bras dans les divers secteurs industriels et immobiliers.

Le choix est vite pour Erdogan : Ne rien changer à sa politique actuelle tout en donnant l'impression du contraire. Ce n'est pas parce que des Turcs ont changé que la Turquie a changé.


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Traductions – revue de presse

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De la politique étrangère de l'Arménie

"La reconnaissance du génocide arménien est encore le principal obstacle à la normalisation des relations avec Ankara. La Turquie est à blâmer pour avoir bloqué la normalisation des relations avec l'Arménie parce que le gouvernement de Recep Erdogan exige des conditions préalables qui sont 'impossibles'.

Notre président a tenté de normaliser les relations entre nos deux pays. Nous avons convenu de deux protocoles pour normaliser nos relations, y compris l'établissement de relations diplomatiques. Malheureusement, après la cérémonie de signature - qui a eu lieu à Zurich le 10 Octobre 2009 - le Parlement turc a refusé de ratifier et mettre en œuvre les accords, et maintenant la Turquie met de nouvelles conditions préalables," a déclaré


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Etats-Unis

Le Président Barack Obama vient de nommer Richard M. Mills, Jr. comme futur ambassadeur américain en l'Arménie, et John R. Bass comme futur ambassadeur américain en Turquie.

Le 15 juillet, la Commission sénatoriale des Relations étrangères va examiner les candidatures des diplomates proposés par la Maison-Blanche.

Si elles sont confirmées par le Sénat, Mills remplacera l'actuel ambassadeur John Heffern et Bass l'actuel ambassadeur Francis J. Ricciardone, Jr.




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Azerbaïdjan
 
Les militants américains des droits de l'homme, qui ont travaillé à Bakou début de Juillet, ont enregistré une croissance du nombre de prisonniers politiques en Azerbaïdjan et que les peines infligées sont plus lourdes.

La mission était dirigée par le directeur exécutif de Freedom Now, Maran Turner, et le directeur du bureau de Genève de Human Rights Foundation, Florian Irminger. Ils ont rencontré des militants des droits humains, des journalistes, des avocats et des membres de la famille des prisonniers politiques azerbadjanais.


 
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Ambassade de France

«Les principes de Madrid sont le document le plus important pour le règlement du conflit du Haut-Karabakh. Un des principes plus importants est le non-recours à la force ou à la menace de la force. Par conséquent, il est inacceptable pour la France de vendre des armes aux parties en conflit,» a déclaré l'Ambassadeur français Henry Reynaud.

Il s'est abstenu de tout commentaire sur les ventes d'armes russes à l'Azerbaïdjan, susceptibles d'affecter le processus de règlement du conflit, précisant : «Je ne suis pas autorisé à formuler des observations sur les relations arméno-russes».

L'Ambassadeur a déclaré qu'il espère que les présidents de l'Arménie et l'Azerbaïdjan accepteront l'invitation de président François Hollande de se rencontrer à Paris - "Il est nécessaire d'accélérer le processus de négociation avec un objectif final qui est l'établissement d'une paix stable et fiable" -, malgré la déclaration du ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais, qui attendent du «concret».

"En tant que promoteur de la loi de pénalisation de la négation du génocide, la France soutient la Suisse qui a fait appel de la décision de la Cour européenne des droits de l'homme sur le cas de Dogu Perincek," a souligné le diplomate français. Il espère que le verdict positif de la Cour contribuera à l'adoption d'une loi réprimant la négation du génocide en France.

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Le coin des analystes et des observateurs


Quid du Nakhitchevan ?

Le conflit turco-iranien sur les différentes questions régionales est évidemment de plus en plus tendu. Parallèlement à l'évolution du Proche-Orient ses expressions directes ou indirectes sont observées en ce qui concerne le problème de l'Arménie et en particulier celui du Nakhitchevan. Ceci est particulièrement déterminé par la politique spéciale de l'Iran envers Nakhitchevan, surtout dans la période postsoviétique.

Avant de s'attarder sur l'expansion économique et politique particulière de l'Iran vers ce territoire, nous devons nous concentrer sur une circonstance importante qui n'a pas reçu l'attention voulue dans les relations interétatiques, mais est devenu un levier assez efficace de la pression indirecte sur l'Azerbaïdjan.


Le problème est que, après l'effondrement de l'Union soviétique, le gouvernement azerbaïdjanais ne se considérait pas comme le successeur de la RSS d'Azerbaïdjan. Au contraire,

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Times.am, de Tert.am et de Lragir.am