Rencontre élargie Arménie-Azerbaïdjan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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L’Arménie est un État qui sort de l’ordinaire.

 

Vous connaissez beaucoup de pays qui subissent en permanence des attaques, qui perdent des pans de territoire, et opposent une faible résistance à l’ennemi ?

 

Vous connaissez beaucoup de pays qui prennent à la légère les menaces proférées par leur voisin sur les actions qu’il compte mettre en œuvre pour accaparer de nouvelles terres. Et qui, malgré cela, se préparent à signer un traité de paix avec le voisin en question ?

 

Vous connaissez beaucoup de pays qui font fi de leur histoire et de leur 1,5 million de morts, en voulant faire ami-ami avec l’auteur de ce crime de génocide. Un auteur qui soutient militairement, en armement et en hommes, l’agresseur azéri, lui fournissant en plus un contingent de Djihadistes ? Un auteur négationniste, qui nie l’accaparement des terres, des biens et des richesses de ses victimes, en détruisant les monuments cultuels et culturels des sujets de son empire ?

Et tout cela pourquoi ? Pour que la Turquie ‘daigne’ rouvrir sa frontière avec l’Arménie, fermée depuis 30 ans. Une Arménie, persuadée que ce faisant, ses relations avec ses deux voisins, la Turquie et l’Azerbaïdjan, vont croître et embellir.

 

Ajoutons à cela, qu’en cas d’une nouvelle agression d’envergure d’Ilham Aliev, ceux qui se disent « amis » de l’Arménie ne lèveront pas le petit doigt pour lui venir en aide, si ce n’est par des paroles d’encouragement. Ce qui intéresse Washington, c’est de ‘piloter’ Ankara face aux avancées russes. Ce qui intéresse Bruxelles, c’est d’assurer les approvisionnements énergétiques de l’UE.

 

Si ces « amis » s’intéressent quelque peu à l’Arménie, ce n’est pas tant pour des raisons démocratiques et moins encore pour des raisons économiques, mais pour éviter qu’elle devienne dans la région un empêcheur de tourner en rond et perturbe les liaisons commerciales de ses voisins.

 

Les dirigeants occidentaux n’ont que faire d’une telle Arménie, alliée de surcroit de Moscou. Quant au Haut-Karabakh, sorti des parlementaires, le quidam moyen est incapable de le situer sur une carte. Il faut dire que côté communication, Pachinian n’est pas Zelensky. 

 

Par contre, l’Azerbaïdjan, même si c’est un régime autocratique et dictatorial, attire beaucoup de monde, et ce, pour multiples raisons.

 

Pour les États-Unis, c’est le « frère » du membre turbulent de l’OTAN, assurant un pied à terre pour leur géopolitique régionale et notamment comme base pour leurs agissements contre l’Iran. Avec cerise sur le gâteau, l'allié chouchou de Washington, Israël. Et si besoin, Bakou reste comme un poste avancé d’observation du flanc sud de la Russie. Par les temps qui courent, cela peut servir.

Que Bakou commerce avec Moscou sur nombre de produits et particulièrement des produits sous embargo, Que Bakou se fiche royalement des décisions contraignantes de la CIJ, Que Bakou ne respecte pas les lois de la guerre, Que Bakou foule aux pieds les droits de l’Homme, n’émeuvent pas Washington outre mesure.

 

Pour l’Union européenne, c’est avant tout un partenaire commercial « fiable » comme a dit Mme sofa - alias Ursula von der Leyen, un pourvoyeur de produits énergétiques et spécialement du gaz russe. Mais comme Washington, Bruxelles met de côté ses valeurs dites ‘démocratiques’, les diverses condamnations des Cours européennes ou internationales, pour ne s’intéresser qu’au « Business ».

Après tout, le Parlement européen légifère, mais c’est la Commission qui exécute, et pas toujours conformément au vote. C’est le cas dans de nombreux pays, par exemple en France, où le président Macron a refusé de mettre en œuvre les décisions prises à l’unanimité sur le Haut-Karabakh, par le parlement français – Assemblée nationale et Sénat.

 

Pour la Fédération de Russie, c’est l’étranger proche, entendez par là toutes les ex-RSS de l’Union soviétique (15 pays) et plus particulièrement celles du début de l’URSS, ce qui écartent les trois pays baltes, qui depuis 2003 sont non seulement membres de l’UE (avec huit autres pays de l’Est) mais également membres de l’OTAN. Si l’Arménie fait partie de l’OTSC, de l’UEE, et a signé une alliance militaire avec Moscou pour 45 ans, ce n’est pas le cas de l’Azerbaïdjan qui se contente d’être membre de la CEI.

