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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les jours se suivent et se ressemblent. Tous les moyens sont bons pour le président azerbaidjanais Ilham Aliev de provoquer l’Arménie.
Quand
ce ne sont pas des tirs sporadiques contre les gardes-frontière arméniens, c’est
contre la population frontalière ; quand ce ne sont pas contre les biens
des personnes, c’est contre les équipements collectifs et les véhicules. Mais dans
tous les cas, jamais contre les soldats de la paix russes qui protègent le Haut-Karabakh.
Il est beaucoup plus facile de s’en prendre aux vaincus. Ne pouvant obtenir
rapidement ce qu’il convoite, c’est-à-dire une voie de passage vers le
Nakhitchevan, le dictateur azéri rend la vie insupportable aux frontaliers arméniens,
jouant notamment sur les imprécisions des cartes géographiques datant de
l’Union soviétique.
Il
est vrai qu’avec la création des républiques socialistes soviétiques (RSS),
autant la démarcation et la délimitation avec les pays limitrophes étaient
précises – comme par exemple celles indiquées dans le traité de Kars en octobre
1921 entre la RSS d’Arménie et la Turquie -, autant un certain flou sur l’exact
tracé existe toujours, entre les différentes ex-RSS. Le charcutage territorial
opéré par Staline n’a pas fini de faire couler du sang.
Le
maître à penser du potentat - le sultan anatolien, apporte sa contribution à la
mise en œuvre d’une paix régionale. Croire au réel désir de la Turquie de faire
la paix avec l’Arménie est un leurre que la communauté internationale, à
commencer par les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, avale tout
cru. L’hypocrisie des dirigeants Turcs, qu’ils soient Ottomans ou Azéris, n’a
pas de limite. Leur but, maintes fois déclaré, est d’éradiquer les Arméniens de
la région, si ce n’est économiquement, militairement. L’élève Aliev s’applique
à suivre son mentor Erdoğan, lequel est passé ‘grand maître’ dans l’art de
gruger les Occidentaux depuis une vingtaine d’année.
Les
Européens d’abord en leur faisant croire qu’il va adhérer aux valeurs
démocratiques de l’UE. Depuis l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union
européenne en octobre 2005, il a réussi à soutirer de Bruxelles une dizaine de milliards
d’aides à la préadhésion sur la période 2007-2021. Et ce n’est pas
terminé vu que lesdites négociations ne sont pas rompues. Comme cela ne
suffisait pas, il utilise également le chantage aux émigrés, ajoutant quelques
milliards de plus à sa cagnotte. Cerise sur le gâteau, il se permet même de
faire asseoir la présidente de la commission européenne, Ursula von der
Leyen, sur un ‘strapontin’ lors de la rencontre d’avril dernier. Plus
conciliant, tu meurs.
Les
Etats-Unis ensuite, en leur faisant miroiter que la Turquie un allié sûr sur le
flanc Sud-est de l’OTAN. Utilisant toujours la mode du chantage, Ankara a
réussi à bloquer la reconnaissance par Washington du génocide des Arméniens pendant
des décennies. Et comme pour l’UE, l’autocrate a passé outre ses engagements,
et a commencé à s’équiper de matériel militaire russe, les S-400 pour ne pas
les citer. Un faux-pas que Washington n’a pas laissé passer en reconnaissant le
génocide des Arméniens. Un allié gênant que la géopolitique américaine est contraint
de choyer.
A
l’instar de son maître, son disciple Ilham Aliev a joué pendant des années au
chat et à la souris avec les propositions des coprésidents du groupe de Minsk
de l’OSCE, ne retenant que ce qu’il l’intéressait. Depuis la fin de la seconde
guerre du Karabakh, les ponts sont coupés. Ne comptent pour lui que les
dispositions des accords trilatéraux de Moscou des 9 novembre 2020 et 11
janvier 2021 ; Et même là, il ne retient que les points qui l’intéressent,
utilisant les autres comme moyens de pression sur l’Arménie.
