Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Alors
que l’OSCE, qui est en charge de la résolution du conflit du Karabakh entre
l’Arménie et l’Azerbaïdjan à travers le groupe de Minsk, se démène proposant
diverses solutions et/ou pistes de travail, Bakou campe sur ses positions et
les rejette systématiquement, n’en retenant qu’une seule : sa sacro-sainte
intégrité territoriale.
Pour
ce faire, il s’appuie exclusivement sur les quatre résolutions du Conseil de
sécurité de l’ONU(1) prises en 1993 au
plus fort de la guerre arméno-azerbaïdjanaise – résolutions non reprises par
les médiateurs, ainsi que sur certaines normes et principes du droit
international figurant dans l’Acte final d’Helsinki(2). Faisant fi non seulement des propositions des pays
coprésidents(3), et donc de l’OSCE, mais
gardant uniquement des Accords d’Helsinki les 2-3 points qui l’intéresse.
Lors
du Conseil ministériel de l'OSCE à Bratislava, l’Azerbaïdjan a confirmé sa
totale opposition au droit à l’autodétermination de la population arménienne. Tout
au plus, les Arméniens (du moins ce qu’il en restera) et les centaines de
milliers d’Azerbaidjanais qui auront regagnés leur foyer (qui va
vérifier ?), décideront du type de statut d’autonomie dans un futur
éloigné. Ce qui veut dire que le Haut-Karabakh n’aura même pas un statut de région
autonome - ce dont il disposait du temps de l’Union soviétique, mais se
contentera d’être un district lambda, noyé dans un océan d’Azerbaidjanais et
dont la sécurité sera assuré par les services azerbaïdjanais !
Il
n’est pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que l’avenir des Arméniens
du Haut-Karabakh sera pire que sombre ; cela revient purement et
simplement à leur disparition, une épuration éthique soft. Le rêve secret de tout
dirigeant turc, qu’il soit Ottoman ou Azéri.
Les
déclarations du ministre arménien des Affaires étrangères lors du Conseil ministériel
de l'OSCE, sont bien évidemment diamétralement opposées. Il n’y a même pas un
début de commencement de point commun. Un même ‘mot’ ayant une signification
différente entre les parties.
Face
à cette quadrature du cercle – intégrité territoriale vs droit à
l’autodétermination, les médiateurs ont mis toutes leurs forces à faire adopter
par les parties des mesures concrètes d’ordre humanitaire et de sécurité, éviter
que la situation se dégrade, laissant provisoirement de côté le problème de
fond : le devenir du Haut-Karabakh.
Mais
même là, il devient très difficile de faire évoluer le processus de règlement
du conflit. Les décisions prises lors des Sommets entre dirigeants azerbaïdjanais et arméniens sont peu, ou pas appliquées. Tant et si bien
qu’elles sont répétées d’une réunion à l’autre.
On
notera toutefois que les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ont
d’autres soucis que de mettre tout leur poids dans la balance pour ramener à la
raison l’empêcheur de tourner en rond. Il faut bien que les affaires se fassent
… .
(1) L’ONU a adopté 4 résolutions
concernant le conflit du Karabakh :
(2) Déclaration sur les
principes régissant les relations entre les États participants (en 10 points aussi
connu comme le «Décalogue») :
-
Respect des droits inhérents à la souveraineté
-
Non-recours à la menace ou à l’emploi de la force
-
Inviolabilité des frontières
-
Intégrité territoriale des États
-
Règlement pacifique des différends
-
Non-intervention dans les affaires intérieures
-
Respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales
-
Égalité des droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
-
Coopération entre les États
-
Exécution de bonne foi des obligations assumées conformément au droit
international
(3) Trois principes de
base :
-
Intégrité territoriale ;
- Non usage de la force ou de la menace
d’usage de la force ;
- Égalité des droits et autodétermination des
peuples.
Et
six éléments principaux (qui sont en fait les six points de la première mouture) :
-
Retour des territoires entourant le Haut-Karabakh sous contrôle azerbaïdjanais
-
Un statut pour le Haut-Karabakh en prévoyant des garanties pour la sécurité et
l'auto-gouvernance
-
Un couloir reliant l'Arménie au Haut-Karabakh
-
Une détermination dans le futur du statut juridique définitif du Haut-Karabakh
par le biais d'une expression juridiquement contraignante d’un référendum
-
Le droit pour les toutes les personnes déplacées et/ou des réfugiés à retourner
dans leurs anciens lieux de résidence
-
Une garantie de sécurité internationale incluant une opération de maintien de
la paix.
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OSCE
En vue de préparer la réunion
suivante, le ministre arménien des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian, a rencontré les coprésidents du Groupe de l'OSCE, Igor Popov (Russie), Stefan
Visconti (France) et Andrew Shoffer (États-Unis), ainsi que Andrzej Kasprzyk,
représentant personnel du président en exercice de l'OSCE.
La réunion a eu lieu en marge de la 26e
Conférence ministérielle de l'OSCE à Bratislava (Slovaquie).
Dans le contexte des derniers
développements et du processus de règlement pacifique du conflit du
Haut-Karabakh, il a souligné qu'
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian a discuté du règlement
du conflit du Haut-Karabakh avec les ministres des Affaires étrangères
d’Arménie et d’Artsakh (Karabakh), Zohrab
Mnatsakanian et Massis Mayilian à Erevan.
La réunion s'est concentrée sur les
questions de coopération entre l'Arménie et l'Artsakh dans le contexte du
processus de règlement du conflit.
Les parties ont souligné qu'il
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Azerbaïdjan
Les ministres des Affaires étrangères
d'Azerbaïdjan et de Russie, Elmar
Mammadyarov et Sergueï Lavrov, se sont entretenus en tête-à-tête à Bakou.
Les discussions ont porté sur des
questions de coopération bilatérale, ainsi que sur le règlement du conflit du
Haut-Karabakh.
«La Russie, en tant que pays coprésident du
groupe de Minsk de l'OSCE, contribuera au règlement du conflit entre l'Arménie
et l'Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh. Hier, nous avons
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Turquie
L'ambassadeur de Lituanie en Turquie a
été convoqué par Ankara à la suite de la déclaration du président lituanien Gitanas
Nausėda selon laquelle "la Turquie a
perpétré le génocide des Arméniens".
Toutefois, la Turquie ne s’est pas
manifestée officiellement.
Gitanas
Nausėda a déclaré que la Lituanie
reconnaissait que la Turquie était un allié de l'OTAN qui avait perpétré le
génocide des Arméniens, lors d'un entretien avec le site d'information
lituanien Delfi.lt. "Le Congrès américain
l’a [le génocide] récemment reconnu également. Pourrait-on imaginer une
situation dans laquelle un État membre de l'OTAN ne reconnaîtrait pas
l'Holocauste?" a-t-il ajouté.
«La réunion de l'ambassadeur de Lituanie,
Audrius Bruzga, et d'Aylin Tashan, représentant du ministère des Affaires étrangères
de Turquie, s'est déroulée dans la seconde moitié de novembre, a annoncé le ministère
lituanien des Affaires étrangères.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de l’OSCE.