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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Le Groupe de Minsk de l’OSCE, et plus précisément les pays coprésidents, Etats-Unis Russie et France, chargés de la résolution du conflit du Haut-Karabakh, se réveillent petit à petit.
Leur
dernier communiqué, sans doute un
peu moins générique que d’habitude, n’en reste pas moins peu incitatif, se
contentant de rappeler ce qu’il y a lieu de faire, ou pas, mais passant
totalement sous silence les exactions commises par l’une des parties. Il ne
faut surtout pas qualifier les actes du contrevenant qui, avec l’aide de la
Turquie, a pourtant fait des milliers de morts et de blessés. Totalement à
l’opposé des propositions du Groupe de Minsk.
Selon
leur communiqué, les trois pays coprésidents agissent auprès des parties en
conflit. Toutefois, dans chacun des pays le sujet ne revêt pas la même
importance.
Aux
Etats-Unis c’est essentiellement le secrétaire d’Etat Antony Blinken qui est à
la manœuvre, le président Biden ne s’intéresse à l’Arménie que dans la mesure où
celle-ci peut gêner la politique expansionniste de la Turquie. Ce qui explique
pour partie sa récente reconnaissance du génocide des Arméniens de 1915. Rappelons
qu’aucun président américain n’a jamais mis les pieds en Arménie !
A
l’inverse, la figure de proue pour la France reste son Président, et ce, quel
que soit sa couleur politique. Le coup de fouet s’est produit à partir de la
reconnaissance du génocide des Arméniens de 1915 en 2001. En règle générale,
que ce soit le premier ministre ou son ministre des Affaires étrangères,
l’Arménie n’a jamais été leur «tasse de thé». L’actuel locataire du Quai
d’Orsay est avant tout un VRP de l’armement plus qu’un chef de la diplomatie,
déléguant le suivi pour ce sujet à l’un de ses secrétaires d’Etat.
La
Russie fait évidement exception, puisque toute personne ayant une fonction
importante, militaire compris, reste un interlocuteur de l’Arménie. Le
président Poutine ne déroge pas à la règle, ‘jouant’ souvent les juges
arbitres.
Il
est malheureux de constater que malgré tous les appels venant des pays
coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, Bakou rechigne à libérer tous les
détenus, estimés à 200 personnes, et à les renvoyer dans leur foyer. Que ces
personnes soient militaires ou civils, et peu importe qu’elles aient été faites
prisonniers avant ou après la signature du cessez-le-feu du 9 novembre, le
potentat azéri les considère comme des terroristes et non comme des
combattants.
Vu
que le dictateur est maître chez lui, il peut se comporter comme il l’entend,
sachant pertinemment qu’aucun pays ne viendra l’en empêcher. Même les
observateurs internationaux sont persona non grata ! Il a pour cela deux
exemples parfaits devant les yeux.
Ces
deux pays font fi depuis de nombreuses décennies des multiples Résolutions du
Conseil de Sécurité des Nations-Unis, et occupent sans vergogne des territoires
voisins. Le premier depuis 1967 car ces territoires sont sensés être les siens
depuis les temps bibliques ; depuis 1974 pour le second soi-disant pour protéger
la communauté turcophone. On note au passage que ces pays sont des fidèles fournisseurs
en armement de l’Azerbaïdjan. Ils se sentent intouchables car en plus d’être
surarmés, ils bénéficient d’un soutien indéfectible, les Etats-Unis pour l’un, et
la Turquie pour l’autre.
Il
y a comme cela des pays qui restent imperméables à la résolution des problèmes
par la discussion. ‘Négocier’ signifie pour eux : ‘imposer’ la
quasi-totalité de leur point de vue.
La
France et la Russie ont très bien compris ce principe. La première face à la
Turquie en envoyant des navires de combat dans la méditerranée orientale, la
seconde en déployant des troupes dans le Haut-Karabakh.
Après
27 ans de bons et loyaux services, il serait peut-être temps aux pays
coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, membres permanents du Conseil de
sécurité de l’ONU, de ‘passer à la vitesse supérieure’.
Reconnaitre
la République d’Artsakh permettra aux habitants du Haut-Karabakh de vivre libres.
Tout le monde se souvient encore comment la crise des Balkans a été résolue il
y a quelques années.