La
victoire des Turco-azéris sur les Arméniens a ouvert un boulevard aux ambitions
du potentat de Bakou ; Il peut quasiment tout se permettre. Même la Russie
traîne des pieds pour une quelconque intervention, alors que l’OTSC et/ou les
accords militaires Arménie-Russie le lui permettraient. Après tout, Bakou est
un excellent client sur le plan financier. Dommage, Poutine se fait grignoter
son ‘étranger proche’ par les Turco-azéris.
Tout
le monde, ou presque (*), attend des
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qu’ils veuillent bien faire
redémarrer les négociations de paix sur le Karabakh. « Petits »
problèmes toutefois : Joe Biden est occupé par la situation
post-Afghanistan ; Emmanuel Macron par les prochaines élections
présidentielles ; et Vladimir Poutine par ne pas trop irriter Ilham Aliev
en faisant pencher la balance côté arménien.
(*) : Sauf bien sûr l’Azerbaïdjan et
ses alliés, directs ou indirects : la Turquie, le Pakistan, Israël, ainsi
que les djihadistes de tous poils.
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Traductions –
revue de presse
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Arménie
Lors de la présentation du programme du gouvernement à l'Assemblée nationale le Premier ministre Nigol Pachinian a insisté sur le fait que la démarcation et la délimitation des frontières avec l'Azerbaïdjan doivent commencer dès que possible.
"Je regrette qu'il n'ait pas été possible d'atteindre le résultat escompté au printemps en raison de l'instabilité politique. La situation instable sur un certain nombre de sections de la frontière arméno-azerbaïdjanaise constitue une menace sérieuse pour
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Turquie
Le président Recep Tayyip Erdoğan a déclaré :
"Avec la fin de l'occupation du
Haut-Karabakh (Artsakh), les conditions d'une paix à long terme ont été créées
dans la région. Si l'Arménie saisit cette opportunité, nous prendrons les
mesures nécessaires.
Nous pouvons travailler pour normaliser progressivement nos relations avec un gouvernement arménien qui
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Russie
« Fournir des armes à d’autres pays est le droit souverain de Moscou, et la partie russe tient toujours compte de la nécessité de maintenir un équilibre des forces militaires dans la région, » a déclaré jeudi la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, invitée à commenter l’appel du président azerbaïdjanais Ilham Aliev à cesser d’armer l’Arménie.
« Nous attendons que la Russie cesse d’armer l’Arménie, nous ne le voyons pas pour le moment », avait déclaré
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Etats-Unis
L'ambassadrice américaine en Arménie Lynne Tracy pense que le conflit du Haut-Karabakh n'a pas été résolu parce que le statut du Karabakh reste à déterminer.
« Nous continuerons à travailler à travers notre position de coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE vers cet objectif de faire baisser la violence, la désescalade, afin que nous puissions aborder certaines des autres questions très critiques qui
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Union
européenne
Le vice-président de la Commission européenne, haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a envoyé un message de félicitations à Ararat Mirzoyan pour son accession au poste de ministre des Affaires étrangères d'Arménie.
« L’Arménie est un partenaire important de l'Union européenne, les relations entre les deux se sont considérablement intensifiées depuis 2018 et l'entrée en vigueur de notre accord de partenariat global et renforcé le
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Chine
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s'est déclaré prêt à approfondir les relations multiformes avec l'Arménie. Dans une lettre envoyée au nouveau ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan, Wang a décrit les deux pays comme des partenaires traditionnellement amis.
"Depuis l'établissement des relations
diplomatiques, des contacts actifs à différents niveaux ont été assurés, une
coopération et un partenariat pratiques ont été régulièrement promus sur la
scène internationale, la dynamique saine et stable des relations sino-arméniennes
a été constamment maintenue.
Avec vous, je suis prêt à renforcer la
communication et la coopération entre nos départements, à approfondir la
coopération multiforme afin d'élever les relations sino-arméniennes à un
nouveau niveau de développement."
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de Trend, de Azernews, et de Hurriyet, de Turkeypurge