La guerre avec l’Ukraine a entrainé un laisser-aller certain des 2.000 soldats russes de la force de la paix stationnés au Haut-Karabakh. Conséquence : La soldatesque azerbaïdjanaise s’en donne à cœur joie pour se défouler sur les Artsakhiotes, qu’ils soient militaires ou civils. Ilham Aliev se permet même de mettre en place un poste frontière à l’entrée du couloir de Latchine après avoir coupé le cordon ombilical qui reliait le Haut-Karabakh à l’Arménie.

Pourquoi se gêner puisque Nigol Pachinian a déclaré que le Haut-Karabakh faisait partie intégrante de l’Azerbaïdjan ? 

 

 

Conclusion : Soit le Premier ministre arménien est un dirigeant très perspicace et un tacticien hors pair, soit c’est un … (?).

 


 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l’Union européenne.


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Rencontre Pachinian-Aliev

 


Le Premier ministre Nigol Pachinian a participé au deuxième Sommet de la Communauté politique européenne à Chisinau.

 

Les dirigeants de plus de 47 pays ont été accueillis sur place par la présidente de la Moldavie, Maia Sandu.

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Arménie-Artsakh

 


Le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que les États-Unis doivent répondre de manière adéquate aux déclarations en provenance d'Azerbaïdjan afin d'empêcher la politique expansionniste des dirigeants azerbaïdjanais envers le territoire souverain de l'Arménie et leurs tentatives de nettoyage ethnique au Haut-Karabakh.

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Union européenne

 


La mission de l'UE en Arménie (EUMA) prévoit d'ouvrir les trois centres opérationnels supplémentaires à Jermuk, Ijevan et Yeghegnadzor dans les mois à venir, atteignant progressivement sa pleine capacité opérationnelle dans un proche avenir.

 

EUMA est une mission non armée, civile et non exécutive dont le but est d'observer et de rapporter à l'UE sur la situation sécuritaire sur le terrain. La mission est déployée du côté arménien de la frontière arméno-azerbaïdjanaise, avec un quartier général à Yeghegnadzor, six bases d'opérations avancées et un petit bureau de liaison à Erevan.

 


Le 1er juin, le chef de mission de l'EUMA Markus Ritter et l'ambassadeur Andrea Wiktorin, cheffe de la délégation de l'UE en Arménie, ont accueilli une délégation de l'UE du groupe de travail COEST à Mardouni. M. Ritter leur a présenté le mandat de la mission et ses activités. Il a également informé les participants de l'évolution de la sécurité sur le terrain, sur la base des observations recueillies auprès des patrouilles de la mission.

 

Au cours des trois premiers mois d'existence d'EUMA, la mission a effectué plus de 300 patrouilles au total à partir de ses centres de Goris, Jermuk et Mardouni. Chaque semaine, les patrouilles parcourent plus de 3800 km de distance.

 


"La mission a été lancée à une vitesse sans précédent, commençant ses opérations en février. Notre objectif est – entre autres – de contribuer à stabiliser la sécurité dans les zones frontalières. Et selon de nombreux responsables arméniens, EUMA a contribué à une certaine stabilisation de la situation. Toutefois, la situation reste instable ", a déclaré M. Ritter.

 

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Russie

 


La 12e réunion du groupe de travail tripartite s'est tenue à Moscou le 2 juin afin de mettre en œuvre les accords conclus par les dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Fédération de Russie lors de la réunion tenue à Moscou le 25 mai dernier.

 

La réunion s'est tenue sous la coprésidence du vice-Premier ministre d'Azerbaïdjan Shahin Mustafayev, du vice-Premier ministre d'Arménie Mher Krikorian et du vice-Premier ministre de la Fédération de Russie Alexei Overchuk.

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Turquie-Azerbaïdjan

 


L’attaché de presse du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Aykhan Hajizada a qualifié la déclaration de Macron, après la réunion à cinq à Chisinau, d'"unilatérale", notant qu'elle ne reflète pas la position des parties et qu’elle la déforme.

 

Selon lui, "ce n'est pas la première fois que la France fait preuve d'un tel comportement qui ne contribue pas au processus de paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, à la paix et à la stabilité dans la région".

 

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Le président Ilham Aliev a récemment proféré de nouvelles menaces contre la population du Haut-Karabakh (Artsakh), lors d'un récent voyage à Latchine.

 

"Tout le monde est bien conscient qu'aujourd'hui, nous sommes capables de mener n'importe quelle opération dans cette région. Par conséquent, le Parlement doit être dissous, l'élément qui se dit président doit présenter sa reddition, tous les ministres, députés et autres doivent quitter leur poste. Ce n'est que dans ce cas que nous pouvons parler d'une quelconque forme d'amnistie."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de APA, ainsi que de l’Union européenne.