Le bas coup de Macron




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Début Février, au lendemain du dîner du CCAF, l’une de mes chroniques s’intitulait : «Un Macron peut en cacher un autre», faisant le distinguo entre les promesses du candidat et les actes du président. Je ne pensais pas si bien dire.

Toutefois à la décharge du chef de l’état, profitant du 17e Sommet de la francophonie à Erevan, il s’est effectivement rendu en Arménie, et a instauré le 24 Avril journée de commémorations du génocide des Arméniens, suscitant, une fois n’est pas coutume, la colère de la Turquie. On ne peut pas appeler cela des actes «forts» envers la communauté arménienne. La reconnaissance du génocide des Arméniens, lui était un acte fort. Depuis, on voit toujours des personnes importantes devant la statue de Komidas, surtout quand c’est une année électorale, vu que le 24 Avril tombe souvent entre les deux tours. Si vous voyez ce que je veux dire … .

En attendant, toute chose promise n’est pas forcément due. La loi de pénalisation du déni de génocide des Arméniens n’est toujours pas préparée, tout comme la ratification par la France de l'accord de partenariat global et renforcé, signé entre l’Arménie et l’Union européenne il y a un an et demi. Comme promptitude, il y a mieux. (Cf. § Union européenne).

Avec la mise en place du groupe de Minsk de l’OSCE en 1992, trois coprésidents ont été choisis parmi les cinq pays permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU. La Chine à cette époque n’avait pas encore le poids qu’elle a maintenant, et donc, a été écartée d’emblée. Les Etats-Unis et la Fédération de Russie étant les deux blocs les plus importants ont été retenus comme médiateurs. Restaient la France et la Grande-Bretagne. L’Angleterre n’ayant jamais été une grande amie des Arméniens, mis à part durant la période du Premier ministre Gladstone (grand adversaire du turcophile Disraeli), n’a pas reçu l’assentiment des Arméniens.

En choisissant la France comme troisième coprésident, les Arméniens se sont souvenus plus du mouvement arménophile des années 1900 que la politique de la France au lendemain de la première guerre mondiale(1).

Un nouveau point noir de la politique française à l’égard de l’Arménie est apparu. C’est sa soi-disant «neutralité» en tant coprésidente du groupe de Minsk de l’OSCE.

Force est de constater que non seulement la France vend des équipements militaires à l’Azerbaïdjan (Satellite d’observation, vedette marine, etc.), ce qui est un moindre mal quand on voit ce que font les deux autres coprésidents dans ce domaine, mais surtout elle met en œuvre les désidératas des dirigeants
azerbaidjanais. Il faut dire que le locataire du Quai d’Orsay se comporte plus comme un commercial/ministre de la Défense que comme un responsable des Affaires étrangères et de l’Europe. Il suffit de voir l’accueil chaleureux de son ami/homologue azéri.

Alors que le président Macron déclarait au dîner du CCAF : «que des personnes pouvaient entrer en relation avec des Artsakhiotes au titre humanitaire et/ou éducative qui n’engagent pas les fonds publics», saisis par des préfets, des tribunaux administratifs ont annulé les chartes d’amitié entre des communes françaises et des communes d’Artsakh. Chartes n’ayant fait l’objet d’aucun vote de conseil municipal et encore moins utilisant des fonds publics. Il y a fort à parier que c’est pour faire plaisir à Bakou, que le ministère de l’intérieur a lancé ces procédures administratives.

Ce vif intérêt pour l’Azerbaïdjan n’est pas fortuit, même si la balance commerciale (hors équipements militaires) est déficitaire (500M€ en importations pour 115M€ en exportations). Sur le plan économique et plus particulièrement énergétique, Bakou représente un fort potentiel par rapport à sa voisine arménienne. Et au diable les valeurs démocratiques et les droits de l’homme, les affaires avant tout. L’Oncle Sam indique le chemin à suivre.



(1) : Tout le monde se souvient du retrait en 1920 des troupes françaises de Cilicie, laissant la population chrétienne - et plus particulièrement les Arméniens, seule face aux armées turques. Tout comme en 1939 la France cède le Sandjak d'Alexandrette à la Turquie, pour s’attirer ses bonnes grâces et éviter qu’Ankara rejoigne l’Allemagne, poussant 15.000 Arméniens à l’exil.


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Traductions – revue de presse

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OSCE

Les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE (Igor Popov de Russie, Stéphane Visconti de France et Andrew Schofer des États-Unis d'Amérique) se sont rendus à Vienne et à Bratislava du 27 au 28 juin pour informer les représentants permanents des pays du Groupe de Minsk de l'OSCE(2), le secrétaire général de l'OSCE, Thomas Greminger, et le président slovaque du ministre des Affaires étrangères, Miroslav Lajcak, sur les résultats de la récente visite des coprésidents dans la région et 


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Arménie

Le Premier ministre Nigol Pachinian a reçu Toivo Klaar, représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie.

Évoquant l'accord de partenariat global et renforcé UE-Arménie (CESP), le Premier ministre a souligné la nécessité de poursuivre le développement des relations UE-Arménie. Il a assuré l'engagement ferme de l'Arménie en faveur du développement de la démocratie, de la mise en œuvre de réformes radicales du système judiciaire et de la protection des droits de l'homme. Dans ce contexte, il a


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Union européenne

Le Parlement de Chypre a ratifié l'accord de partenariat global et renforcé signé entre l’Arménie et l’Union européenne en novembre 2017.

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères arménien, Anna Naghdalian, a déclaré que le président chypriote n'avait pas encore signé le document pour la ratification finale de l'accord.

L'accord entrera en vigueur lorsque tous les 28 membres de l'UE l'auront ratifié.

A ce jour, seuls ont signé le Parlement européen, la Slovaquie, la Suède, la Finlande, la Hongrie, l'Allemagne, le Luxembourg, la Grande-Bretagne, la Roumanie, le Danemark, la Bulgarie, la Pologne, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, Malte, ainsi que la Chambre des députés tchèque ont jusqu'à présent ratifié le CEPA.

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UNESCO

La 43e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO se tient du 30 juin au 10 juillet 2019 à Bakou.

«L'UNESCO a demandé aux parties en conflit au Haut-Karabakh d'assurer la sécurité de ses experts. Dans ce cas seulement, les représentants de l'UNESCO pourraient se rendre dans la région du Haut-Karabakh,» a déclaré le directeur général adjoint de l'UNESCO, Ernesto Ottone.

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Le coin des experts

«Il n'y a pas de ligne de démarcation au Karabakh. Toutes les lignes de démarcation sont artificielles,» a déclaré politologue Tevan Boghossian,

«Des élections locales auront lieu en septembre 2019 et seront suivies d'élections législatives et présidentielles au printemps 2020.

Devons-nous laisser les éléments de la lutte politique se transformer en lignes de partage ? S'il y a certaines allégations, elles doivent être spécifiquement traitées. La sécurité de l'Arménie dépend de la sécurité du Karabakh et inversement. Il est nécessaire








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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am