L’Arménie confirme son virage à l’Ouest

 

 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

 

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Commentaires

 

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Ils sont venus, ils sont tous là, il y a même le haut représentant (1) et vice-président de l’UE. Absents : La Russie pour les raisons que l’on connait ; et l’Azerbaïdjan car il n’a pas besoin qu’on l’aide économiquement, il possède de l’énergie fossile à gogo, et comme cela ne lui suffisait pas, il revend à l’UE le gaz russe acheté à bas prix. Ça c’est un  « partenaire fiable » comme dirait Mme Ursula von der Leyen.

 

La rencontre tripartie Arménie-UE-Etats-Unis du Jeudi 5 avril a accouché d’une aide financière à l’Arménie de 270 Millions de la part de l’UE et de 65 Millions de la part des Etats-Unis. Charge à Nigol Pachinian de mener les réformes structurelles engagées à leur terme. On ne peut que s’en réjouir, une aide quelle qu’elle soit est toujours la bienvenue.

 

Seulement voilà, le problème de l’Arménie n’est pas qu’économique, mais surtout conflictuel avec ses deux voisins turcs, occidental et surtout oriental. Il est devenu critique depuis la guerre de 44 jours de 2020 et existentiel depuis le nettoyage ethnique de 2023.

 

A Bruxelles, la discussion a porté essentiellement sur des sujets économiques et de bonnes gouvernances. Toutefois, il n’est pas interdit de penser que Nigol Pachinian a essayé d’aborder les relations Arménie-Azerbaïdjan, comme le laissent entendre certains passages de son discours officiel.

 

Il faut croire que le tandem turco-azerbaidjanais n’a pas été dupe des sujets qui allaient être abordés et a de suite mis en garde les Occidentaux en leur rappelant les liens indéfectibles du sultan ottoman et de son vassal azéri ; et que lorsque l’on touche au ‘petit’, on irrite automatiquement le ‘grand’. On notera au passage l’euphémisme utilisé par Ankara du « nettoyage ethnique » des 19-20 septembre remplacé par l’« opération antiterroriste ». Un peu comme la « guerre » russo-ukrainienne dénommée « opération spéciale » par Moscou. A ce sujet, le camarade Poutine commence sérieusement à déteindre sur son « ami » Ilham Aliev tant sur la manière de se comporter avec ses ennemis, que sur les résolutions contraignantes des organisations internationales.

 

L’UE et les Etats-Unis font tout, ou presque, pour qu’un accord de paix soit conclu entre les antagonistes. C’est louable, plutôt que verser de l’huile sur le feu. Ils partent du principe que ce sont deux gouvernements issus d’élections démocratiques et que le droit prime dans leurs décisions.

 

La position des Etats-Unis n’a pas changé d’un iota depuis le début du conflit. La résolution doit se faire par la négociation et tant pis si l’une des partie ne joue pas le ‘jeu’. Surtout ne pas désigner de fautif, cela fâcherait leur allié turc.

 

A l’inverse, l’Union européenne, à l’instar de son parlement, a commencé, timidement certes, à mettre les points sur les ‘i’, d’abord avec la guerre des 44 jours, puis avec le blocage du couloir de Latchine et pour finir, le nettoyage ethnique de septembre dernier. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en Février 2022, n’a fait qu’envenimer la situation.

 

Sous l’impulsion de la France, Bruxelles commence à voir le danger que représente un changement profond de la géopolitique régionale avec l’écroulement de l’Arménie. Tbilissi a officiellement demandé son adhésion à l’UE. Il ne serait pas étonnant qu’Erevan fasse de même si les bruits de bottes deviennent effectifs. Ce qui n’empêche pas Bruxelles de commercer avec Bakou, laissant Paris seul dans la fourniture militaire apportée aux Arméniens.

 

Toujours est-il que seul Moscou est censé assurer la sécurité de l’Arménie par la présence de soldats russes dans les structures arméniennes : Base militaire 102 de Gumri(2), gardes-frontières y compris dans l’aéroport international de Zvartnotz ; auxquelles il faut ajouter les devoirs de l’OTSC dont l’Arménie est toujours membre.

Ce qui signifie que toute coupure définitive des liens avec Moscou entrainerait la guerre et l’invasion de l’Arménie par l’Azerbaïdjan.

 

Exemple de sinécure

« Les menaces contre l’Arménie dans les médias azerbaïdjanais sont inacceptables. De véritables négociations sur la délimitation des frontières sont nécessaires et tous les différends territoriaux doivent être réglés pacifiquement et dans le cadre d’un processus convenu, » a déclaré le représentant spécial de l’UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar.

Remarque d’une profondeur de vue et d’une grande connaissance du sujet de la part d’un « spécialiste » en place depuis novembre 2017. Il y a comme cela des gens qui sont las là depuis des années et qui ne servent pas à grand-chose. Surtout lorsqu’on voit le travail qu’il a mené sur les résolutions de la crise en Géorgie et du conflit Arménie-Azerbaïdjan, sans jamais avoir mis les pieds au Karabakh, en Abkhazie ou en Ossétie. Compte tenu de sa charge de travail, il dispose même d'un porte-parole. Pas belle la vie ?

 

 

 

(1) : Dont l’autonomie est décidée d’un côté par le président du conseil européen, et de l’autre, par la cheffe de l’exécutif, présidente de la Commission européenne.

(2) : La base existe à Gumri depuis 1995 en vertu d'un traité bilatéral qui a été prolongé en 2010 de 25 ans, portant la présence militaire russe à un total de 49 ans, soit jusqu’en 2044. Le traité intègre également l’intervention de la Russie en cas d’agression caractérisée de l’Arménie.

 

 

 

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Traduction

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de News.az, de Trend, ainsi que de l’Union européenne.

 

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Interview de l’ambassadeur de France

 


« L’objectif de la rencontre qui se tiendra vendredi à Bruxelles entre le Premier ministre arménien Nigol Pachinian, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire d’État américain Antony Blinken, est d’apporter un soutien à l’Arménie et de combiner les efforts de l’UE et des États-Unis dans ce domaine. Ainsi que pour rappeler les décisions qui ont été prises lorsque l’Arménie a été confrontée à l’afflux de plus de 100.000 personnes déplacées de force du Haut-Karabakh, et que les défis liés à l’accueil des réfugiés sont encore considérables pour le pays, » a déclaré l’ambassadeur de France en Arménie, Olivier Decottignies, dans une interview à la télévision publique d’Arménie. 

Suite

 

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Rencontre Arménie-UE-Etats-Unis

 


La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le haut représentant/vice-président de l’UE, Josep Borrell, le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, l’administratrice de l’USAID, Samantha Power, et le Premier ministre d’Arménie, Nigol Pachinian, se sont rencontrés le 5 avril 2024 à Bruxelles, pour réaffirmer leur soutien à la souveraineté, à la démocratie, à l’intégrité territoriale de l’Arménie, et la résilience socio-économique.

Suite

 

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Réactions du tandem Turquie-Azerbaïdjan

 


"Il est de notre responsabilité de souligner clairement que la réunion trilatérale entre l'Arménie, l'UE et les États-Unis, le 5 avril, sapera l'approche neutre qui doit être la base de la solution des problèmes complexes de la région.

 

Cette initiative, qui exclut l'Azerbaïdjan, ouvrira la voie pour que le Caucase du Sud devienne une zone de confrontation géopolitique, plutôt que de servir la paix", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Suite


 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Today.az, de News.az, de Trend, ainsi que de l’Union européenne.