***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
Les
années passent et les contacts avec les voisins fluctuent au gré de la
géopolitique. Certains s’améliorent comme par exemple avec la Géorgie ou avec
l’Iran, d’autres n’évoluent pour ainsi dire pas comme avec la Russie, et une
troisième catégorie continue de se dégrader, lentement comme avec la Turquie et
plus fortement comme avec l’Azerbaïdjan.
Avec
la levée des sanctions contre Téhéran, les liens commerciaux qui étaient déjà
au beau fixe, ne peuvent que perdurer et très probablement progresser d’autant
que les liens avec Moscou, allié de l’Arménie, sont au mieux. L’embellie
Iran-Occident ajoute un réel plus avec la levée de l’embargo.
Avec
la Géorgie, qui est tributaire de l’Azerbaïdjan pour son approvisionnement
énergétique fossile - et en partie de l’Arménie pour son énergie électrique, joue
un jeu trouble avec sa voisine malgré les belles paroles des dirigeants. Ainsi
le contentieux avec Moscou concernant l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie n’arrange
rien. Ce qui fait qu’elle ne peut pas avoir une confiance totale en sa voisine,
vu les liens étroits qui lient Erevan à Moscou, tant qu’économiques que
stratégico-militaires. Ce qui explique également sa position vis-à-vis du
conflit du Haut-Karabakh et son soutien inconditionnel à la notion d’intégrité
territoriale. Avec le blocus turco-azéri, l’Arménie ne peut se passer de la
Géorgie car c’est son poumon économique par où transite la quasi totalité des
marchandises en provenance, ou à destination, de l’étranger - Iran mis à
part. Autre moyen de pression économique sur Erevan. Et je laisse de côté les
«tracas» causés tant par l’église géorgienne que par l’administration à la
communauté arménienne et à leurs biens.
Avec
la Russie c’est donnant-donnant. Il y a ce qui est dit et il y a ce qui est
fait. L’Arménie paie très cher sa sécurité et encore plus cher son équilibre
économique. Les trois-quarts des infrastructures du pays appartiennent aux
russes. Quant au soutien apporté sur le conflit du Haut-Karabakh, c’est la
géostratégie de Moscou dans toute sa splendeur, c'est-à-dire le chaud et froid.
Et si par malheur le dictateur lançait ses troupes à l’assaut du Karabakh, on ne
sait pas quel serait exactement le comportement de l’allié russe.
La
chape bolchévique qui s’est abattue sur ce qui allait devenir l’URSS, a poussé
les RSS qui la composaient à se déclarer «frères», et c’est sous ce vocable que
les «frères» en question se devaient de vivre en bonne intelligence, à l’ombre
de la faucille et sous la houlette du marteau. Seulement voilà, à la chute de
l’Union soviétique, les « pays frères» ont vu resurgir les charcutages
géographiques effectués par le camarade Staline selon la devise ‘diviser pour
mieux régner’. Découpages que le potentat azerbaidjanais a traduits par :
toutes les terres sont historiquement azéries y compris une grande partie de
l’Arménie. En attendant de retrouver sa «gloire passée», la forte chute des rentrées
de pétrodollars a entrainé un net ralentissement de ses investissements tant à
l’étranger que dans le pays, et un retard des travaux en Géorgie concernant les
liaisons stratégiques ferroviaires et/ou énergétiques.
Reste
le voisin ottoman au ‘zéro problème’, l’antagoniste chronique de l’Arménie qui
malgré un massacre de masse perpétré méthodiquement n’a pas réussi à extirper
cette épine de sa diplomatie. Les commémorations du centenaire du génocide des
Arméniens ont même réussi à reléguer au second plan les cérémonies fastueuses
de la bataille de Gallipoli. Mais la Turquie n’a que faire des remontrances de
la communauté internationale et rien ne l’incitera à changer sa politique
envers l’Arménie. Au contraire les salamalecs des Européens, l’Allemagne en tête,
ajoutés aux soutiens inconditionnels des Etats-Unis et de l’OTAN associés, ne
font que renforcer sa détermination d’en découdre avec ses ennemis et plus
largement avec tous les empêcheurs de tourner en rond.
Les
espoirs mis sur 2015 n’ont hélas pas apporté tout le soutien effectif dont l’Arménie
a besoin, et ce n’est pas 2016 qui pourra combler le manque.
***
Traductions – revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian et de News.am
***
Arménie
«Discuter de la situation en Arménie est impossible
sans une évaluation claire de l'influence du monde extérieur. Nous resterons
préoccupés tant que le conflit du Karabakh ne sera pas résolu et que la Turquie
ne lèvera pas son blocus. C’est une situation inacceptable,» a déclaré le président Serge Sarkissian.
