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Commentaires et
Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les représentants (médiateurs) des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE (Etats-Unis, Russie et France) ne se rencontrent plus, quant au Groupe lui-même il n’existe plus, sinon sur le papier. Depuis la guerre des 44 jours de l’automne 2020, le Groupe a été rejeté par Bakou, et ce sont les soldats de la paix russes qui assurent la protection des Arméniens du Haut-Karabakh. Avec le coup de force du camarade Poutine en février 2022, cette tâche se réduit de plus en plus en peau de chagrin, donnant ainsi au potentat Ilham Aliev le feu vert pour mettre ses menaces à exécution.
La nature ayant horreur du
vide, le Groupe a été remplacé par un montage biscornu. Côté occidental ce sont
les Etats-Unis et l’Union européenne qui s’occupe du conflit, et de l’autre
côté, c’est la Russie qui arbitre les rencontres. Il est vrai que depuis
l’automne dernier le rythme des rencontres s’est accéléré, les protagonistes
vont de réunions en réunions, trilatérales ou multilatérales, avec parfois des éléments
rapportés comme par exemple le chancelier allemand Olaf Scholz.
Si le camarade Vladimir
Poutine paye de sa personne pour rencontrer Nigol Pachinian et Ilham Aliev, on
n’a jamais vu Joe Biden ou Ursula von der Leyen piloter de telles rencontres. Il
faut dire que pour ces dirigeants, il y a deux poids deux mesures, au motif que
les vicissitudes subies par les Ukrainiens ne sont pas comparables à celles des
120.000 Arméniens du Haut-Karabakh, et ce d’autant que l’agresseur des Ukrainiens
n’a pas le même poids que l’agresseur des Arméniens. Conséquence, avec le
premier on n’hésite pas à le sanctionner tant qu’on peut, alors qu’avec le
second, on préfère le caresser dans le sens du poil, voire passer des marchés
juteux. N’est-ce pas Mme sofa ?
Ces «âmes charitables» occidentales
qui se penchent sur le problème, connaissent très bien le comportement d’un
dictateur, quel qu’il soit, et comment il convient de se comporter avec
celui-ci. Ils voient très bien que celui qui dirige l’Azerbaïdjan d’une main de
fer n’en a rien à faire des demandes, des résolutions, ou des injonctions des
instances internationales. Ils lui laissent le champ libre, sortant des
banalités sur ce qu’il y a lieu de faire ou de ne pas faire conformément aux
normes internationales. L’objectif affiché consiste à pousser les protagonistes
à signer un traité de paix, et ce quel qu’en soit le prix à payer, par le plus
faible évidemment. L’important est que la région soit pacifiée, et que les
affaires Ouest-Est reprennent.
Les belles paroles n’ont
pas prise sur le despote azéri. Une seule chose peut le faire réfléchir: la
menace d’un conflit armé avec plus fort que soi. Comme ce fut le cas quand le
sultan ottoman a voulu jouer au plus fin en ‘allumant’ une frégate française à
200 km des côtes libyennes, qui œuvrait dans le cadre de missions
internationales pour faire respecter l'embargo sur les armes en Libye.
Hélas, l’Arménie n’a pas
les moyens de se faire respecter. Les Occidentaux sont essentiellement, pour ne
pas dire exclusivement, occupés par la guerre en Ukraine et les appétits
expansionnistes de Poutine. Lequel Poutine, embourbé qu’il est, persiste à
poursuivre son « opération militaire spéciale », essayant de sauver
son économie qui commence à fléchir. Aussi, ce n’est donc pas le moment de se
fâcher avec le digne fils d’Heydar Aliev qui s’évertue à écouler le gaz russe vers
l’Europe.
Reste le dernier « larron »,
et non des moindres, de la « farce » caucasienne : La Turquie. A
l’inverse du maître du Kremlin, Erdoğan ne dispose que d’une marionnette, Ilham
Aliev, laquelle est fortement équipée et docilement téléguidée par Ankara. Et
comme cela ne suffisait pas, le Pakistan apporte son soutien au tandem
turco-azéri pour des raisons idéologico-cultuelles, et même Israël pour des
raisons commerciales militaires mais surtout sécuritaires, vu la proximité de l’Iran.
Malgré tous les gestes de
bonne volonté effectués par le Premier ministre arménien, comme reconnaître que
le Haut-Karabakh fait partie de l’Azerbaïdjan, que la reconnaissance du
génocide des Arméniens n’a plus lieu d’être, comme construire une route
spéciale Nakhitchevan-Azerbaïdjan en plus de restaurer la voie ferrée Yeraskh-Julfa-Meghri-Horadi,
datant de l’époque soviétique, et voir qu’Ilham Aliev continue de demander
encore plus, tout en continuant ses malversations, on arrive à la conclusion
suivante :
S’il y a un
« dindon » dans cette « farce » c’est bel et bien Nigol
Pachinian.
