Officiellement Bakou prépare le traité de paix avec Erevan

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Alors qu’un traité de paix avec l’Arménie est en discussion, alors que les négociations sur la délimitation/démarcation de la frontière arméno-azerbaidjanaise sont en cours, alors que le corridor du Zanguézour est toujours sur la sellette, alors qu’il s’est déjà emparé de près de 170 km² du territoire arménien et qu’il en réclame encore – voire la totalité du pays, officieusement, le dictateur-président Ilham Aliev prépare autre chose … sa stratégie post-traité.

 

Après tout, un traité n’est qu’un morceau de papier. Le dictateur a donné son aval pour pas mal de documents, puis, il s’est fait un devoir de ne pas respecter sa parole. Les multiples rencontres, bi-tri-quadri-penta latérales, depuis la guerre des 44 jours, en sont la preuve. Déjà quand on ignore superbement l’ordonnance contraignante de la Cour Internationale de Justice, alors le reste n’a pas grande importance.

 

Ilham Aliev tire sa force avant tout de la faiblesse de son ennemi, Nigol Pachinian. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin face à un Premier ministre complaisant qui ne cesse de céder du terrain. Dernière lubie du potentat azéri, faire modifier la constitution de l’Arménie afin que toute allusion au « Haut-Karabakh » et au « génocide » des Arméniens soient supprimés. Et le pire, c’est que Pachinian en est capable, espérant que cela calmera Aliev.

 

Certes tous les dirigeants arméniens ne sont pas calqués sur leur chef. Comme il a été dit précédemment (Cf. N° 1120), ses représentants se battent bec et ongle sur la scène intermentale pour faire valoir les arguments de l’Arménie et avancer les preuves de leurs dires.

 

Cette prise de conscience des proches de Pachinian suite aux nombreuses remontées de terrain et aux escarmouches permanentes de la soldatesque azérie à la frontière arménienne, soi-disant en réponse à des tirs arméniens [qui va aller vérifier et confirmer que ce sont bien les soldats arméniens qui ont ouvert le feu ?], a poussé depuis deux mois le ministre de la défense Souren Papikian à faire la tournée régionale de ses homologues jusqu’à aller conclure des achats importants d’armements auprès de la France … au grand dam de Moscou.

 

La dernière résolution du parlement européen ne changera rien au comportement du potentat azéri, il a le soutien indéfectible de son mentor Recep Tayyip Erdoğan, dont le contentieux avec les Arméniens, surtout diasporique, est loin d’être résolu.

 

Aliev a également le soutien silencieux (« qui ne dit mot, consent ») du camarade Vladimir Poutine, lequel a été fort mécontent de ce dirigeant sud-caucasien, un peu trop démocratique à son goût, qui a refusé toutes ses propositions de résolution du conflit du Haut-Karabakh depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Plutôt que d’envahir lui-même l’Arménie – il a gardé cela pour un pays plus important, il a délégué cet ‘ukase’ au dictateur azéri, qui n’attendait que son feu vert. La leçon infligée aux Arméniens a pris fin le 9 novembre 2020 avec l’accord de cessez-le feu. En contrepartie, Bakou a nettement amélioré ses échanges commerciaux avec Moscou, et plus encore après le 24 février 2022. Le despote s’est même permis, humiliation suprême, de procéder à un nettoyage ethnique de la région convoitée, au vu et au su de la communauté internationale.

 

Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Aucun militaire étranger ne viendra aider l’Arménie. Les Occidentaux plaindront les victimes, donneront des conseils judicieux, et très probablement de l’argent. Au pire, l’Union européenne appliquera des sanctions, mais à l’instar de Poutine, Aliev n’en a que faire.

 

Toujours est-il que la Russie est on ne peut plus présente dans la région. En Arménie, en plus de la base 102 de Gumri, la majorité des gardes-frontières est russe, y compris à l’aéroport de Zvartnotz. Un accord militaire lie les deux pays. Le réseau ferré est dirigé par un consortium russe tout comme le réseau énergétique (Gaz et pétrole). Côté Azerbaïdjan, c’est le contingent russe qui stationne dans les territoires face au Syunik, en plus bien sûr dans le Haut-Karabakh ; ce qui n’empêche pas les soldats azéris de « se défouler » sur les militaires arméniens. Les Russes sont peu regardants dans ce domaine.

 

Si on ajoute à tout cela que l’Arménie est membre de la Communauté des Etats Indépendants, de l’Organisation du Traité de Sécurité Collective, de l’Union Economique Eurasienne, tous dirigés par Moscou, il devient très difficile pour Pachinian de couper le cordon ombilical avec son voisin du Nord pour se tourner vers l’Occident. Sans compter qu’il lui sera impossible d’adhérer à la fois à l’Est (UEE) et à l’Ouest (UE).

 


Les dictateurs sont confortés dans leur comportement. Aux dernières élections présidentielles, Aliev a été élu le mois dernier avec plus de 92% des voix, et Poutine avec plus de 87%, ce week-end.

 


Chassez le naturel, il revient au galop.


Ouverture du «
Cédron de la Recherche Stratégique » à l’Université de Bakou. La stratégie fait partie intégrante du pays, et l’un des nouveaux objectifs de l’État « rapace » et de la nation azérie sera la reconquête des « territoires historiques azerbaidjanais ». Le mur de Cédron est intégré dans une carte à grande échelle de ce qu’on appelle la Stratégie stratégique (aujourd’hui l’Arménie), avec les noms en azerbaidjanais. Plus connu du grand public, comme le « Zanguézour occidental »

 

 

Effectivement, Bakou prépare le traité de paix avec Erevan, mais à sa manière.

 

 

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de l’APCEainsi que de l’Union européenne.

 

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Arménie

 


« Les relations entre l’Arménie et l’Union européenne n’ont jamais été aussi fortes et profondes. J’espère que plusieurs décisions seront prises dans un avenir proche, ce qui reflétera la force des relations. Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu de telles manifestations auparavant, »
a déclaré aujourd’hui le Premier ministre Nigol Pachinian lors d’une conférence de presse.

 

« La relation se développe, elle devrait avoir de nouvelles manifestations et expressions. L’une de ces expressions pourrait être le début des négociations sur la libéralisation des visas entre l’Arménie et l’UE ; 

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Union européenne

 


Le 5 mars, la défenseure des droits humains d'Arménie Anahit Manassian a rencontré la Secrétaire générale du Conseil de l'Europe, Marija Pejčinović Burić, dans le cadre de sa visite de travail à Strasbourg.

 

La Défenseure a présenté des questions liées à la protection des droits des personnes déplacées de force du Haut-Karabakh, a évoqué les activités d'enquête menées par elle-même et par son personnel, au cours desquelles des informations ont été obtenues sur des décès, des actes de torture et le non-respect des corps, mutilations et mauvais traitements de civils, interdits par le droit international. 

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Russie

 


Le 5 mars, à l'initiative de la partie russe, une conversation téléphonique a eu lieu entre le ministre arménien Ararat Mirzoyan et son homologue russe Sergueï Lavrov.

 

Les questions liées aux relations bilatérales et à la situation régionale ont été abordées.

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Etats-Unis

 


Le porte-parole du Département d'État américain, Matthew Miller, a réagi aux avertissements du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'égard de l'Arménie.

 

« Je ne vais pas répondre directement à cette question, même si c'est le genre de rhétorique que nous avons vu le gouvernement russe tenir qui est déstabilisatrice pour la région, et c'est la raison pour laquelle vous avez vu tant de voisins de la Russie s'inquiéter des menaces. 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de l’APCE, ainsi que de l’Union européenne.