"Nous sommes tous au courant de la
position des autorités turques et azerbaïdjanaises. Cependant, le fait est que
leur politique des 25 dernières années n'a pas produit le résultat qu'ils auraient
aimé voir. Ils ont essayé la menace, le verrouillage économique et la force.
Nous parler de cette façon ne produira aucun résultat tout comme
***
OSCE
"Les principes de l'Acte final
d'Helsinki sont d'égale importance et tous les Etats membres de l'OSCE, y
compris l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont convenu que le règlement du conflit du
Karabakh doit être basé sur les principes de la non-utilisation de la force, du
droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et de l'intégrité territoriale», a déclaré le représentant permanent de l'Arménie
auprès de l'OSCE Arman Guiragossian
au Conseil permanent de l'OSCE.
"La politique anti-arménienne de
l'Azerbaïdjan n'a pas changé au cours des 25 dernières années. Bakou refuse de
reconnaître le droit du peuple du Haut-Karabakh à s'autodéterminer, principe qui
a été reconnu par les pays coprésidents du Groupe de Minsk comme l'un des trois
principes de base du règlement. La détermination du
***
OTSC
«L'organisation du traité de sécurité collective
(OTSC) réagira à toute action entrainant l’escalade de la tension à la
frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, ainsi que dans le Haut-Karabakh,» a déclaré le chef de l'Organisation, Nikolai Borduzha.
"Toutefois, l'organisation ne participe
pas au règlement de ce conflit. Nous surveillons seulement la situation, car
elle implique notre allié - l'Arménie. La position de l'OTSC est claire - tous
les pays
***
OTAN
Le Secrétaire général de
l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), Jens Stoltenberg, a appelé les parties en conflit au Haut-Karabakh
à éviter une nouvelle escalade de la situation, et qu’à de nombreuses fois elle
a prôné la désescalade de la tension.
«L’OTAN suit de près les développements dans
le Haut-Karabakh et en Azerbaïdjan. Aussi, la chose la plus importante est que
les parties en conflit montrent de la détermination et de la retenue, pour
éviter l'escalade de la situation dans la zone du conflit du Karabakh.
L’Arménie et l'Azerbaïdjan sont des
partenaires de l'OTAN, et elle valorise hautement la coopération avec ces deux
pays,» a-t-il souligné.
***
Etats-Unis
Le député Adam Schiff a stigmatisé "le régime autoritaire" de Bakou
après que le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, citant
l'interview de Schiff avec Asbarez, lors d'une conférence de presse a demandé à
son ambassade à Washington d’étudier avec les autorités américaines, le rôle de
Victoria Nuland du Département d'Etat, dans la défaite, le mois dernier, d'une résolution
sur le Karabakh à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
Schiff a lancé un appel au secrétaire
d'État John Kerry avant le vote de l'APCE pour exprimer son opposition à cette
mesure et demander à
Suite
***
Turquie
Le Président Recep Tayyip Erdoğan a été extrêmement furieux de la récente
déclaration du porte-parole du Département d'Etat américain, John Kirby.
Kirby a déclaré que les Etats-Unis ne considèrent pas que
les unités de la protection du peuple (YPG) qui sont armées par eux et composés
de Kurdes syriens, soient une organisation terroriste.
"Hé, l'Amérique ! Êtes-vous avec nous ou avec les terroristes du YPG ? Car tout comme le PKK, les YPG sont des terroristes.
Je suis attristé lorsque des pays alliés de
la Turquie aident les Kurdes syriens, et notamment le YPG,» s’est écrié Erdoğan.
***
Russie
«Le ministère des Affaires étrangères de la
Russie va examiner la proposition des députés de la Douma d'Etat relatif à
l’annulation du traité d'amitié avec la Turquie.
La demande sera examinée comme spécifiquement
proposée. En conséquence, tout sera fait conformément à la procédure indiquée», a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires
étrangères russe, Maria Zakharova.
***
Le
coin des analystes et des observateurs
«À l'heure actuelle, changer le format du
Groupe de Minsk de l’OSCE et engager l'Iran n’est pas favorable pour l'Arménie,
car dans ce cas, l'Azerbaïdjan voudra faire entrer la Turquie, ou à défaut la rendre
plus active,» a déclaré la spécialiste de
l’Iran, kohar Iskandarian.
«L’Iran a été un médiateur dans les efforts
pour résoudre le conflit du Haut-Karabakh, et a eu un impact très positif sur
le processus de règlement du conflit. Mais je crois que le statu quo doit être
maintenu, et que la fin du processus actuel soit en vue.
La position de l'Iran est que le conflit doit
être résolu par des négociations pacifiques. Téhéran poursuit sa politique
équilibrée dans la région du Caucase, en devenant un acteur très influent," a-t-elle souligné.
***
**
Extrait de Radiolour, de PanArmenian et de News.am