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Traduction
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, de ainsi que de l’Union européenne.
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Arménie-Artsakh
Le Premier ministre Nigol Pachinian a reçu la délégation conduite par Natalie Loiseau, présidente de la sous-commission sécurité et défense du Parlement européen.
Le Premier ministre a souligné l'étroite coopération avec le Parlement européen et a hautement apprécié la résolution adoptée par ce dernier pour assurer le fonctionnement ininterrompu du corridor de Latchine.
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OSCE
Le 20 juin, la défenseuse des droits de l'homme, Mme Anahit Manassian, a rencontré la représentante de l'OSCE pour la liberté des médias, Mme Teresa Ribeiro, dans le cadre de sa visite à Vienne.
Elle a présenté les priorités du
Bureau du Défenseur arménien, soulignant l'importance des activités et des
projets mis en œuvre dans le sens de l'exclusion du discours de haine.
Elle s'est spécifiquement référée à la
politique arménophobe soutenue par l'Azerbaïdjan, qui se manifeste à tous les
niveaux de la société.
"Notre Bureau surveille quotidiennement
les médias et les plateformes sociales azerbaïdjanais. Le discours de haine
envers les Arméniens s’exprime à tous les niveaux de la société, y compris chez
les hauts fonctionnaires de l'Azerbaïdjan",
a-t-elle indiqué.
Les interlocutrices ont également
discuté des questions liées à la garantie de la liberté d'expression des
médias, à la garantie de la sécurité des journalistes et à l'importance des
médias de masse dans le renforcement d'une société démocratique. L'importance
de la préservation des normes éthiques du point de vue de la garantie d'un
travail journalistique professionnel a été soulignée.
Mme Teresa Ribeiro, à son tour, l’a
félicité pour avoir assumé l'importante mission de Défenseuse des droits de
l'homme, soulignant le rôle des institutions nationales des droits de l'homme
dans la réalisation du droit à la liberté d'expression et des médias.
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Conseil
de l’Europe
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a voté par 48 voix contre 16 et une abstention pour adopter une résolution sur la garantie d'un accès libre et sûr au corridor de Latchine.
« Reconnaissant que l'absence d'accès libre et sûr par le corridor Latchine fait partie d'un problème beaucoup plus vaste, l'Assemblée est convaincue qu'une réponse humanitaire seule ne suffit pas et qu'une solution politique est nécessaire.
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Russie
Le ministre russe des Affaires
étrangères a accusé l'Occident de manque de sincérité dans les efforts visant à
parvenir à un règlement pacifique entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
"Malheureusement, dans ce que font les États-Unis maintenant, et dans ce que fait l'Union européenne, nous ne voyons plus une volonté d'aider à négocier, mais une volonté de pénétrer dans la région, une volonté de supprimer les intérêts légitimes de la Fédération de Russie et un désir de s'imposer comme des forces qui joueront un rôle presque décisif ici », a déclaré Sergueï Lavrov aux journalistes à l'issue d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).
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Etats-Unis
« Le dialogue est la clé d'une paix durable. Accueillir des pourparlers de paix cette semaine avec les ministres des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et Jeyhun Bayramov au Centre national de formation aux Affaires étrangères. Nous soutenons l'Arménie et l'Azerbaïdjan travaillant ensemble vers un accord durable et digne. Le dialogue est la clé d'une paix durable », a déclaré lundi le secrétaire d'État américain Antony Blinken après des entretiens avec les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères.
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ONU
La 53e session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies s'est tenue à Genève le 19 juin, sous le deuxième point de l'ordre du jour, le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Volker Türk a présenté un rapport sur la situation actuelle situation des droits de l'homme dans le monde.
Se référant à la région du Caucase du
Sud, il a appelé l'Arménie et l'Azerbaïdjan, en particulier, à ancrer les
efforts de paix sur les droits de l'homme. Le commissaire a souligné
l'importance d'une circulation libre et sûre dans le corridor de Latchine et la
nécessité d'éviter tout impact humanitaire sur les civils.
Volker Türk a indiqué que son service
cherchait depuis des années à accéder aux zones sous le contrôle effectif des
autorités de facto dans la région du Caucase du Sud. « Les gens sont rendus plus vulnérables par l'absence de
surveillance régulière et de contact avec les mécanismes des droits de l'homme
de l'ONU. L'accès nous permettrait de mener des évaluations des droits de
l'homme et de répondre aux besoins des gens, ainsi que de renforcer la
confiance », a-t-il déclaré.
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Turquie-Azerbaïdjan
« Des perspectives ont été ouvertes pour le processus de normalisation des relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan sur la base du respect mutuel de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'inviolabilité des frontières, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov, lors de la Conférence sur la connectivité caspienne, à laquelle il a assisté dans le cadre de sa visite de travail au Royaume-Uni.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, de ainsi que de l’Union européenne.