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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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La
semaine pascale est finie, et İlham Heydər oğlu Əliyev a déversé sur l’Arménie
et le Karabakh une grosse quantité de plomb et d’acier, histoire de ne pas
laisser le matériel militaire se rouiller et par là-même déstocker partiellement
son trop plein de munitions - 15.000 tirs relevés en huit jours ! Quant
aux conseils de désescalades des Organisations internationales, c’est le
dernier de ses soucis, son objectif est ailleurs.
Partant
du principe que «charbonnier est maitre chez soi» et «qu’il faut rendre à l’Azerbaïdjan
ce qui est à l’Arménie», il n’a que faire des conseils venant de l’étranger-
Turquie mise à part ; et surtout s’ils émanent de l’OSCE et des médiateurs
sur le terrain à savoir : les coprésidents du Groupe de Minsk [de l’OSCE].
D’autant qu’il connaît parfaitement les faiblesses et les limites de la troïka
américano-russo-française, qui consiste essentiellement à faire des
propositions basées exclusivement sur les normes internationales avec des
déclarations génériques, sur la bonne volonté des antagonistes en les renvoyant
dos à dos le cas échéant, en faisant totalement fi de l’histoire de cette
région, en ne désignant jamais nommément le fauteur de trouble et encore moins
d’utiliser un quelconque moyen de pression sur le contrevenant.
Pour
ce faire, le dictateur se base sur les quatre résolutions du Conseil de
Sécurité prises en 1993 c'est-à-dire au plus fort de la guerre arméno-azérie et
qui n’ont plus tellement cours, oubliant volontairement deux points
primordiaux : - la sécession du Haut-Karabakh de la RSS d’Azerbaïdjan
conformément aux lois soviétiques en vigueur en 1988 ; - les closes exactes
du cessez-le-feu signé en 1994. Quant aux propositions des coprésidents du
groupe de Minsk de l’OSCE, il ne garde que celle qui
l’intéresse uniquement: l’intégrité territoriale.
Son
seul soutien vient du grand frère ottoman, la Turquie. L’ennui c’est que depuis
l’été dernier les frasques de Recep Tayyip Erdoğan ne font plus ‘rire’
personne, que ce soit sur le plan intérieur aussi bien qu’extérieur. Ses
magouilles avec les islamistes du Daech, ses marchandages successifs avec
l’Union européenne pour les réfugiés, sa répression féroce contre les Kurdes et
la destruction en vol d’un chasseur bombardier russe à la frontière syrienne
ont fortement terni son image de soi-disant «démocrate».
Tout
comme le dictateur azéri fait une fixation sur le Karabakh, l’islamiste ‘modéré’
turc fait une fixation maladive sur un Kurdistan autonome à ses frontières et
par voie de conséquence sur sa minorité Kurde. Toutefois, il attache une plus
d’importance au qu’en dira-t-on de l’étranger. La preuve, son coup de colère
contre les médias allemands qu’ils l’ont ridiculisé dans une vidéo parodique.
Si
Aliev joue de la faiblesse des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE,
Erdoğan joue de la faiblesse de l’Union européenne, sachant très bien qu’un consensus
entre vingt-huit est impossible sur nombre de questions politiques, militaires,
économiques voire financières. Tant que la Turquie est membre de l’OTAN, elle
est protégée par les Etats-Unis et peut donc se permettre de commettre
nombre de délits sans que l’Oncle Sam lève le petit doigt.
Il
y a bien longtemps que Washington n’hésite pas à fouler aux pieds ses propres
valeurs démocratiques - libertés et droits de l’homme, dès qu’il s’agit de
préserver ses intérêts. Au moins avec Poutine, même si l’on n’est pas d’accord
sur ses méthodes, il dit ce qu’il va faire et fait ce qu’il a dit. Quant au président
français, il dit ce qu’il va faire et s’il le fait, c’est son contraire.
Et
c’est ainsi que certains espèrent voir résoudre le conflit du Haut-Karabakh.
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Traductions – revue de presse
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Arménie
Le ministre des Affaires étrangères
géorgien Mikheil Janelidze a déposé
une gerbe au mémorial aux victimes du génocide Tsitsernakaberd, puis a visité l’Institut
du Musée du Génocide arménien avant de rencontrer son homologue Edouard Nalbandian.
Les deux ministres ont discuté de
questions liées au développement des infrastructures de transport, de la
coopération dans les domaines de l'énergie, du commerce, des finances, de
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Russie
L
e porte-parole du président Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré : "la Russie n’est pas prête rentrer en contact avec la
Turquie. Nous appelons la Turquie à faire ce qui faut dans une telle situation.»
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Jordanie
«La Turquie exporte des terroristes liés à
l’Etat islamique vers l'Europe. Les militants islamistes sont "fabriqués
en Turquie" et "expédié" en Europe.
La Turquie est complice en achetant le
pétrole de Daech.
Le fait que les terroristes vont vers
l'Europe, fait partie de la politique turque,»
a déclaré le roi Abdallah de Jordanie au
quotidien anglais.
The Independent a rappelé que bien que
la Turquie et la Jordanie soient officiellement alliées, la crise des réfugiés
a exacerbé les tensions entre les deux pays.
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Turquie
«Ici c’est la Turquie, ce n'est pas votre
pays où vous pouvez vous déplacer librement,»
a déclaré le président Recep Tayyip
Erdoğan s’adressant aux consuls étrangers.
Erdoğan était préoccupé par le fait
qu’un grand nombre de consuls ont exprimé leur soutien aux journalistes Can
Dündar et Erdem Gül, qui sont poursuivis pour avoir révélé des faits sur des
livraisons d'armes aux terroristes syriens au nom de
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Artsakh
"La
partie azerbaïdjanaise, créant de fausses rumeurs de tension, a ouvert intensivement
le feu au cours des derniers jours pour déstabiliser la situation pour les
fêtes de Pâques, ignorant intentionnellement les appels des organisations
internationales,» a déclaré dans un
communiqué le ministère de la Défense
arménien.
Toutes sortes d’armes ont été
utilisées par l’armée azérie, du fusil d’assaut, aux mortiers, aux lance-grenades,
aux lance-roquettes et autres obusiers multiples automoteurs. Les cibles étaient
non seulement militaires, mais également civiles : habitants et
établissements.
Du 20 au 28 Mars plus de 15.000 coups
de feu ont été relevés sur les positions militaires arméniennes, avec un point
culminant le week-end de Pâques.
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Etats-Unis
Dans les jours qui ont précédé la
visite du Président Aliev à Washington pour le Sommet nucléaire international,
plus de 50 députés se sont joints aux dirigeants de la Commission des Affaires
étrangères de la Chambre pour demander au président Obama de tirer parti de
cette visite pour faire pression sur le leader azerbaïdjanais afin qu’il arrête
d’entraver la mise en œuvre des propositions de paix de Royce-Engel pour
diminuer la tension au Haut-Karabakh, indique le Comité national arménien
d'Amérique - ANCA.
La lettre, rédigée par
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Le
coin des analystes et des observateurs
Alexander Skakov : Haut-Karabakh
Victor Nadein-Raevsky : Conséquences des relations Etats-Unis-Russie
Sergey Minassian : Conséquences des relations Russie-Etats-Unis
Robert
Fisk : Des génocides dans la région
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