Car
ne nous y trompons pas, pour Ilham Aliev et ses acolytes le compte n’y est pas
tant que cette épine arménienne sera plantée dans ‘son’ territoire. Le chapitre
sera réellement clos lorsque le Zanguézour sera traversé par des voies
terrestre et ferroviaire reliant Bakou à la Turquie via le Nakhitchevan.
Quant
à l’Union européenne, à l’image de son surnom de «Club chrétien», a tendu la
joue gauche lorsqu’elle a reçu une gifle sur la joue droite. Le sultan ottoman
vient d’en faire le test en recevant les chefs de l’UE, Ursula von der Leyen et
Charles Michel avec un fauteuil pour deux. Non seulement ils sont repartis la
queue basse, mais l’UE continue de lui verser des milliards. C’est beau cette
charité qui prône l'amour du prochain, non ?
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Traductions –
revue de presse
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Arménie
«Les relations entre nos pays sont alliées et reposent sur le principe du partenariat stratégique. Dans les moments difficiles, la Fédération de Russie nous a contactés pour aider à résoudre les problèmes qui avaient surgi à la suite de la pandémie et de l'agression contre le Karabakh. Grâce aux efforts de la Fédération de Russie, il est devenu possible de mettre fin aux hostilités et de parvenir à une atténuation significative des tensions dans notre région. La présence de soldats de la paix russes au Haut-Karabakh aujourd'hui est
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Artsakh
«L'Artsakh (Haut-Karabakh) ne peut être soumis à aucune subordination en Azerbaïdjan,» a déclaré le président de l'Assemblée nationale Arthur Tomassian en réponse à la déclaration d’Ahmed Şahidov.
«Les commentaires de Şahidov font partie du "comportement provocateur" des autorités azerbaïdjanaises. La déclaration malheureuse du 9 novembre 2020 ne contient pas de clause sur
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OTSC
«L'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) ne doit pas ignorer les ambitions agressives du président azerbaïdjanais Ilham Aliev envers l'Arménie», a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité Armen Krikorian lors d'une réunion de la Commission des secrétaires des conseils de sécurité de l'OTSC à Douchanbé.
Il a rappelé la déclaration d'Aliev,
affirmant que "si l'Arménie ne fournit pas à l'Azerbaïdjan un couloir
vers Nakhitchevan via la province de Syunik, alors l'Azerbaïdjan y parviendra
par la force".
Et de poursuivre : "Ce n'est ni plus ni moins qu'une menace directe à
l'intégrité territoriale d'un Etat membre de l'OTSC, et de telles démarches ne
doivent pas être ignorées, surtout compte tenu des aspirations agressives du
président azerbaïdjanais.
Je crois que notre Organisation doit exprimer
une position sans ambiguïté concernant tout empiétement sur le territoire de
l'un quelconque des États membres de l'OTSC."
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OSCE
Les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE (Igor Popov de la Fédération de Russie, Stéphane Visconti de la France et Andrew Schofer des États-Unis d'Amérique) ont publié la déclaration suivante:
«Les
coprésidents se félicitent de la libération par l'Azerbaïdjan de trois autres
détenus arméniens et appellent les deux parties à achever pleinement et
rapidement le processus d'échange pour tous les prisonniers, détenus et autres,
et à respecter leurs obligations de
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Etats-Unis
L'Azerbaïdjan détient toujours près de
300 prisonniers de guerre arméniens, civils et militaires, tandis que la partie
arménienne a renvoyé tous les prisonniers de guerre ainsi que les deux
saboteurs qui ont tué un mineur arménien et un militaire il y a dix ans et qui purgeaient
des peines de prison en Karabakh.
Le secrétaire d'État américain Antony J. Blinken a exhorté les parties
du Haut-Karabakh à achever le processus d'échange de tous les détenus de
guerre.
"Les Etats-Unis se félicitent de la
libération par l'Azerbaïdjan de trois détenus arméniens. Nous appelons les deux
parties à achever pleinement et rapidement le processus d'échange pour tous les
prisonniers, militaires et civils, et à respecter leurs obligations d'assurer
le traitement humain des détenus."
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Azerbaïdjan
Le défenseur des droits de l'homme et chef de l'Institut azerbaïdjanais pour la démocratie et les droits de l'homme, Ahmad Shahidov, a déclaré :
«En juin, Stepanakert sera complètement sous
le contrôle de l'armée azerbaidjanaise, pacifiquement ou par la force. Les
civils arméniens peuvent s’ils le veulent rester chez eux.»
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de Trend, et de l’OSCE