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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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L’entêtement vire à l’aveuglement.
Alors que de partout les appels vont dans le sens d’un arrêt des combats et la reprise des négociations, le sultan turc continue de verser de l’huile sur le feu au grand soulagement de sa marionnette azérie.
La
vision panturquiste (de la méditerranée à l’Asie centrale) de l’ersatz de
Mehmed II, saupoudrée de néo-ottomanisme, vire au cauchemar. Alors que son
ancêtre volait de victoire en victoire, lui tombe de Charybde en Scylla. Que ce
soit en Irak, en Syrie ou plus récemment, en Libye, en méditerranée orientale ou
avec la Grèce, les succès ne sont pas au rendez-vous.
Faute
de grives, il se rabat sur les merles. Et même là, ce n’est pas gagné. Il faut
dire qu’il s’est démené auprès de son élève. Après avoir formé l’élite de
l’armée azerbaidjanaise, fait des manœuvres militaires de grandes envergures, détaché
des instructeurs sur le théâtre des combats, envoyé des mercenaires syriens
djihadistes (payés 2000$ par mois), livré de l’armement moderne (drones, chars
d’assaut), pris la direction de l’aviation militaire avec ses propres F-16, Le
moins que l’on puisse dire, c’est que dictocrate est loin d’obtenir sa première
étoile.
Les
appels des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, de l’ONU ou de l’UE
n’ayant eu aucun effet, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a à
son tour exhorté la Turquie à "user de son influence pour calmer les tensions" au Haut-Karabakh.
Résultat : le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu,
s’est rendu le lendemain à Bakou pour … soutenir le dictateur dans la poursuite
de la guerre.
On
est vraiment en droit de se poser la question : jusqu’à quand la
communauté internationale va-t-elle laisser le népotique despote ottoman se payer
ouvertement sa tête ?
Il
faut dire que pour les Occidentaux, il y a deux poids deux mesures. Quand c’est
Poutine qui fait un écart, tout le monde lui tombe dessus et le sanctionne. Par
contre, quand Erdoğan fait un écart, les mêmes Occidentaux se contentent d’un
rappel à l’ordre générique.
En
fait tout est lié à l’humeur géopolitique de l’Oncle Sam. Washington a deux
enfants chéris au Proche-Orient : Israël et la Turquie. Ils ont le label
James-Bondien d’agent «00», c'est-à-dire qu’ils peuvent tuer sans vergogne et
fouler aux pieds le droit international. Pas étonnant dans ces conditions que
l’empire ottoman soit devenu l’ottoman en pire.
Lorsqu’on
écoute la déclaration d’Ilham Aliev «notre principal objectif est la restauration
de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. () Nous retournerons de toute façon
sur nos terres. Personne ne peut résister au soldat azerbaïdjanais !"», on est en droit
de se demander à quoi cela sert-il de négocier ? Le dictateur n’a nul
envie de faire des compromis, il veut récupérer le Karabakh dans son entier. Appuyé
en cela par le sultan d’à côté, qui lui apporte toute l’aide possible et
imaginable ; sans toutefois attaquer directement l’Arménie - mégalomane
oui, idiot non.
Un
cessez-le-feu vient d’être conclu par l’intermédiaire de Moscou depuis samedi
midi. La question que le monde se posait, Turquie mise à part, était la
suivante : «Est-ce réellement un cessez-le-feu ou juste une
trêve, histoire de se refaire une santé ?». La réponse est venue
rapidement, Stépanaguerd et Chouchi ont été bombardées durant la nuit.
Les
accords d’Aliev, tout comme les promesses électorales, n'engagent que ceux qui
y croient, à commencer par les médiateurs.
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Traductions –
revue de presse
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Rencontre
de Moscou
Un communiqué a été établi à l'issue de 10h de négociations entre Bakou et Erevan qui se tenaient à Moscou le 9 octobre. Suite aux consultations entre les ministres des Affaires étrangères de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Russie, il a été décidé d'établir un cessez-le-feu dans la zone de conflit du Haut-Karabakh à partir de midi le samedi 10 octobre.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait cette annonce après une bonne dizaine d'heures de consultations avec les ministres des Affaires étrangères
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian a accordé une interview au journal italien La Republica.
La
Repubblica - Monsieur
le Premier ministre, vous êtes revenu du front il y a quelques heures à peine.
Quelle est la situation là-bas?
Nigol Pachinian - Les Azéris bombardent sans discernement des villes et des villages, frappant en particulier des civils qui sont contraints de fuir leurs maisons et de se réfugier dans des abris. Sur le champ de bataille, pendant ce temps,
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am